Florence Gottiniaux : paysagiste convaincue du lien jardin-santé

Je connais Florence depuis….belle lurette. L’envie de parler de son travail dans le monde des jardins de soins n’est pas nouvelle. Mais hier, dans des circonstances qui seraient un peu longues à expliquer, nous avons eu l’occasion de partager une tisane et de discuter devant une caméra.

Le 15 octobre, vous pourrez retrouver Florence lors du webinaire « Biodiversité : quels impacts de la nature sur la santé des citadins ? » organisé par le CIBI (Centre International Biodiversité et Immobilier) et Plante & Cité. Elle interviendra aux côtés de Gilles Galopin, enseignant-chercheur à Agrocampus Ouest Angers et de Bastien Vajou, psychologue et doctorant, Université d’Angers et Plante & Cité, dont la thèse en cours s’intéresse aux effets des espaces de nature urbains sur la santé mentale des citadins pour Plante & Cité. Pour s’inscrire gratuitement au webinaire (100 participants maximum), cliquez ici. L’échange promet d’être passionnant.

Croquis du jardin de soin que Florence Gottiniaux a conçu pour le domaine de Chaumont-sur-Loire en 2018

Quand une paysagiste s’éveille aux bienfaits du jardin

Combiner jardin et soin demande une nouvelle formation

Des projets de longue haleine

Pour plus d’information sur la réalisation du jardin de soin et de santé de Chaumont-sur-Loire, vous pouvez consulter ce billet de juin 2018.

Formatrice en inter et en intra à Chaumont-sur-Loire

Une prise de conscience encore timide en France

En conclusion, des signes d’espoir

A Chaumont-sur-Loire, un jardin de soin dédié à la formation

Déclaration : je précise que, depuis septembre 2017, je fais partie de l’équipe de formateurs qui intervient dans les formations courtes de Chaumont-sur-Loire sur la thématique des jardins de soin et de santé. Je ne suis pas impartiale sur le sujet.

L’idée couvait depuis un moment. En septembre 2017, le directeur du centre de formation  de Chaumont, Hervé Bertrix, et une bonne partie de l’équipe de formateurs intervenant dans les modules sur les jardins de soin rencontrent Chantal Colleu-Dumond, la directrice du Domaine de Chaumont-sur-Loire. Objectif, discuter du triple intérêt pour le domaine de se doter de son propre jardin de soin : terrain d’application pour la centaine de stagiaires concernés tous les ans, outil de sensibilisation pour le grand public (plus de 400 000 visiteurs par an!) et jardin d’accueil pour des établissements de soin de la région. Avec son feu vert et le déblocage d’un budget, les concepteurs de l’équipe – Dominique Marboeuf et Florence Gottiniaux – se mettent immédiatement au travail. Très rapidement, un plan est validé et au printemps 2018 les travaux commencent. Au coeur du domaine (à deux pas de l’extraordinaire potager), le jardin de soin a accueilli les premiers stagiaires en mai, stagiaires du module de base, puis stagiaires d’une formation à l’animation. Ce fut un sacré tour de force de mener le projet à terme en si peu de temps, avec la participation active d’Hervé Bertrix et de Paule Lebay pour chouchouter le jardin, arroser les plantes ou dissuader les chevreuils. Le jardin est en partie financé par la Matmut.

A ma connaissance, une formation dotée d’un jardin de soin est une première en France avec un seul précédent en Europe (en Suède). Quant aux Etats-Unis, de rares formations comme celle du Chicago Botanic Gardens ont des jardins d’application sur place. Je vous invite à découvrir le jardin de soin de Chaumont-sur-Loire en vidéo avec Hervé Bertrix et Florence Gottiniaux.

