Une fédération est née

La biophilie à l’oeuvre (photo Florence Gottiniaux/Outside)

 

 

La Fédération Française Jardins, Nature et Santé est un beau bébé qui fêtera bientôt son premier anniversaire officiel, sans compter les longs mois de gestation. Pour la faire très courte, c’est une bande de gens très sympas qui aident, certains depuis de longues années, à connecter des personnes fragiles avec la nature et le jardin pour qu’elles retrouvent un certain équilibre, un certain bien-être, une certaine qualité de vie. Des gens de partout en France qui ont décidé de s’unir pour mieux partager leurs convictions et leurs pratiques.

Genèse

Les 13 et 14 novembre 2017, l’association Jardins & Santé tenait son 5e symposium à Paris. Comme pour chaque symposium, de nombreux acteurs étaient venus de partout en France, avides de discussions et d’échanges, entre eux et avec les intervenants internationaux. Tous convaincus que certains jardins, et la nature plus largement, possèdent des vertus thérapeutiques. Déjà l’idée de créer une nouvelle association – ou plutôt une fédération – circulait depuis quelque temps. Au symposium précédent, des conversations avaient commencé. Sans lendemain, une fois tout le monde rentré chez eux. Mais là, on sentait une envie palpable de se rassembler. A la fin du symposium, quelques personnes ont commencé à discuter au pied de l’estrade. Notamment Anne Chahine, la présidente de Jardins & Santé, et Jérôme Pellissier, auteur d’un ouvrage marquant en français sur l’hortithérapie…

Et puis, la conversation a continué dans un café à côté. C’est ce soir-là que tout a commencé…Autour de plusieurs constats.

Ensemble, plus forts et mieux entendus

Depuis quelques années, les jardins de soins se déploient en France, dans des maisons de retraite, dans des hôpitaux psychiatriques et ailleurs. Les média sont pris d’engouement pour l’hortithérapie et y consacrent articles et émissions. Les jardins de soin semblent dans l’air du temps. Et pourtant à chaque fois qu’un infirmier, un interne en psychiatrie ou une psychomotricienne a envie de créer un jardin dans son établissement, il lui faut convaincre les décideurs en glanant ici et là des arguments. Les formations restent peu nombreuses et aucune ne débouche sur une certification ou un diplôme. Chacun doit réinventer la roue, sans soutien, avec l’énergie et l’enthousiasme des passionnés. C’est usant.

Malgré des décennies d’expérience dans d’autres pays et des études démontrant les bienfaits de cette médiation non médicamenteuse, la pratique cherchait encore légitimité et reconnaissance en France. C’est cette situation qui a donné envie à une trentaine de membres fondateurs de se retrousser les manches pour se fédérer, promouvoir leurs diverses pratiques et se soutenir entre professionnels.

Une fédération ne se fait pas en un jour

Assemblée constituante

La fédération en plein chantier de construction (photo CH Théophile Roussel)

En janvier 2018, première réunion de travail au cœur de l’hiver, saison où les jardiniers aiment cogiter à l’intérieur. Des groupes de travail ont œuvré pendant des mois pour faire avancer divers chantiers – une charte et un règlement intérieur, des outils pour communiquer – malgré la distance géographique et les emplois du temps chargé. En avril 2018, assemblée constituante pour élire un conseil d’administration et un bureau certes, mais surtout pour avancer. Il y a tant à faire et à penser. Le Centre Hospitalier Théophile Roussel à Montesson (78) est naturellement devenu le siège de la FFJNS grâce à la conviction de son Coordonnateur général des activités de soins, Didier Sigler et au soutien de son directeur, Jacques Lahely.

Le 25 janvier 2019, la FFJNS tenait sa première assemblée générale annuelle et ouvrait officiellement ses portes à de nouveaux membres. Quelques nouveaux sont venus, attirés par une énergie proche de la leur. Qui peut rejoindre cette fédération ? Toutes les actrices et tous les acteurs « concerné.e.s par la création, la mise en œuvre, le développement, les usages, des jardins thérapeutiques et/ou des pratiques de prévention, de soin et prendre-soin par la relation à la nature ou à des éléments naturels (dont les écothérapies et l’hortithérapie) » sont les bienvenu.e.s.

