(My bad, comme disent les Américains. J’ai oublié d’appuyer sur le bouton Publier – IB)
Par Nicole Brès Laprade, bloggeuse (ré)invitée (Vous pouvez joindre Nicole à natureenvilletherapie (at) gmail.com).
Fin septembre avait lieu le dernier atelier de la saison pour un groupe de patients de l’institut de santé mentale Marcel Rivière dans le cadre exceptionnel de Port-Royal des Champs. J’ai eu la chance d’être sur place au titre d’observatrice pour votre blog préféré qui avait déjà visité ce lieu magique il y a quelques mois.

Arrivée en vélo…
Mise en place voici 10 ans, cette journée au vert est chapeautée par Mme Colas, kinésithérapeute à l’institut. Elle commence par 45 mn de vélo pour se rendre sur le site des Granges. Belle introduction à travers bois et champs pour cette activité hors les murs. Ce jour-là, le groupe de six patients arrivent à 10h45 accompagnés par deux sociothérapeutes, un psychomotricien et un stagiaire. Tous posent les vélos et se réunissent dans le local de l’association « Les Amis du Dehors ». Chaque mardi, jour de fermeture au public, de mi-mai à fin septembre, plusieurs membres sont là pour encadrer l’activité jardinage et les temps ensemble autour de la grande table du local : collation en arrivant, repas de midi et, avant de repartir, thé à la menthe du jardin.
Ce mardi, la matinée se passe dans le musée national de Port-Royal des Champs pour la visite de l’exposition d’une partie des œuvres de la collection de Bernard Dorival, ancien directeur du musée. Monsieur Philippe Luez, directeur du GIP-C et du musée, commente pour le groupe les œuvres accrochées. Pour chacun, ce fut un temps de découverte, de réflexion et de partage oral devant ces tableaux « de Champaigne à Zao Wou-Ki ».

Après le déjeuner.
Le déjeuner est préparé avec ce qu’apporte le groupe et ce que rajoutent Les Amis du Dehors. « C’est tellement meilleur qu’à l’institut », me diront deux patients. Un moment très convivial où l’on parle de ce que l’on a fait et va faire au jardin (cette semaine ce sera de ramasser les dernières quetsches). Quelques-uns font la vaisselle et mettent les torchons à sécher au soleil, pendant que d’autres parlent avec les accompagnateurs, en confiance dans ce cadre hors les murs.
La permanence du jardin

Au travail
Puis vient le temps au jardin : S. me propose de me faire visiter « leur jardin », fier du travail accompli par tous ceux qui sont venus, depuis quelques semaines comme lui ou depuis plusieurs années. Ce jardin clos, dessiné avec l’aide de Sylvain Hilaire (responsable du centre de ressources documentaires et d’interpretation du musée national de Port-Royal des Champs), est d’inspiration médiévale pour coller avec le site comme les autres jardins qui entourent les bâtiments de l’ancienne ferme de l’abbaye de Port Royal des champs . La connaissance de l’imposante histoire du lieu et le travail de la terre semblent ancrer les patients à la vie qui les entoure. Etre au jardin ici donne une permanence.
Ce lieu est imposant de par son histoire et de par sa survie grâce à l’intervention passionnée des jardiniers bénévoles et des associations qui y entretiennent les différentes parcelles du parc, reliant les jardiniers d’aujourd’hui aux ancêtres jansénistes qui ont foulé le même sol qu’eux. Pour ma part, j’ai senti une certaine protection de la nature et beaucoup d’énergie positive. Est-ce cela qui fait revenir les patients de l’institut Marcel Rivière depuis 10ans ? Ils se sont ressourcé ici et sont repartié en vélo contents de ces heures passées sur le site et, ce jour-là, lestés de quelques kilos de prunes.

Vue du jardin de soin


Au jardin