 

 

 

 

 

 

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Annonces : une journée de sensibilisation en Corrèze et les dates 2017 de Chaumont

Un lycée impliqué dans les jardins de soin
Emmanuel Coulombs, enseignant-coordonnateur BTS Aménagements Paysagers au Lycée de l’horticulture et du paysage de Brive-Voutezac, me signale une journée de sensibilisation et d’échanges sur les jardins de soin le vendredi 20 janvier. Avec sa collègue de biologie Béatrice Masson, ils développent des modules d’enseignement sur l’utilité sociale des jardins pour leurs élèves. « Nous nous sommes rendus compte que les « apprentis paysagistes » avaient de l’appetit pour les jardins partagés, pédagogiques , et surtout  de soins car ils donnaient du sens à leur métier, de la profondeur », explique Emmanuel Coulombs. Découvrez le programme et inscrivez-vous grâce au coupon-réponse.
Chaumont 2017
Dans la foulée, voici les dates des formations au jardin de soin et de santé à Chaumont-sur-Loire. De mai à octobre, pas moins de neuf ateliers pour en apprendre plus sur la conception, la réalisation et l’animation de ces jardins. Mais aussi pour rencontrer d’autres passionnés venus de toute la France. Cette année, cela fera 5 ans qu’Anne et Jean-Paul Ribes rassemblent des stagiaires à Chaumont.  Le programme.

chaumont-octobre-2016

Les stagiaires de Chaumont, édition octobre 2016

Deux formations en 2016

Pour ceux qui ont envie de se former à la conception et à l’animation d’un jardin thérapeutique ou jardin de soin, il existe peu d’options en France. Voici les deux formations principales, ouvertes à tous, car il existe aussi des formations intra-établissement comme celles proposées par Sébastien Guéret de Formavert. Sous oublier la formation « Découverte de l’horticulture thérapeutique » de Sébastien et al. qui se déroulera du 7 au 10 mars.

En attendant un potentiel Diplôme d’Université en hortithérapie qui serait en projet à l’Université de Toulouse, mais au sujet duquel je n’ai pas pu obtenir de détails.

Initiation à l’hortithérapie – Université de Toulouse

Cette formation de 7 jours s’adresse surtout aux soignants : psychologues, psychothérapeutes, médecins (toutes spécialités), paramédicaux, travailleurs sociaux, éducateurs, animateurs. Elle existe depuis plusieurs années et a été initiée par le psychologue Jean-Luc Sudres. Voici la définition qui sert de base à cette formation : « L’Hortithérapie est la réhabilitation pratique et globale de la personne par l’utilisation des plantes et la relation avec les différents éléments de la nature dans un cadre aménagé, inclus dans un programme spécifique s’adressant à divers publics et troubles. Largement utilisée en Grande-Bretagne, au Québec et aux USA cette pratique s’étaye sur des preuves et bénéfices allant du bien-être à la thérapeutique. » Pour le programme et les intervenants, consultez le site ou ce pdf Initiation à l’hortithérapie.

La prochaine session a lieu du lundi 14 mars au jeudi 17 mars 2016 et du lundi 2 mai au mercredi 4 mai 2016. Aux dernières nouvelles, il restait quelques places.

Contacter l’Université de Toulouse Jean Jaurès, Aude Font, gestionnaire Formations, aude.font@univ-tlse2.fr, 05 61 50 42 29

Plusieurs formations courtes au Centre de Formation de Chaumont-sur-Loire

Depuis 2012, Anne et Jean-Paul Ribes, actuellement entourés de Paule Lebay et de Dominique Marboeuf, mènent deux fois par an une formation sur les jardins de soin et de santé dans le cadre exceptionnel du domaine de Chaumont-sur-Loire. L’année dernière, l’offre s’est étoffée avec une formation à l’animation des jardins de soin. Voici toutes les sessions proposées cette année. Attention, deux sessions sont déjà complètes : « Jardin de soin et de santé » du 10 au 12 mai et « Atelier d’animation autour des plantes » du 7 au 9 juin. La description des différentes formations est disponible en ligne ou en cliquant sur le titre de chaque thème.

