Un outil de recherche + un outil d’échange

Capture d’écran 2014-10-19 à 22.01.37Je n’avais pas prévenu que les vacances arrivaient. Comme je n’ai pas envie de vous laisser le bec dans l’eau, voici un billet express pour vous parler d’un outil qui peut vous aider si vous voulez concevoir un projet de jardins de soin et que vous cherchez des études pour vous informer et pour « vendre » l’idée à votre établissement, par exemple. Il s’agit de Google Scholar qui vous permettra de trouver des thèses, des articles scientifiques, des études. Un puits d’informations.

Comme ces études anglais : « Effects of Horticultural Therapy on Mood and Heart Rate in Patients Participating in an Inpatient Cardiopulmonary Rehabilitation Program », un article signé entre autres par Matthew Wichrowski. Dans le premier cas, vous avez accès au texte entier. Dans le deuxième, vous lisez le résumé et devez payer pour avoir accès à la suite. Ce ne sont que deux exemples pris au hasard : lancez-vous à la recherche de l’article qui vous aidera à avancer sur votre projet.

Allez, une dernière étude pour la route : « What Is the Impact of Using Outdoor Spaces Such as Gardens on the Physical and Mental Well-Being of Those With Dementia? A Systematic Review of Quantitative and Qualitative Evidence ». Celle-ci ne sort pas de Google Scholar, mais du groupe Facebook Jardins de soin où Jean-Paul Ribes y a fait allusion. Ce groupe est une autre excellente source d’information. Pour vous y abonner, allez faire un tour sur le groupe.

Bonnes découvertes, bonnes vacances et à dans 15 jours.

« En travaillant dans le jardin, les prisonniers reprenaient espoir »

Jay Rice est un psychologue américain que j’ai rencontré pendant une formation du Horticultural Therapy Institute en 2012. Depuis plusieurs années, il intervient régulièrement aux côtés de Rebecca Haller, la fondatrice du HTI. Car pour sa dissertation en psychologie dans les années 1990, Jay a travaillé dans un jardin bio géré par la prison du comté de San Francisco pour des prisonniers dépendants de substances chimiques. Une expérience de jeunesse qui a laissé des marques profondes dans sa pratique de psychologue.

La semaine dernière, Jay était de passage à Paris et nous avons pu passer un peu de temps ensemble sur les bords de la Seine. Dans ces quatre vidéos, il nous raconte ce qu’il a découvert dans son expérience avec les prisonniers sous dépendance, comment il s’inspire de la nature pour aider ses patients et quelle est sa contribution aux formations du Horticultural Therapy Institute. En VO.

Moins de dépression, plus d’espoir

En résumé, Jay explique que pour des gens traumatisés très tôt dans la vie, comme l’étaient nombre de ces prisonniers, il est important de vivre une expérience où ils peuvent se former une image positive d’eux-mêmes. Dans la 2e vidéo, il affirme que son étude a montré que les participants quittaient la prison avec moins de problèmes : moins de dépression, moins d’anxiété. Et une voie pour le futur : plus d’espoir dans leur vie débouchant sur une envie de commencer un traitement.

 

Un psychologue enrichi par l’approche de la nature

Comme le raconte Jay dans cette vidéo, il utilise les cycles naturels de croissance pour aider les gens à envisager leur vie. Pour lui, la nature est un miroir qui nous explique où nous en sommes dans notre croissance. Comme un arbre qui semble mort en hiver, mais dont les racines travaillent sous la surface…

 

La formation des futurs hortithérapeutes

Jay veut que ces futurs soignants réfléchissent à la qualité de la relation avec les plantes. Pour lui simplement utiliser les plantes comme des outils pour aider les gens n’est pas suffisant. « Les plantes sont des êtres vivants qui cultivent les humains autant que les humains les cultivent….Les plantes ont leur propre enseignement à nous apporter sur le cycle de la vie…Quand nous pensons à notre vie en tant que cycle, les plantes peuvent nous apprendre comment vivre notre vie. »

Des patients hors les murs à Port-Royal des Champs

(My bad, comme disent les Américains. J’ai oublié d’appuyer sur le bouton Publier – IB)

Par Nicole Brès Laprade, bloggeuse (ré)invitée (Vous pouvez joindre Nicole à  natureenvilletherapie (at) gmail.com).