Pour en savoir plus sur la FFJNS

Ruez-vous sur le site flambant neuf de la Fédération Française Jardins, Nature et Santé. Vous pourrez y lire la charte récemment approuvée (mais toujours perfectible), la composition du CA et du bureau, la procédure d’adhésion (attention, nous avons décidé d’avoir des membres sympathisants et des membres actifs), des définitions, une liste non-exhaustive des formations disponibles en France, un appel aux dons et plus encore.

Je passe au « nous » car, à ce stade, vous aurez compris que je suis impliquée dans cette aventure en tant que présidente, pour un mandat de trois ans. De nombreux signes autour de nous au quotidien nous donnent l’espoir que les bienfaits de la nature sont de plus en plus reconnus. Que, comme le dit notre secrétaire Tamara Singh, nous sommes des être(s) de nature.

En mars, la FFJNS déroulera une série d’événements locaux, à l’initiative des membres disséminés de Brest à Bezannes à Draguignan à Saint-Péray à Saint-Vincent-de-Tyrosse et un peu partout en France. Stay tuned… 

 

Trois actus à chaud de membres fondateurs de la FFJNS

 A Montpellier. Sonia Trinquier de l’association Mosaïque des Hommes et des Jardins est également membre fondatrice et membre active de la FFJNS. Ce samedi 9 février, elle organise une journée découverte des différentes approches de l’hortithérapie, entre écologie humaine et écologie environnementale. Ca se passe de 10h00 à 16h30 à la Maison Pour Tous Michel Colluci. Sonia a prévu des mises en situation concrètes et des retours d’expérience d’Ateliers Jardin adaptés à un public fragile. Infos sur le site de Mosaïque.

A Versailles et autour. Kevin Charras de la Fondation Médéric Alzheimer et Véronique Laulier de l’École nationale supérieure de paysage (ENSP) sont tous les deux membres fondateurs de cette nouvelle fédération. Le 29 janvier, leurs deux institutions ont signé une convention de partenariatdont l’objectif est d’améliorer le quotidien des personnes atteintes de troubles cognitifs liés au vieillissement grâce au contact avec la nature.

A Saint-Etienne. Le 24 mai se tiendra à la Faculté de Médecine Jacques Lisfranc le colloque « Des jardins pour prendre soin » organisé par le centre de réhabilitation sociale Réhacoor 42 et impulsé par un de ses psychiatres Romain Pommier, membre fondateur de la fédération. Plusieurs autres membres de la fédération au programme aux côtés d’intervenants en psychiatrie et – roulement de tambour – de Roger Ulrich dont la présentation portera sur « Les jardins et la nature dans les structures de soin ».  Un colloque à ne pas manquer! On en reparlera. Voici l’affiche du colloque.

 

 

 

 

Une journée dans les jardins de soin de la région Paca

Je laisse avec grand plaisir la parole à Carole Nahon pour qu’elle nous raconte un colloque extraordinaire auquel elle a participé le 30 juin 2017. Un billet écrit « à six mains » comme le dit joliment Carole, puisque France Pringuey et Sébastien Guéret, qui présentaient eux aussi leur travail et leurs réflexions lors de ce colloque, ont apporté leur contribution. Merci à tous les trois de nous faire vivre cet événement de l’intérieur et aux organisateurs d’avoir pris l’initiative de ce rassemblement et d’avoir réalisé une capture sonore. Vous pouvez joindre Carole (nahoncarole (at) gmail.com).

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Le 30 juin dernier j’ai eu le très grand plaisir, la grande fierté aussi, d’assister et d’intervenir au premier Colloque sur les jardins thérapeutiques qui se tenait en PACA. Je pourrais dire…enfin, tant nous attendions un tel événement dans notre région.

Organisé par le CRES PACA (Comité Régional d’Education pour la Santé) à la demande de l’ARS, (Agence Régionale de la Santé), il visait à sensibiliser les personnels des établissements sanitaires et sociaux de la région aux bienfaits des jardins de soin dans ces structures. Nous avons été accueillis dans le très beau Centre gérontologique départemental, où nous attendait un petit déjeuner très sympathique.

Ce qui m’a tout de suite frappée, c’est la chaleur et la bienveillance qui régnaient dans cette assemblée. J’ai retrouvé peu à peu des visages connus, France et Dominique Pringuey, Sébastien Guéret, Bethsabée de Gunzbourg, Marthe, une amie dracénoise dont le père réside à l’Ehpad dans lequel j’interviens. Et aussi Sarah Bertolotti que j’avais accueillie au cours de son épopée des jardins de soin il y a un peu plus d’un an, avec Louise Lastérade. Sentiment d’être dans un jardin de soin c’était bon, même si j’avais les mains un peu moites à l’idée de parler devant tant de personnes inconnues, pour la première fois de ma vie !

