La revue Jardins consacre un numéro au soin

Marco Martella, fondateur de la revue Jardins aux éditions du Sandre (copyright Sébastien Soriano, Le Figaro)

Marco Martella, fondateur de la revue Jardins aux éditions du Sandre (copyright Sébastien Soriano, Le Figaro)

Il était en préparation depuis plusieurs mois et on attendait sa sortie avec impatience. Il est disponible en librairie et vous pouvez le commander sur le site des Editions du Sandre. Lui, c’est le numéro 6 de la revue Jardins que son fondateur Marco Martella consacre aux jardins qui soignent. Marco Martella, qui est historien et essayiste, a traduit et préfacé le traité du jardinier-philosophe anglais Jorn de Précy Le Jardin perdu. Il est également auteur du texte qui accompagne le court-métrage Empreintes, une promenade de 30 ans dans le Jardin des Tuileries réalisée par Hervé Bernard.

Marco Martella introduit ce numéro par ces mots. « Pourtant, le jardin ne nous offre-t-il pas la possibilité de rétablir un bien-être perdu et à reconquérir sans cesse ? Si nous nous éloignons, un moment, de la réalité quotidienne en ce lieu toujours propice à la vie, n’est-ce pas pour recouvrer un équilibre avec le monde, équilibre peut-être rêvé mais dont nous portons, enraciné en nous, le souvenir ? » ou encore « Plus que jamais, nous demandons aux jardins de nous remettre en présence d’une nature vivante, de nous indiquer, à nous les déracinés, coupés de la terre et donc de nous-mêmes, le chemin du retour, afin de restaurer une unité. Et cela par le geste le plus naturel qui soit, l’un des plus anciens que nous ayons appris : soigner. » Et enfin, « Le jardin soigne le jardinier qui soigne ses plantes. C’est un échange de bons procédés, une sympathie ou une solidarité instinctive qui lie entre elles toutes les formes de vie. » Cela devrait vous rappeler la biophilie évoquée la semaine dernière…

JardinsParmi les 14 auteurs qui ont contribué de beaux textes pour ce numéro, les lecteurs de ce blog en reconnaitront plusieurs, de Michel Racine à Jean-Paul et Anne Ribes, de Jay Rice à Romain Rioul, de Bernard Beck à Sylvain Hilaire. Mais que de belles découvertes aussi. Dans un monde où le dehors est devenu étrange et étranger, le paysagiste Michel Péna milite par exemple pour que l’œuvre du paysagiste considère le public comme sujet qui peut vivre l’amour du paysage de façon charnelle. Les auteurs apportent des perspectives intellectuelles ou sensuelles, françaises ou d’ailleurs (voir l’entretien « Ethnopharmacologie, chamanisme et thérapeutique » avec le docteur Jacques Fleurentin). Vous qui vous intéressez aux jardins qui soignent, vous qui peut-être jardinez avec des malades, vous pourriez très bien continuer sans lire ces textes. Mais ce serait dommage de se priver de ces réflexions riches et multiformes. Il y a fort à parier qu’un de ces textes fera écho en vous, vous ouvrira une piste insoupçonnée, nourrira votre pratique.

Je ne vous mentirai pas. Je n’ai pas encore lu la revue entière, mais je voulais vous en parler aussi vite que possible. Elle a pris place sur ma table de chevet aux côtés de Walden de Henry David Thoreau, acheté impulsivement samedi dernier comme un antidote au chaos ambiant. Je suis impatiente de découvrir progressivement l’un et l’autre.

 

« De quelle formation avons-nous besoin ? »

Jean-Paul Ribes avec Rebecca Haller (fondatrice du Horticultural Therapy Institute).

Jean-Paul Ribes avec Rebecca Haller (fondatrice du Horticultural Therapy Institute).