Jardin de soin et de santé

– Session 1 : du 10 au 12 mai 2016

– Session 2 : du 4 au 6 octobre 2016

Conception et réalisation d’un jardin de soin et de santé

– Session 1 : les 24 et 25 mai 2016

– Session 2 : les 8 et 9 septembre 2016

Atelier d’animation autour de l’osier

– Session 1 : les 1 et 2 juin 2016

– Session 2 : les 6 et 7 octobre 2016

Atelier d’animation autour des plantes : de la théorie à la pratique

– Session 1 : du 7 au 9 juin 2016

– Session 2 : du 21 au 23 septembre 2016

Contacter Chaumont, Informations auprès d’Hervé Bertrix, responsable de la formation, herve.bertrix@domaine-chaumont.fr, 02 54 20 99 07

« De quelle formation avons-nous besoin ? »

Jean-Paul Ribes avec Rebecca Haller (fondatrice du Horticultural Therapy Institute).

Jean-Paul Ribes avec Rebecca Haller (fondatrice du Horticultural Therapy Institute).

Du 1er au 3 octobre, aura lieu à Chaumont la 5e édition de la formation « Jardins de soins » dirigée par Anne et Jean-Paul Ribes. Depuis 2012, cette formation fait salle comble. Elle est un bon début, mais il y a encore tant à faire. Suite à un échange de messages, Jean-Paul Ribes m’a donné l’autorisation de reprendre ses propos sur la formation. Il rappelle que, dès 2006, dans l’ouvrage signé par Anne Ribes (Toucher la terre), étaient énoncées des propositions pour une formation universitaire en vue d’un brevet d’animateur en hortithérapie, préfiguration d’un diplôme de cadre de santé. Avec 5 modules principaux échelonnés sur deux années d’études.

« -Santé, notions de bases sur :

  • le vieillissement
  • éléments de neurologie (physiologie du cerveau, vie, mort et renaissance des neurones,)
  • les pathologies concernées (pathologies cognitives acquises, dégénératives ou post traumatiques)
  • psychologie
  • facteurs environnementaux
  • secourisme et premiers soins
  • le fonctionnement du milieu hospitalier

-Horticulture

  • Botanique, histoire et reconnaissance des végétaux
  • préservation des cultures, la culture biologique
  • biologie végétale
  • pédologie

-Paysage /espaces verts

  • histoire des jardins
  • architecture et aménagement de l’espace
  • dessin
  • initiation photo, film, excel, word, autocard, indesign etc …

-Droit et gestion

  • le droit des malades et des personnes sous tutelles,
  • les principaux organismes de gestion de la santé publique,
  • les sources de financement,
  • l’établissement d’un devis,
  • la gestion d’un budget

-Hortithérapie

  • rapports entre les différentes pathologie et le cojardinage adapté
  • la mise en place d’une activité, espace et atelier
  • connaissance des expériences en France et à l’étranger

Ces modules seraient complétés par de périodes de stages, réalisés dans des jardins pilotes en institutions, entreprises horticoles ou d’aménagement d’espaces vert. Ils seront complétés par la rédaction d’un mémoire thématique, soumis à un jury de fin d’études. Des équivalences seront prévues, en fonction de l’expérience professionnelle. »

(extrait de « Toucher la terre, jardiner avec ceux qui souffrent» éditions Médicis)

Voici quelque temps donc, Jean-Paul ajoutait ceci sur le sujet de la formation qui lui tient tant à cœur.  « Pour revenir brièvement sur notre conversation concernant la formation,  je suis persuadé que  d’ici quelques années, nous aurons des certificats validant une spécialisation dans la conception et l’animation de jardins de soin, car l’une ne va pas sans l’autre. Nous consacrons pour le moment tous nos efforts à la formation courte et parfois « in situ » de personnes capables de développer ou améliorer des projets. La tâche est énorme ! Mais déjà plus d’une centaine de personnes sont reparties en nous disant qu’elles avaient les idées plus claires et une plus grande détermination dans leur engagement !