Toute la journée je me suis promenée dans un jardin

Celui de Muriel Andrieu-Semmel, responsable du Département Santé Environnement, ARS PACA, qui a conclu son allocution d’ouverture par la lecture d’un passage d’un recueil d’Henri Michaux. Le Professeur Sambuc, Président du CRES PACA, nous a emmenés dans le jardin de Shakespeare qui écrivait « Notre corps est notre Jardin, et notre volonté en est le jardinier ».

Le jardin de France Pringuey est un paysage de Savane qui selon les études scientifiques ouvre les émotions positives, régule le niveau de stress, récupère le niveau d’attention et favorise la créativité, ce qui prouve notre ancrage profond à la Nature, inconsciemment.

https://soundcloud.com/1egal2/allocutions

 

Sébastien Guéret nous a invités dans le jardin des paradoxes, ce jardin qui nous fait du bien mais qui doit rester dangereux car vivant et qui nous incite ainsi à faire attention, à reprendre possession de nos sens.

https://soundcloud.com/1egal2/a-quoi-ressemble-un-jardin-therapeutique-sebastien-gueret-1

Dans le jardin de Valérie Montès, il faut être vigilant pour ne pas être piqué par les moustiques ! Son étude sur la typologie des jardins révèle l’intérêt d’un maintien des trois niveaux de végétation veillant à maintenir le milieu ouvert.

https://soundcloud.com/1egal2/les-precautions-sanitaires-et-environnementales

Le Docteur Carenco, médecin hygiéniste, nous accueille dans son jardin en nous rappelant que « la saleté n’est pas le milieu naturel mais au contraire un milieu complètement artificialisé, un lieu où plus rien ne vit. L’hygiène est une science des équilibres, du maintien de l’harmonie entre l’homme et son milieu. » Pas de plantes invasives, aucune plante allergisante et pas de produits phytosanitaires dans le jardin. Mais si la terre n’est pas sale, elle est porteuse de bactéries qui tuent encore trop de personnes aujourd’hui ! On se lave donc les mains après avoir travaillé au jardin, on lave les outils, on vérifie nos vaccinations anti-tétaniques. Il a enfin rappelé l’intérêt de consommer les plantes cultivées dans le jardin, ce qui peut paraître compliqué dans les établissements de soin.

https://soundcloud.com/1egal2/sssssss

 

Et puis on est entrés dans le Jardin des Sens de Danielle Barilla, art thérapeute et responsable du jardin thérapeutique du Centre qui nous accueillait. Un jardin extraordinaire ! Son travail l’est aussi. Ce n’est d’ailleurs pas son jardin, tant chaque espace est investi de la présence des résidents qui y travaillent.

 

Les jardins d’Amel Daoud, éducatrice à l’atelier thérapeutique de la Belle de Mai, sont nombreux. Elle y accompagne des personnes en souffrance psychique, orientées et suivies par le personnel soignant et elle les aide ainsi à retrouver un sens à leur vie.

https://soundcloud.com/1egal2/amel-daoud

 

En ce qui me concerne, les personnes âgées, parfois désorientées, embellissent leur jardin et retrouvent, le temps d’un atelier, les joies du partage et de la convivialité.

https://soundcloud.com/1egal2/carolenahon

Les Jardins d’hospitalité de Loïc Panzani, éducateur et directeur du Naturoscope, sont vastes et pas toujours autonomes, comme il nous l’a expliqué. Grâce à lui nous avons compris, si nous ne le savions pas encore, qu’un jardin a besoin d’une personne dédiée à son animation (intervenant extérieur ou interne). Il en va de sa pérennité.

https://soundcloud.com/1egal2/loicpanzani

Après le repas pris dans les jardins du Centre, nous avons poursuivi notre visite par les jardins de l’Association Jardin &Santé. Bethsabée de Gunzbourg est revenue sur les dix ans d’appels à projet de l’association et sur son action en faveur des jardins thérapeutiques en évoquant les réussites, les difficultés, les critères de choix d’attribution des bourses.

https://soundcloud.com/1egal2/le-jardin-a-but-therapeutique-contemporain

Enfin, nous sommes entrés dans les jardins de soin de l’Armillaire, du Fil d’argent et celui, en devenir, des Hirondelles à Biot.