Du 1er au 3 octobre, aura lieu à Chaumont la 5e édition de la formation « Jardins de soins » dirigée par Anne et Jean-Paul Ribes. Depuis 2012, cette formation fait salle comble. Elle est un bon début, mais il y a encore tant à faire. Suite à un échange de messages, Jean-Paul Ribes m’a donné l’autorisation de reprendre ses propos sur la formation. Il rappelle que, dès 2006, dans l’ouvrage signé par Anne Ribes (Toucher la terre), étaient énoncées des propositions pour une formation universitaire en vue d’un brevet d’animateur en hortithérapie, préfiguration d’un diplôme de cadre de santé. Avec 5 modules principaux échelonnés sur deux années d’études.

« -Santé, notions de bases sur :

  • le vieillissement
  • éléments de neurologie (physiologie du cerveau, vie, mort et renaissance des neurones,)
  • les pathologies concernées (pathologies cognitives acquises, dégénératives ou post traumatiques)
  • psychologie
  • facteurs environnementaux
  • secourisme et premiers soins
  • le fonctionnement du milieu hospitalier

-Horticulture

  • Botanique, histoire et reconnaissance des végétaux
  • préservation des cultures, la culture biologique
  • biologie végétale
  • pédologie

-Paysage /espaces verts

  • histoire des jardins
  • architecture et aménagement de l’espace
  • dessin
  • initiation photo, film, excel, word, autocard, indesign etc …

-Droit et gestion

  • le droit des malades et des personnes sous tutelles,
  • les principaux organismes de gestion de la santé publique,
  • les sources de financement,
  • l’établissement d’un devis,
  • la gestion d’un budget

-Hortithérapie

  • rapports entre les différentes pathologie et le cojardinage adapté
  • la mise en place d’une activité, espace et atelier
  • connaissance des expériences en France et à l’étranger

Ces modules seraient complétés par de périodes de stages, réalisés dans des jardins pilotes en institutions, entreprises horticoles ou d’aménagement d’espaces vert. Ils seront complétés par la rédaction d’un mémoire thématique, soumis à un jury de fin d’études. Des équivalences seront prévues, en fonction de l’expérience professionnelle. »

(extrait de « Toucher la terre, jardiner avec ceux qui souffrent» éditions Médicis)

Voici quelque temps donc, Jean-Paul ajoutait ceci sur le sujet de la formation qui lui tient tant à cœur.  « Pour revenir brièvement sur notre conversation concernant la formation,  je suis persuadé que  d’ici quelques années, nous aurons des certificats validant une spécialisation dans la conception et l’animation de jardins de soin, car l’une ne va pas sans l’autre. Nous consacrons pour le moment tous nos efforts à la formation courte et parfois « in situ » de personnes capables de développer ou améliorer des projets. La tâche est énorme ! Mais déjà plus d’une centaine de personnes sont reparties en nous disant qu’elles avaient les idées plus claires et une plus grande détermination dans leur engagement !

Pour une formation plus longue et aboutissant à un diplôme qualifiant, je pense, comme Jocelyne Escudero, qu’on ne peut se limiter à un survol axé sur la seule conception architecturale sans suite qui relève plus de l’aménagement d’espaces verts, enseigné à l’Ecole du Paysage, que des besoins de jardins d’activité dans les institutions d’accueil médicalisées.

Pour cela un programme sur plusieurs trimestres devrait être mis en place, consacrant du temps aux dernières découvertes en matière de neurosciences (comment nos neurones réagissent à la lumière, aux végétaux, aux rythmes naturels, circadiens ou saisonniers etc…). Ces connaissances même ultra simplifiées ouvrent des pistes de compréhension, permettent d’éviter des erreurs graves et  finalement de donner une véritable efficacité à nos efforts.

Il faudrait ensuite approfondir  notre approche de la prise en charge de pathologies spécifiques : autisme, psychoses, troubles cognitifs et comportementaux dus à l’âge, handicaps dus à des lésions cérébrales post traumatiques, addictions etc..