Pour une formation plus longue et aboutissant à un diplôme qualifiant, je pense, comme Jocelyne Escudero, qu’on ne peut se limiter à un survol axé sur la seule conception architecturale sans suite qui relève plus de l’aménagement d’espaces verts, enseigné à l’Ecole du Paysage, que des besoins de jardins d’activité dans les institutions d’accueil médicalisées.

Pour cela un programme sur plusieurs trimestres devrait être mis en place, consacrant du temps aux dernières découvertes en matière de neurosciences (comment nos neurones réagissent à la lumière, aux végétaux, aux rythmes naturels, circadiens ou saisonniers etc…). Ces connaissances même ultra simplifiées ouvrent des pistes de compréhension, permettent d’éviter des erreurs graves et  finalement de donner une véritable efficacité à nos efforts.

Il faudrait ensuite approfondir  notre approche de la prise en charge de pathologies spécifiques : autisme, psychoses, troubles cognitifs et comportementaux dus à l’âge, handicaps dus à des lésions cérébrales post traumatiques, addictions etc..

Enfin, ces connaissances étant acquises, on peut aborder la question de la conception du jardin, les différents aspects esthétiques ou techniques  dans la perspective de la quatrième et non la moindre transmission : comment animer de tels espaces de façon pérenne ?

Entre temps, bien sûr une découverte de la botanique (connaissance des végétaux) et de la pratique du jardinage (permaculture, équilibres saisonniers) aura requis un temps de formation. C’est un peu la ligne de travail qui nous inspire, en très bon partenariat avec Hervé Bertrix et le Centre de formation de Chaumont et la création d’un « deuxième niveau » qui débutera au Printemps prochain.

Ce qui est très encourageant, c’est de voir plusieurs de nos anciens stagiaires poursuivre avec rigueur et obstination  leur trajectoire, Paule, le très beau projet d’Anne Babin, Stéphane évidemment et quelques autres que nous « suivons » amicalement. Les facilités matérielles offertes par Truffaut nous sont d’une grande aide, car elles valident notre  « Yes we can ! » ».

Une séance de formation du Horticultural Therapy Institute en 2011 en Californie.

Une séance de formation du Horticultural Therapy Institute en 2011 en Californie.

Lecteurs et lectrices du Bonheur est dans le jardin, que pensez-vous de ce programme ? De mon côté, je le trouve très en adéquation avec ce qui pratique aux Etats-Unis, en tous cas au Horticultural Therapy Institute que je connais le mieux. Jusqu’au stage et au mémoire final. J’aimerais vraiment que vous partagiez votre avis sur ce sujet : quelles formations, quels diplômes, quelles actions pour faire avancer les choses concrètement ?

Formations : état des lieux, partie 2/3

On continue le tour de France des formations aux jardins de soin, jardins à visée thérapeutique et autres appellations. Etrangement, la répartition géographique semble nettement avantager le sud de la Loire (Martine Brulé dans le Var, Jocelyne Escudero dans le Lot, Sébastien Guéret à Marseille, le Centre de Formation de Chaumont-sur-Loire,…).

Anne et Jean-Paul Ribes au Centre de Formation de Chaumont-sur-Loire et ailleurs

Anne Ribes au Jardin d'Epi Cure à la Maison des Aulnes (Maule)

Anne Ribes au Jardin d’Epi Cure à la Maison des Aulnes (Maule)

Depuis octobre 2012, Anne et Jean-Paul Ribes offrent deux fois par an au printemps et à l’automne une formation de trois jours dans le magnifique cadre de Chaumont-sur-Loire. La formation intitulée « Jardin de soin et de santé » fait la part belle à trois autres intervenants : Sébastien Guéret de FormavertStéphane Lanel, animateur à la Maison des Aulnes et Dominique Marboeuf, responsable espaces verts au Centre Hospitalier Mazurelle. De plus, les stagiaires ont l’occasion de traverser la Loire pour aller à l’EHPAD d’Onzain visiter le jardin de Paule Lebay qui fait un retour sur son expérience. C’est la seule formation que j’ai eu le plaisir de suivre et je peux la recommander en connaissance de cause. Des modifications ont été apportées depuis la première session : les participants vont plus loin dans la réalisation de leur projet de jardin de soin. Les prochaines formations sont prévues pour les 1,2,3 octobre 2014 et les 19, 20, 21 mai 2015. Quant à la session d’automne, elle aura lieu les 22, 23 et 24 septembre 2015. Voici la plaquette. Jean-Paul Ribes avait annoncé qu’une session courte exclusivement réservée aux « méthodes d’animation d’un jardin de soin et de santé » est en projet pour début juin 2015 : cette session courte deuxième niveau aura lieu les 9 et 10 juin 2015.