Fin septembre avait lieu le dernier atelier de la saison pour un groupe de patients de l’institut de santé mentale Marcel Rivière dans le cadre exceptionnel de Port-Royal des Champs. J’ai eu la chance d’être sur place au titre d’observatrice pour votre blog préféré qui avait déjà visité ce lieu magique il y a quelques mois.

Arrivée en vélo...

Arrivée en vélo…

Mise en place voici 10 ans, cette journée au vert est chapeautée par Mme Colas, kinésithérapeute à l’institut. Elle commence par 45 mn de vélo pour se rendre sur le site des Granges. Belle introduction à travers bois et champs pour cette activité hors les murs. Ce jour-là, le groupe de six patients arrivent à 10h45 accompagnés par deux sociothérapeutes, un psychomotricien et un stagiaire. Tous posent les vélos et se réunissent dans le local de l’association « Les Amis du Dehors ». Chaque mardi, jour de fermeture au public, de mi-mai à fin septembre, plusieurs membres sont là pour encadrer l’activité jardinage et les temps ensemble autour de la grande table du local : collation en arrivant, repas de midi et, avant de repartir, thé à la menthe du jardin.

Ce mardi, la matinée se passe dans le musée national de Port-Royal des Champs pour la visite de l’exposition d’une partie des œuvres de la collection de Bernard Dorival, ancien directeur du musée. Monsieur Philippe Luez, directeur du GIP-C et du musée, commente pour le groupe les œuvres accrochées. Pour chacun, ce fut un temps de découverte, de réflexion et de partage oral devant ces tableaux « de Champaigne à Zao Wou-Ki ».

Après le déjeuner.

Après le déjeuner.

Le déjeuner est préparé avec ce qu’apporte le groupe et ce que rajoutent Les Amis du Dehors. « C’est tellement meilleur qu’à l’institut », me diront deux patients. Un moment très convivial où l’on parle de ce que l’on a fait et va faire au jardin (cette semaine ce sera de ramasser les dernières quetsches). Quelques-uns font la vaisselle et mettent les torchons à sécher au soleil, pendant que d’autres parlent avec les accompagnateurs, en confiance dans ce cadre hors les murs.

La permanence du jardin

Au travail

Au travail

Puis vient le temps au jardin : S. me propose de me faire visiter « leur jardin », fier du travail accompli par tous ceux qui sont venus, depuis quelques semaines comme lui ou depuis plusieurs années. Ce jardin clos, dessiné avec l’aide de Sylvain Hilaire (responsable du centre de ressources documentaires et d’interpretation du musée national de Port-Royal des Champs), est d’inspiration médiévale pour coller avec le site comme les autres jardins qui entourent les bâtiments de l’ancienne ferme de l’abbaye de Port Royal des champs . La connaissance de l’imposante histoire du lieu et le travail de la terre semblent ancrer les patients à la vie qui les entoure. Etre au jardin ici donne une permanence.

Ce lieu est imposant de par son histoire et de par sa survie grâce à l’intervention passionnée des jardiniers bénévoles et des associations qui y entretiennent les différentes parcelles du parc, reliant les jardiniers d’aujourd’hui aux ancêtres jansénistes qui ont foulé le même sol qu’eux. Pour ma part, j’ai senti une certaine protection de la nature et beaucoup d’énergie positive. Est-ce cela qui fait revenir les patients de l’institut Marcel Rivière depuis 10ans ? Ils se sont ressourcé ici et sont repartié en vélo contents de ces heures passées sur le site et, ce jour-là, lestés de quelques kilos de prunes.

Vue du jardin de soin

Vue du jardin de soin

2014-09 atelier jardin-patients de l'h. Maurice Rivière (7)

Au jardin

Au jardin