Enfin, ces connaissances étant acquises, on peut aborder la question de la conception du jardin, les différents aspects esthétiques ou techniques  dans la perspective de la quatrième et non la moindre transmission : comment animer de tels espaces de façon pérenne ?

Entre temps, bien sûr une découverte de la botanique (connaissance des végétaux) et de la pratique du jardinage (permaculture, équilibres saisonniers) aura requis un temps de formation. C’est un peu la ligne de travail qui nous inspire, en très bon partenariat avec Hervé Bertrix et le Centre de formation de Chaumont et la création d’un « deuxième niveau » qui débutera au Printemps prochain.

Ce qui est très encourageant, c’est de voir plusieurs de nos anciens stagiaires poursuivre avec rigueur et obstination  leur trajectoire, Paule, le très beau projet d’Anne Babin, Stéphane évidemment et quelques autres que nous « suivons » amicalement. Les facilités matérielles offertes par Truffaut nous sont d’une grande aide, car elles valident notre  « Yes we can ! » ».

Une séance de formation du Horticultural Therapy Institute en 2011 en Californie.

Une séance de formation du Horticultural Therapy Institute en 2011 en Californie.

Lecteurs et lectrices du Bonheur est dans le jardin, que pensez-vous de ce programme ? De mon côté, je le trouve très en adéquation avec ce qui pratique aux Etats-Unis, en tous cas au Horticultural Therapy Institute que je connais le mieux. Jusqu’au stage et au mémoire final. J’aimerais vraiment que vous partagiez votre avis sur ce sujet : quelles formations, quels diplômes, quelles actions pour faire avancer les choses concrètement ?

«Jardins, médecines et santé» à Port-Royal des Champs

Une vue de Port-Royal des Champs.

Une vue de Port-Royal des Champs.

Port-Royal des Champs, quelle découverte ! Je ne m’aventurerai pas à raconter les 800 ans d’histoire de cet endroit connu comme un haut lieu du jansénisme aujourd’hui transformé en musée national. Un lieu chargé d’histoire et noyé dans la verdure au cœur de la vallée de Chevreuse, un miracle presqu’inimaginable à 30 minutes de la Place de l’Etoile. De notre point de vue, il suffit de savoir que Port-Royal en tant qu’abbaye a une longue tradition de jardins et du soin de la personne par le jardin. Jardins de médecine considérés comme une « pharmacie à ciel ouvert », dès le Moyen-Age. « Au 17e siècle, c’est un lieu qui questionne et on y voit l’élaboration des modes de pensées actuelles. C’est un lieu qui participe à l’évolution de la pensée médicale et horticole », explique Sylvain Hilaire, historien affilié au Centre de ressources et d’interprétation du Musée et organisateur de ces rencontres. Sur le thème « Jardins, Médecines et santé », il avait assemblé le samedi 24 mai des intervenants qui ont fait le grand écart entre la médecine médiévale et la pratique contemporaine des jardins de soin.

Le pouvoir des plantes au Moyen-Age

Mandragore dans le Tacuinum Sanitatis, un manuel médiéval sur la santé basé sur un traité médical arabe.

La mandragore dans le Tacuinum Sanitatis, un manuel médiéval sur la santé basé sur un traité médical arabe.

Bernard Beck, professeur d’histoire de l’art à l’université de Caen, a débuté avec une présentation intitulée « L’herboriste, l’apothicaire et la sorcière », une exposition savante sur les abbayes en tant que centres de diffusion de savoir médical et botanique au Moyen-Age. Les plantes médicinales sont alors connues sous le nom de simples ou simples médecines. Il a par exemple évoqué Hildegarde de Bingen, religieuse bénédictine et médecin du 12e siècle, qui a recensé les utilisations de 300 plantes, indigènes et importées, en cuisine et en pharmacie. « Mettre la nature au service des hommes est un souci de Dieu qui donne la possibilité de soigner », explique-t-il. Mandragore, sauge, encolie, racine de lys, rue, fenouil, chaque plante a ses applications. La sauge est particulièrement versatile, d’ailleurs son nom ne vient-il pas du latin salvare (guérir, sauver) ?