Par ailleurs, Anne Ribes donne des formations en intra-entreprises (Parthenay, Mantes-la- Jolie,…). Pour les formations ouvertes et pour les formations à la demande dans un établissement, il faut contacter le Centre de Formation de Chaumont.

Contacter Chaumont

informations auprès de Hervé Bertrix

herve.bertrix@domaine-chaumont .fr

www.domaine-chaumont.fr

Ou l’association Belles Plantes fondée par Anne et Jean-Paul Ribes

assobelleplante@aol.fr

Sébastien Guéret : Formavert et RJSM

« FORMAVERT organise des formations en intra toute l’année à destination des structures médico-sociales. Les programmes sont rédigés en fonctions de la demande et de l’analyse que je peux en faire », explique Sébastien Guéret. « Ce sont des programmes de découverte du concept d’hortithérapie et d’ingénierie de projet : comment mettre en place le projet dans l’institution pour qu’il fonctionne. »

L’idée est de présenter en 2 jours :

  • L’Hortithérapie et ses acteurs,
  • Puis d’expliquer comment on monte un projet institutionnel,
  • Comment on fait un jardin (conception et réalisation),
  • Quelles sont les particularités d’un jardin dédié à l’hortithérapie
  • L’animation d’un atelier jardin

Ces « modules » seront traités plus ou moins rapidement en fonction des besoins, des problématiques et de l’avancement du projet d’atelier jardin dans l’institution.

« Nous proposons pour la suite des stages complémentaires qui peuvent aller de 1/2 journée à 3 jours pour accompagner nos clients dans la réalisation :

  • Le jardin naturel (jardinage écologique)
  • Ingénierie de projet (monter une équipe, passer d’un projet de personnes à un projet institutionnel, construire des objectifs adaptés et opérationnels…)
  • Analyse des pratiques
  • Toutes les techniques de réalisation et d’entretien des jardins (maçonnerie paysagère, engazonnement, entretien des gazons, taille, plantations…)
  • Un projet d’animation au jardin.

Sébastien Guéret pendant une formation à Chaumont-sur-Loire

Sébastien Guéret pendant une formation à Chaumont-sur-Loire

« Mais notre offre n’est pas exhaustive, nous pouvons, en fonction de ce que nous sentons dans notre échange proposer des modules plus spécifique sur l’approche des différents types de handicap, l’évaluation, la pédagogie par objectif par exemple. Dans ces interventions je peux intervenir, seul ou accompagné (par exemple Anne Ribes était venue me retrouver une après-midi dans une clinique pour traiter spécifiquement de l’animation dans une formation de 2 jours que j’ai animé seul par ailleurs). J’ai des intervenants (collaborateurs ou partenaires) « spécialisés » dans différents domaines (animation, institution, pédagogie, médical, handicap…). »

Mais ce n’est pas tout. « FORMAVERT et le Réseau des Jardins Solidaires Méditerranéens (RJSM) co-organisent avec les Jardins de l’Espérance à La Ciotat des sessions de formation en inter-entreprise. Nous en organisons une par an en général (2 fois la première année, en 2012) au mois de mars. Mais par exemple cette année nous avons déjà commencé à constituer une liste d’attente et au besoin nous pourrons peut-être en organiser une autre en décembre 2014 », continue Sébastien.

