France Pringuey, médecin paysagiste

Les lecteurs réguliers de ce blog connaissent déjà le travail de France Pringuey, rencontrée virtuellement grâce à Carole Nahon il y a presqu’un an. En février, j’ai eu le bonheur d’aller la rencontrer sur le terrain, au CHU de Nice et dans un IME à Biot où elle conçoit en ce moment un nouveau projet. Une journée très riche concentrée dans ce portrait, forcément trop court, pour Le Lien Horticole du 1er avril. Avec en plus un appel aux mécènes pour le projet de l’IME de Biot dont les plans sont prêts après plusieurs réunions participatives avec les équipes.

Après ce billet, je vais faire une « pause pédagogique » jusqu’à la fin mai. Avec les examens qui approchent à la fac, les journées (et les nuits) ne sont pas assez longues. J’ai besoin de préserver mes forces!

Le Jardin de l'Armillaire en hiver

Le Jardin de l’Armillaire en hiver

 

Le portrait de France Pringuey

L’appel aux mécènes et aux soutiens pour le projet de l’IME Les Hirondelles à Biot

 

 

 

 

 

 

 

Pour fêter le printemps et la résurrection de la nature, je partage cette photo prise fin mars dans le verger de Port-Royal des Champs où la floraison a commencé malgré le retour du froid. Maintenant, la floraison est en pleine force. Ca doit être magnifique.

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Au Canada, Oublie pour un instant fait entrer la nature à l’hôpital

Jeannine Lafrenière (avec son frère) lors d'un événement pour lever des fonds pour la fondation Oublie pour un instant. Copyright Mark Desjardins, markusfoto.com

Jeannine Lafrenière (avec son frère) lors d’un événement pour lever des fonds pour la fondation Oublie pour un instant. Copyright Marc Desjardins, markusfoto.com

Quand elle s’est lancée dans sa croisade pour amener la nature dans les salles d’attente des hôpitaux, Jeannine Lafrenière savait de quoi elle parlait. Après un diagnostique de carcinome basocellulaire, un type de cancer de la peau dont l’opération laisse souvent des séquelles importantes sur le visage des patients, elle a connu son lot d’attentes anxiogènes dans des salles peu chaleureuses. Conseillère d’orientation dans un collège canadien (CÉGEP), elle a accumulé plus de 30 ans d’écoute auprès de jeunes adultes et elle se dit chanceuse d’exercer un métier qu’elle aime comme au premier jour. Pendant son périple de malade, elle rencontre un spécialiste des murs végétalisés ou murs vivants et se dit que ce serait extraordinaire d’avoir une vue sur un de ces murs ou sur un toit vert pendant son séjour à l’hôpital. « J’adore la nature et simplement la regarder m’apporte un bien-être énorme. Je ne connais personne pour qui la nature n’a pas un impact. Mon but ultime est de nous reconnecter à la nature », m’explique-t-elle lors d’une chaleureuse conversation transatlantique. Lancée sur cette piste, elle découvre les travaux de Robert Ulrich et correspond avec un de ses collègues, ce qui la conforte dans l’opinion que la nature peut aider ceux qui souffrent.

   Vue de l’atrium, photo gracieuseté de CUSM


Vue de l’atrium, photo gracieuseté de CUSM

En 2012, elle décide de créer la fondation Oublie pour un instant (Forget for a moment dans la version anglophone) pour réaliser des projets de structures naturelles dans des établissements de santé. Les rudes hivers canadiens rendent l’idée de murs vivants intérieurs presqu’indispensable à ses yeux. Basée à Ottawa dans l’Ontario, la fondation se lance dans la récolte de fonds pour rendre ces projets possibles. Le premier est en train de se concrétiser au sein de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME), un méga-hôpital en cours de construction. Dans l’atrium des enfants va être construit un mur vivant, probablement au cours de l’été 2015. « Quand les enfants ont de la peine, attirer leur attention sur des éléments de la nature leur permet d’aller vers cette chose merveilleuse. Ce sera aussi pour les parents qui vivent ces expériences avec peut-être encore plus d’anxiété. » Cette réalisation sera le fruit d’un long travail avec l’administration de l’hôpital et les équipes de construction. N’ayant pas récolté les sommes escomptées, elle se base sur un budget plus modeste d’environ 30 000 euros. « Tout est mieux que des murs froids. Il faut que ça bouge », se dit-elle, pragmatique avant tout. Sur la photo, « la partie située en bas à gauche et surlignée en rouge correspond à l’emplacement où le mur vivant sera installé. Les dimensions maximales de l’emplacement  avec lesquelles nous pourrons travailler sont les suivantes: 7,85 mètres de largeur, 2,95 mètres de hauteur et 1,90 mètres de profondeur », explique la Fondation sur son site.

Albert Mondor, porte-parole de la Fondation et créateur de jardins réputé au Canada.

Albert Mondor, porte-parole de la Fondation et créateur de jardins réputé au Canada, participera à la création du premier projet.

En parallèle, la présidente d’Oublie pour un instant se lance dans la recherche d’une entreprise capable de réaliser le projet. Elle vient d’ailleurs d’annoncer la formation de la « dream team » qui réalisera ce premier projet : Albert Mondor, un horticulteur et créateur de jardins qui est déjà le porte-parole de la fondation, Malaka Ackaoui et Antoine Crépeau, respectivement présidente et associé chez WAA, une compagnie canadienne d’architectes paysagistes et d’urbanistes, et Guillaume Brunet, un étudiant ingénieur en génie civil qui a déjà réalisé un mur vivant chez lui. Les quatre membres de l’équipe travailleront gracieusement sur le projet. « Tout ces gens qui y croient, qui donnent de leur temps, me font croire dans ce projet. »

Faisant feu de tous les outils de communication comme Facebook ou Twitter, Jeannine Lafrenière partage l’avancement du projet en espérant susciter l’envie chez d’autres de créer des programmes qui apportent la nature aux malades. Pour son deuxième projet, elle aimerait travailler avec une résidence pour personnes âgées.

Des jardins qui rassemblent

À l’Oasis de la rencontre, un jardin interreligieux à Strasbourg, une rencontre-débat en juillet 2014 (Photo DNA).

À l’Oasis de la rencontre, un jardin interreligieux à Strasbourg, une rencontre-débat en juillet 2014 (Photo DNA).

Merci à Elise Descamps, une consoeur qui pige entre autres pour La Croix, qui m’a autorisée à partager avec vous deux de ses articles qui témoignent du pouvoir des jardins à rassembler des communautés dans toutes leurs diversités avec deux exemples strasbourgeois.

Un jardin interreligieux au pied des tours à Strasbourg

A Strasbourg, des potagers aident à sortir des tours