« Les jardins thérapeutiques ne sont pas des machines à guérir »

Béatrice Saurel et Michel Racine

Béatrice Saurel et Michel Racine

Michel Racine et Béatrice Saurel ont pris la relève de l’historien. Michel Racine, architecte et urbaniste de formation, a déploré la vision mécaniste de la médecine qui a mené à « un urbanisme des lieux de soin oublieux de notre désir de contact avec la nature ». Pour expliquer son intérêt pour le jardin de soin, il relate plusieurs expériences personnelles : un réveil à l’hôpital après un coma, des cours d’urbanisme à des infirmières, un premier projet dans une maison de retraite qui n’aboutira pas, l’hospitalisation en psychiatrie d’un proche dans un établissement où le jardin a disparu sous un parking et enfin l’histoire de sa propre mère qui, à 100 ans, entretient encore des dizaines de plantes et ne songerait pas à abandonner sa garden party. « Ehpad et pas d’jardin », lance-t-il. Il décrit avec horreur ces ensembles de type hôtelier avec une pelouse, un grillage, un interphone, un parking et la télé. « Les Ehpad investissent 30 000 euros dans des salles de stimulation sensorielle sans compter la formation. A ce prix-là, on peut se payer des jardins et des jardiniers », ironise-t-il.

Lui aussi remonte plusieurs siècles dans le passé pour évoquer les hôpitaux et les hospices avec leurs vergers, leurs potagers et leurs élevages qui étaient cependant des antichambres de la mort où les patients vivaient dans des conditions effroyables. « Au 17e siècle, le regard sur le corps humain a changé avec les progrès des sciences et de la médecine. » Il cite Tenon et son mémoire sur les hôpitaux de Paris et l’ouvrage « Les machines à guérir, aux origines de l’hôpital moderne » de Foucault. Mais depuis les années 90, l’architecte perçoit une renaissance du jardin dans les établissements de santé aux Etats-Unis et en Angleterre (les healing gardens, « Cultivating Sacred Space : Gardening for the Soul » d’Elizabeth Murray, les travaux de Clare Marcus Cooper). Pourtant il prévient que les jardins de soin ne sont pas des outils, pas de nouvelles machines à guérir…

« Bien sûr nous devons concevoir des jardins adaptés aux handicaps, mais il faut se méfier des  termes de jardin « thérapeutique » ou « de soin ». Ces termes peuvent être utiles pour alerter sur la nécessité d’une prise en compte du soin, mais à l’intérieur d’une réflexion sur des espaces de vie, en évitant les dérives fonctionnalistes. On ne devrait les utiliser que pour souligner une dimension du jardin à prendre en compte à l’intérieur d’une réflexion sur le temps et l’espace des maisons de retraite et les établissements de santé », m’avait-il expliqué par email il y a quelques semaines, avant cette rencontre à Port-Royal.

Trois jardins de soin de l’équipe Racine-Saurel

Après la théorie, il laisse à Béatrice Saurel, une plasticienne qui est sa collaboratrice et sa compagne, le soin de parler de leurs réalisations communes. Il y a d’abord eu un premier projet, Le Jardin des 4 saisons à Auxonne, où la demande venait d’un animateur dans un foyer de vie. Grillages qui se font oublier derrière des éléments colorés, jardinières fabriquées avec les résidents, buttes et bosquets pour se réfugier, cabanes pour les oiseaux, espaces pour s’asseoir et converser ou au contraire être seul. Ce jardin qui veut changer le regard sur le handicap s’ouvre vers l’extérieur, en particulier grâce au parrainage des Jardins de Barbirey tout proches. C’est l’époque de Jardin, Art et Soin.