La formation est menée par deux intervenants permanents sur 4 jours (Viviane CRONIER des Jardins de l’Espérance et Sébastien Guéret) plus 3 autres intervenants qui viennent chacun pour une demi-journée. « La dernière matinée nous mettons en place, aux Jardins de l’Espérance, une séance d’animation avec des personnes en situation de handicap. La séance est préparée la veille avec les stagiaires. Cette année nous avons accueillis dans ce cadre 2 groupes d’adultes d’un « foyer occupationnel » (déficience intellectuelle et handicaps associés) et un groupe de mal ou non-voyants qui ont pu jardiner, encadrés par nos stagiaires. »

« Nous pratiquons un tarif solidaire (moitié prix) pour les personnes qui n’auraient pas de possibilité de prise en charge par un opca ou le pôle emploi et qui s’inscrivent comme « particulier », précise Sébastien qui a un dernier conseil. “Je crois qu’il faut bien comprendre qu’aucune des actions proposées ne ressemble à une autre : par exemple les 3 formations dans lesquelles j’interviens (FORMAVERT intra, RJSM et Chaumont inter) sont très différentes les unes des autres, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. C’est d’ailleurs pour ça que je présente les autres car il est important que le demandeur aille finalement là où cela lui semble le plus indiqué en fonction de sa problématique. »

Contacter Sébastien Guéret

http://www.formavert.fr

formavert@free.fr

 

Et le réseau RJSM

http://www.reseaujsm.org/spip.php?rubrique86

http://www.jardinesperance.org

Un détour par Chaumont et le festival des jardins

Le Bonheur est de retour. L’été fut beau, mais l’heure de la rentrée a sonné. Pendant les mois de pause, j’ai préparé une mini-série de reportages sur des jardins parisiens, mais ils devront attendre car la tentation de faire un détour par Chaumont-sur-Loire est trop forte. J’y suis allée en famille à la fin du mois d’août et c’est toujours le même plaisir, la même impression de rentrer dans un monde à part, accueillant, serein, enchanteur. Pour ma prochaine visite, je me suis promise d’en faire l’expérience de nuit, ça doit être magique.

IMG_4222A part le fait que Chaumont au moment du Festival des Jardins (24 avril au 20 octobre) est un endroit bon pour l’âme, quel rapport avec la thérapie horticole ? Si, il y en a un. La prochaine édition de la formation Jardins de soin et de santé menée par Anne et Jean-Paul Ribes, programmée pour octobre, est pleine à craquer. Mais on annonce que la suivante est déjà prévue pour 8-10 avril. Ne perdez pas de temps pour vous manifester si vous êtes intéressé…

Deux mots sur le Festival donc et surtout des images. Cette année, le thème était « Jardins des sensations. » Je vais citer tout simplement la présentation officielle : « L’homme d’aujourd’hui, sans cesse plongé dans le minéral et le virtuel, aspire de plus en plus à un état d’euphorie, d’harmonie unique où se mêlent toutes les sensations. Jardiner le corps et l’esprit, c’est aller vers soi, en tous sens. Tressant un réseau de sensations, les jardins mêleront l’illusion et le trouble à l’expérience multiple du corps en éveil. »

J’ai particulièrement aimé le jardin « Saute qui peut », un jardin en apparence abandonné et envahi par la végétation. Mais aussi les casques à sniff avec leurs ambiances odorantes et leurs ciels étoilés, le cocon géant de « Voir les sons, entendre les couleurs », le monde sens dessus dessous de « Derrière l’armoire » ou encore les saules rouges et les « Je t’aime » chuchotés du « Jardin d’amour »,…

Cette année en plus,  on découvre les Prés du Goualoup, un immense espace planté d’œuvres d’art contemporain comme le poétique « jardin des nuées qui s’attardent » et ses brumes aléatoires ou les solides bancs taillés dans des troncs de Pablo Reinoso.

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Formation « Le Jardin de soin et de santé » : 9-11 avril à Chaumont-sur-Loire

Certains lecteurs du Bonheur est dans le jardin me demandent régulièrement où se former à la thérapie horticole en France. Le sujet de la formation est vaste et ne sera pas résolu de si tôt. Par contre, la prochaine session de l’atelier « Le Jardin de soin et de santé », elle, est programmée pour les 9, 10 et 11 avril au domaine de Chaumont-sur-Loire. Pour tous ceux qui veulent apprendre comment concevoir un projet de jardin de soin, le financer, le réaliser et l’animer dans la durée, je conseille très vivement cet atelier mené par Anne et Jean-Paul Ribes, deux pionniers français qui se complètent à merveille.

Infirmière jardiniste et auteur de Toucher la terre : Jardiner avec ceux qui souffrent, Anne a de nombreux jardins de soin à son actif et cette vaste expérience alimente bien sûr l’atelier. Jean-Paul apporte un cadre théorique aux nombreux exemples pratiques. Ils ont eu la bonne idée de s’entourer d’intervenants qui apportent d’autres éclairages : Sébastien Guéret de Formavert est jardinier et animateur de formations, Stéphane Lanel raconte l’expérience du Jardin d’Epi Cure et Dominique Marboeuf fait rêver tous ceux auxquels il décrit les espaces verts du centre hospitalier Mazurelle. Une dream team qui rend cette formation extrêmement vivante et riche.

J’en parle en connaissance de cause, ayant eu le grand plaisir de participer à la première édition de cet atelier à l’automne 2012. Une expérience que j’ai décrite dans ce billet à chaud et dont j’ai raconté les enseignements dans cet autre billet. Une expérience à ne pas rater pour ceux qui s’intéressent à cette discipline à la fois ancienne et neuve et qui ont envie de participer pendant trois jours à des échanges très riches avec des pionniers et d’autres participants qui s’interrogent comme eux sur cette pratique. Très honnêtement, je suis un peu jalouse de tous ceux qui auront la chance d’assister à cet atelier printanier (Chaumont au printemps !), tant je garde un bon souvenir de ces trois jours.

Pour la description complète et les modalités d’inscription, il suffit de suivre le lien vers la brochure de l’atelier. Pour toute question, Hervé Bertrix, responsable de la formation à Chaumont, est joignable au 02 54 20 99 07 et sur formation@domaine-chaumont.fr.

Ce que j’ai appris à Chaumont

Anne Ribes explique comment protéger une plaie grâce à une feuille de plantain pour continuer à jardiner même blessé.

A Chaumont-sur-Loire, je me frottais pour la première fois à des hortithérapeutes français. Mais sans formation qualifiante, c’est sans doute trop tôt pour employer ce terme que même mon correcteur d’orthographe a dû mal à admettre. On pourrait lui préférer le terme de jardiniste, celui que privilégie Anne Ribes, cette infirmière qui a poursuivi un BTS Art du jardin pour concilier son envie de soigner et son envie de jardin avec le désir de concevoir « l’hôpital vert ». Les programmes qu’elle anime et qu’elle conçoit, on en reparlera….demain et après-demain comme de ceux d’autres intervenants ou participants : Dominique Marboeuf, responsable d’étonnants espaces verts au centre hospitalier Mazurelle à la Roche-sur-Yon ou encore Stéphane Lanel qui anime avec Anne un jardin pour des patients cérébro-lésés à la Maison des Aulnes à Maule (78).

Les mots ont leur importance, bien évidemment. Pendant ces trois jours, on n’a pas souvent utilisé le mot hortithérapie en fait. On a plutôt parlé de jardin de soin qu’on a opposé au jardin thérapeutique, un concept qui semble vague et surfait à Jean-Paul Ribes. Théoricien de l’association Belles Plantes, Jean-Paul est le mari et le complément d’Anne (« Notre mythologie nous rapporte…. » commence-t-il. « …au terrien », finit-elle).  «La maladie, c’est ce qui nous rend absent. Le jardin est une stratégie de la présence. Quand on est présent au monde, on se porte bien », affirme Jean-Paul Ribes. « On ne prescrit pas le jardin, c’est une appropriation. Ce n’est pas un jardin de soin s’il n’y a pas d’évolution dans le temps. » Il revendique le droit du jardin à rester dans son état naturel.