Le Jardin des Portes Vertes de Chailles (photo Béatrice Saurel)

Le Jardin des Portes Vertes de Chailles (photo Béatrice Saurel)

Depuis, les deux partenaires ont animé en juillet 2011 une formation à Chaumont sur Loire qui débouchera sur le Jardin des Portes Vertes de Chailles dont j’ai déjà parlé. Ils sont aujourd’hui engagés dans un nouveau projet, le Fruticetum à Saint Valery sur Somme. « C’est une extension de l’Herbarium, jardin créé par des retraités sur l’emplacement de l’ancien jardin de l’hôpital (classé jardin remarquable) », m’avait écrit Michel Racine il y a quelque temps. « Le Fruticetum comportera un espace spécifique pour le jardinage des personnes handicapées mais c’est la totalité de ce nouveau jardin, avec sa pergola, son cloître de verdure, ses arbres fruitiers bien sûr, sa « bâche » (un bassin évoquant les bassins de la Baie de Somme), ses différents coins abrités, qui sera à la fois le jardin des résidents de l’EHPAD et des convalescents de l’hôpital (situés de l’autre côté de la rue) et celui des visiteurs. Le jardin sera pour les résidents une occasion de sortir et de socialisation, deux objectifs essentiels, donc un jardin, à part entière, un vrai jardin. »

Anne et Jean-Paul Ribes me pardonneront de ne pas trop m’étendre sur leur présentation car de nombreux billets ont déjà relaté leur conception des jardins de soin, leurs réalisations de la Pitié-Salpétrière à la Maison des Aulnes, et leur formation à Chaumont. Je voudrais simplement dire que l’un des plaisirs de ces rencontres de Port-Royal a justement été d’assister à un véritable échange entre ces deux couples emblématiques dont les idées divergent parfois sur l’approche du jardin de soin.

Expériences locales : Marcel Rivière, Jardin de Cocagne et Centre Athena

Le jardin de l'Institut Marcel Rivière à Port-Royal des Champs.

Le jardin de l’Institut Marcel Rivière à Port-Royal des Champs.

Une table ronde finale a permis de raconter trois expériences locales. L’Institut Marcel Rivière à la Verrière (Yvelines) est un établissement psychiatrique fondé sur les principes de l’hôpital ouvert, de la thérapie active et de la psychothérapie institutionnelle. Dans le parc du château qui héberge l’Institut Marcel Rivière, il y a des jardins. Ce sont des soignants qui aiment jardiner (des ergothérapeutes, des sociothérapeutes,…) qui s’en occupent. Les patients circulent, rencontrent les jardiniers. Il y a une dizaine d’années, des patients de Marcel Rivière ont commencé à prendre leurs vélos pour traverser la forêt et venir à Port-Royal où, avec le concours de Sylvain Hilaire et des bénévoles de l’association les Amis du Dehors, ils jardinent. A partir d’un no-man’s land envahi d’orties et de ronces, un projet de carré clos avec quatre portes aux points cardinaux a été élaboré. « On construit un jardin pour se reconstruire. Ici, on travaille sur le symbolique. Le rapport aux bénévoles est moteur pour les patients », expliquent les représentantes de l’institut. Tous les ans, un nouveau groupe entretient le jardin et travaille sur un nouveau projet.

Alain Gérard est le directeur des Jardins de Cocagne de Saint-Quentin-Buloyer. On connaît le principe de ces jardins d’insertion. Il rappelle que les jardiniers des Jardins de Cocagne se heurtent à des blocages intérieurs. « Le jardin est un moyen car il ne juge pas. » Récemment, il a lancé une initiative avec des salariés (un grand labo français à essuyer les plâtres) qui se retrouvent au Jardin de Cocagne pour recréer de la cohésion entre eux, avec les jardiniers comme facilitateurs. Quant au Centre Athena, il propose à des jeunes en difficulté de Saint-Quentin-en-Yvelines un éveil à la citoyenneté. Depuis 2010, le centre a son jardin à Port-Royal, une activité pour découvrir la nature et s’ancrer. En pleine transformation, le jardin sera bientôt capable d’accueillir des fauteuils roulants et comprendra un jardin de plantes médicinales. La boucle est bouclée…

Le jardin des Amis du Dehors à Port-Royal des Champs. C'est une interprétation des jardins médiévaux, pas une reproduction. Mais on n'y trouve aucune plante postérieure au 17e siècle!