Menés par Jean-Paul Ribes, les participants à la formation sont en visite dans un Ehpad local. Ils arpentent le terrain, s’orientent par rapport au soleil et aux vents dominants, imaginent des solutions mêlant espaces de jardinage et espaces de déambulation, solutions immédiatement dessinées sur des esquisses.

Il se méfie au plus haut point de tous les artifices qu’on veut y introduire. « Le jardin doit privilégier le vivant et la simplicité. Pour écouter le jardin, il ne faut pas lui surajouter des messages qui perturbent ». Peindre ses bacs en couleurs vives ? Quelle horreur puisque ce sont des couleurs qui n’existent pas dans la nature. « Au jardin, pas de blouses blanches. Que des tabliers verts », assène-t-il aussi. Les discussions sont rentrés dans les détails : comment faire son enquête pour élaborer le projet (d’ailleurs nous avons mis en application en allant dans l’Ehpad voisin où l’une des participantes a un grand projet pour jardiner avec les patients Alzheimer), comment concevoir, financer, réaliser et animer un jardin.

Sébastien Guéret de Formavert (Marseille) et Guillaume Berthier d’Angle Vert Services (Montpellier) prennent langue avec la terre sur le terrain destiné à devenir un jardin pour ceux qui fréquentent l’accueil de jour de l’Ehpad d’Onzain (Loir-et-Cher).

La richesse de cette formation, un peu pionnière même si Sébastien Guéret qui était également présent anime depuis plusieurs années des formations et des ateliers jardin au sein de Formavert et qu’on a aussi déjà parlé des formations de Martine Brulé, était la diversité des participants. Partagés entre le monde de l’hôpital psychiatrique et celui des maisons de retraite pour la plupart, ils étaient essentiellement des soignants épris de jardin avec des projets en cours ou en développement.  Des soignants passionnés et animés d’une volonté pour faire bouger les choses dans des univers très administratifs dont les règles semblent juguler patients et soignants. (« Faire un jardin, c’est faire la révolution dans un établissement », affirme volontiers Jean-Paul Ribes). Quelques profils différents aussi : un responsable d’espaces verts au sein d’un hôpital (un futur Dominique Marboeuf ?), une ingénieure dont le cabinet d’architecte est spécialisé dans les établissements de soin, un entrepreneur paysagiste qui poursuit méthodiquement un projet de diversification dans l’hortithérapie pour sa société, une graphiste amoureuse de jardin. Et moi, moi qui vais devoir décider si je continue simplement à causer ou si j’ai le temps et le besoin de m’impliquer dans un projet concret. En tout cas, je sais maintenant que j’ai des âmes sœurs en France.

Ca bouillonne à Chaumont-sur-Loire

Le Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire est un plaisir en été. Mais dans la lumière de l’automne et avec le sentiment de profiter de ses charmes dans la quasi solitude, c’est un vrai bonheur. Doublé par celui d’y être pour une formation sur le jardin de soin qui tient toutes ses promesses  en rencontres et en enseignements. C’est une plongée à pieds joints dans le monde de la thérapie horticole française (même si le terme est finalement peu utilisé ici). C’est la rencontre en chairs et en os avec Anne et Jean-Paul Ribes bien sûr. Mais pas seulement puisqu’ils sont entourés d’autres intervenants venus raconter des projets très enthousiasmants (tous les partager occupera les prochaines semaines!) et d’une bonne dizaine de participants aux parcours variés et aux expériences diverses. Les échanges sont riches, vifs parfois, plus philosophiques que le discours américain sur l’hortithérapie, mais extrêmement concrets et pratiques aussi. Il se dégage un sentiment d’enthousiasme et d’énergie dont on veut espérer qu’il perdurera au-delà de ces trois jours.

Voici rapidement quelques photos pour partager la magie de Chaumont (comme j’aimerais être meilleure photographe pour lui rendre justice).