Dans les jardins entretenus par les Amis du Dehors à Port-Royal des Champs, aucune plante inconnue des résidents au 17e siècle!

En conclusion, Edith Heurgon, directrice du Centre culturel international de Cerisy, a fait un bilan de la journée. « Les jardins ont une capacité à soigner la société en apportant sérénité et équilibre. Ils sont aussi un facteur d’intégration sociale et de liens. Ce sont des oasis de décélération et une école de la patience. » Puis les participants ont fait un tour au jardin, sous le soleil enfin revenu, avant de se retrouver autour d’une tisane apaisante.

Formations : état des lieux, partie 2/3

On continue le tour de France des formations aux jardins de soin, jardins à visée thérapeutique et autres appellations. Etrangement, la répartition géographique semble nettement avantager le sud de la Loire (Martine Brulé dans le Var, Jocelyne Escudero dans le Lot, Sébastien Guéret à Marseille, le Centre de Formation de Chaumont-sur-Loire,…).

Anne et Jean-Paul Ribes au Centre de Formation de Chaumont-sur-Loire et ailleurs

Anne Ribes au Jardin d'Epi Cure à la Maison des Aulnes (Maule)

Anne Ribes au Jardin d’Epi Cure à la Maison des Aulnes (Maule)

Depuis octobre 2012, Anne et Jean-Paul Ribes offrent deux fois par an au printemps et à l’automne une formation de trois jours dans le magnifique cadre de Chaumont-sur-Loire. La formation intitulée « Jardin de soin et de santé » fait la part belle à trois autres intervenants : Sébastien Guéret de FormavertStéphane Lanel, animateur à la Maison des Aulnes et Dominique Marboeuf, responsable espaces verts au Centre Hospitalier Mazurelle. De plus, les stagiaires ont l’occasion de traverser la Loire pour aller à l’EHPAD d’Onzain visiter le jardin de Paule Lebay qui fait un retour sur son expérience. C’est la seule formation que j’ai eu le plaisir de suivre et je peux la recommander en connaissance de cause. Des modifications ont été apportées depuis la première session : les participants vont plus loin dans la réalisation de leur projet de jardin de soin. Les prochaines formations sont prévues pour les 1,2,3 octobre 2014 et les 19, 20, 21 mai 2015. Quant à la session d’automne, elle aura lieu les 22, 23 et 24 septembre 2015. Voici la plaquette. Jean-Paul Ribes avait annoncé qu’une session courte exclusivement réservée aux « méthodes d’animation d’un jardin de soin et de santé » est en projet pour début juin 2015 : cette session courte deuxième niveau aura lieu les 9 et 10 juin 2015.

Par ailleurs, Anne Ribes donne des formations en intra-entreprises (Parthenay, Mantes-la- Jolie,…). Pour les formations ouvertes et pour les formations à la demande dans un établissement, il faut contacter le Centre de Formation de Chaumont.

Contacter Chaumont

informations auprès de Hervé Bertrix

herve.bertrix@domaine-chaumont .fr

www.domaine-chaumont.fr

Ou l’association Belles Plantes fondée par Anne et Jean-Paul Ribes

assobelleplante@aol.fr

Sébastien Guéret : Formavert et RJSM

« FORMAVERT organise des formations en intra toute l’année à destination des structures médico-sociales. Les programmes sont rédigés en fonctions de la demande et de l’analyse que je peux en faire », explique Sébastien Guéret. « Ce sont des programmes de découverte du concept d’hortithérapie et d’ingénierie de projet : comment mettre en place le projet dans l’institution pour qu’il fonctionne. »

L’idée est de présenter en 2 jours :

  • L’Hortithérapie et ses acteurs,
  • Puis d’expliquer comment on monte un projet institutionnel,
  • Comment on fait un jardin (conception et réalisation),
  • Quelles sont les particularités d’un jardin dédié à l’hortithérapie
  • L’animation d’un atelier jardin

Ces « modules » seront traités plus ou moins rapidement en fonction des besoins, des problématiques et de l’avancement du projet d’atelier jardin dans l’institution.

« Nous proposons pour la suite des stages complémentaires qui peuvent aller de 1/2 journée à 3 jours pour accompagner nos clients dans la réalisation :

  • Le jardin naturel (jardinage écologique)
  • Ingénierie de projet (monter une équipe, passer d’un projet de personnes à un projet institutionnel, construire des objectifs adaptés et opérationnels…)
  • Analyse des pratiques
  • Toutes les techniques de réalisation et d’entretien des jardins (maçonnerie paysagère, engazonnement, entretien des gazons, taille, plantations…)
  • Un projet d’animation au jardin.
Sébastien Guéret pendant une formation à Chaumont-sur-Loire

Sébastien Guéret pendant une formation à Chaumont-sur-Loire

« Mais notre offre n’est pas exhaustive, nous pouvons, en fonction de ce que nous sentons dans notre échange proposer des modules plus spécifique sur l’approche des différents types de handicap, l’évaluation, la pédagogie par objectif par exemple. Dans ces interventions je peux intervenir, seul ou accompagné (par exemple Anne Ribes était venue me retrouver une après-midi dans une clinique pour traiter spécifiquement de l’animation dans une formation de 2 jours que j’ai animé seul par ailleurs). J’ai des intervenants (collaborateurs ou partenaires) « spécialisés » dans différents domaines (animation, institution, pédagogie, médical, handicap…). »

Mais ce n’est pas tout. « FORMAVERT et le Réseau des Jardins Solidaires Méditerranéens (RJSM) co-organisent avec les Jardins de l’Espérance à La Ciotat des sessions de formation en inter-entreprise. Nous en organisons une par an en général (2 fois la première année, en 2012) au mois de mars. Mais par exemple cette année nous avons déjà commencé à constituer une liste d’attente et au besoin nous pourrons peut-être en organiser une autre en décembre 2014 », continue Sébastien.

La formation est menée par deux intervenants permanents sur 4 jours (Viviane CRONIER des Jardins de l’Espérance et Sébastien Guéret) plus 3 autres intervenants qui viennent chacun pour une demi-journée. « La dernière matinée nous mettons en place, aux Jardins de l’Espérance, une séance d’animation avec des personnes en situation de handicap. La séance est préparée la veille avec les stagiaires. Cette année nous avons accueillis dans ce cadre 2 groupes d’adultes d’un « foyer occupationnel » (déficience intellectuelle et handicaps associés) et un groupe de mal ou non-voyants qui ont pu jardiner, encadrés par nos stagiaires. »

« Nous pratiquons un tarif solidaire (moitié prix) pour les personnes qui n’auraient pas de possibilité de prise en charge par un opca ou le pôle emploi et qui s’inscrivent comme « particulier », précise Sébastien qui a un dernier conseil. “Je crois qu’il faut bien comprendre qu’aucune des actions proposées ne ressemble à une autre : par exemple les 3 formations dans lesquelles j’interviens (FORMAVERT intra, RJSM et Chaumont inter) sont très différentes les unes des autres, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. C’est d’ailleurs pour ça que je présente les autres car il est important que le demandeur aille finalement là où cela lui semble le plus indiqué en fonction de sa problématique. »

Contacter Sébastien Guéret

http://www.formavert.fr

formavert@free.fr

 

Et le réseau RJSM

http://www.reseaujsm.org/spip.php?rubrique86

http://www.jardinesperance.org

Formation « Le Jardin de soin et de santé » : 9-11 avril à Chaumont-sur-Loire

Certains lecteurs du Bonheur est dans le jardin me demandent régulièrement où se former à la thérapie horticole en France. Le sujet de la formation est vaste et ne sera pas résolu de si tôt. Par contre, la prochaine session de l’atelier « Le Jardin de soin et de santé », elle, est programmée pour les 9, 10 et 11 avril au domaine de Chaumont-sur-Loire. Pour tous ceux qui veulent apprendre comment concevoir un projet de jardin de soin, le financer, le réaliser et l’animer dans la durée, je conseille très vivement cet atelier mené par Anne et Jean-Paul Ribes, deux pionniers français qui se complètent à merveille.

Infirmière jardiniste et auteur de Toucher la terre : Jardiner avec ceux qui souffrent, Anne a de nombreux jardins de soin à son actif et cette vaste expérience alimente bien sûr l’atelier. Jean-Paul apporte un cadre théorique aux nombreux exemples pratiques. Ils ont eu la bonne idée de s’entourer d’intervenants qui apportent d’autres éclairages : Sébastien Guéret de Formavert est jardinier et animateur de formations, Stéphane Lanel raconte l’expérience du Jardin d’Epi Cure et Dominique Marboeuf fait rêver tous ceux auxquels il décrit les espaces verts du centre hospitalier Mazurelle. Une dream team qui rend cette formation extrêmement vivante et riche.

J’en parle en connaissance de cause, ayant eu le grand plaisir de participer à la première édition de cet atelier à l’automne 2012. Une expérience que j’ai décrite dans ce billet à chaud et dont j’ai raconté les enseignements dans cet autre billet. Une expérience à ne pas rater pour ceux qui s’intéressent à cette discipline à la fois ancienne et neuve et qui ont envie de participer pendant trois jours à des échanges très riches avec des pionniers et d’autres participants qui s’interrogent comme eux sur cette pratique. Très honnêtement, je suis un peu jalouse de tous ceux qui auront la chance d’assister à cet atelier printanier (Chaumont au printemps !), tant je garde un bon souvenir de ces trois jours.

Pour la description complète et les modalités d’inscription, il suffit de suivre le lien vers la brochure de l’atelier. Pour toute question, Hervé Bertrix, responsable de la formation à Chaumont, est joignable au 02 54 20 99 07 et sur formation@domaine-chaumont.fr.

Formation à Chaumont-sur-Loire

Le festival des jardins à Chaumont-sur-Loire

En France, les occasions de se former à la thérapie horticole sont encore très rares. En voici une en or. Les 10, 11 et 12 octobre, le Domaine de Chaumont-sur-Loire, bien connu pour son Festival des Jardins, accueillera des intervenants prestigieux pour un atelier intitulé Le Jardin de soin et de santé (comment aborder la conception d’un projet, en assurer le financement, la réalisation, l’animation et la pérennité?).

Retours d’expériences, études de cas et conseils pratiques permettront aux participants de repartir avec des clés pour lancer un programme de thérapie horticole. Les intervenants sont des pionniers en France : Anne Ribes, infirmière jardiniste à l’origine de plusieurs projets, Jean-Paul Ribes, président de l’association Belles Plantes, Sébastien Guéret de Formavert, Stéphane Lanel, animateur à la Maison des Aulnes, Michelle Tanguy, infirmière psychiatrique à l’hôpital de Landernau et Dominique Marboeuf, responsable des espaces verts au centre hospitalier G Mazurelle.

Tous les renseignements se trouvent en ligne. Il reste encore apparemment quelque place, mais il est conseillé de se renseigner par téléphone auprès d’Hervé Bertix au 02 54 20 99 22. Pour information, une seconde session est déjà prévue pour 2013. Ce sera les 9, 10 et 11 avril avec un programme enrichi des enseignements de la première session.