Le Jardin de l’Armillaire est un jardin conçu par France Pringuey dans le cloître de l’ancienne abbaye de Saint Pons. Comme tous les jardins que nous avons visités aujourd’hui, c’est un jardin qui apaise, qui aide à la restauration de l’estime de soi. Dans ce jardin, on évalue aussi, scientifiquement, les effets du jardin sur les patients. Le Professeur Dominique Pringuey insiste sur l’importance des évaluations, de la concertation, de l’implication des soignants, des dirigeants des établissements pour la réussite ainsi que sur la nécessité de publier dans les revues scientifiques et médicales pour créer une saine émulation entre les différents acteurs de ce sujet.

https://soundcloud.com/1egal2/temoignages-regionaux

Le Jardin de Philippe Duval, directeur du Centre d’Etude et d’Action sociale du Var, est comme un jardin collectif. Accueil de jour, il est né du constat que beaucoup de personnes soutenues par les services d’aide à la personne de l’association étaient touchées par la maladie d’Alzheimer. Je dis que c’est un jardin collectif, tant il est le fruit de l’entraide, de la générosité, de l’empathie de tous ses acteurs. Au cours de la promenade, Philippe Duval nous explique qu’il est parvenu à organiser et à coordonner trois journées de chantier collectifs avec une soixantaine de bénévoles pour sa réalisation!! Dans ce jardin, on organise des fêtes, on cultive des légumes. Le bâti est en bois, tout est magnifique et nous a semblé à la fois léger et opérationnel.

https://soundcloud.com/1egal2/lefildargent

Fernand Mateo, Directeur de l’Institut médico-éducatif pour enfants polyhandicapés des Hirondelles, à Biot ne nous a pas fait visiter son jardin. Enfin si, il nous a présenté le très beau projet qui n’a pas encore vu le jour, en raison d’un manque de fonds. Avec lui, nous avons touché du doigt les difficultés que les directeurs d’établissements rencontrent pour financer les jardins de soins, malgré le sérieux, la concertation et l’engagement de tous les intervenants. Alors qu’il serait plus logique et confortable pour tous de réaliser le jardin en une seule fois, il envisage aujourd’hui de procéder par tranche.

La journée s’est terminée dans le Jardin des Sens, avec Danielle Barilla. Après toutes ces visites virtuelles de beaux jardins, nous nous sommes réjouis de nous promener pour de bon dans ce jardin merveilleux.

Je remercie chaleureusement France Pringuey et Sébastien Guéret qui m’ont aidée à la rédaction de cet article. Ils ont apporté leur vision de tous ces beaux jardins et m’ont permis d’être la plus complète possible. Allez vous aussi vous promener dans les jardins de soin de ce très beau colloque.

Enfin je dois saluer chaleureusement le CRES PACA ainsi que l’ARS pour la qualité de ce premier colloque. Elodie Pétard, chargée de projets en santé environnementale au sein du CRES a coordonné cette journée avec efficacité et douceur. Chacun de nous est reparti avec un document très complet sur les jardins de soin, réalisé par les documentalistes du CRES.

Vous trouverez ci-dessous le lien qui vous permettra de consulter tous les diaporamas qui accompagnaient les interventions.

http://www.cres-paca.org/r/127/colloque-un-jardin-pour-accompagner-le-soin-juin-2017/

 

Association Jardins et Santé : bourses et Fête au jardin

Les lauréats des bourses Jardins et Santé

Les lauréats des bourses Jardins et Santé depuis 2009.

Tous les ans depuis 2009, l’association Jardins et Santé décerne des bourses « Jardins à but thérapeutique » à des établissements de santé. Sur la page du site de Jardins et Santé dédiée à cette action, on découvre en détail tous les établissements qui ont reçu une de ces bourses depuis 2009.

Pour le dernier appel à projets, 148 projets s’étaient manifestés. Voici les lauréats:

  • Le Centre de Gérontologie Départemental de Marseille 12ème arrdt (13)
  • Le Centre de Psychothérapie de Nancy à Laxou (54)
  • L’EHPAD Grange à Tanninges (74)
  • L’hôpital Bel Air de Corcoué sur Logne (44)
  • Le Pôle de psychiatrie du CHU de Saint-Etienne à Saint Priest en Jarez (42)
  • Le Centre hospitalier de Brive (19)

Pour rappel, et parce que les définitions sont importantes dans cette discipline encore mal reconnue, redonnons ici intégralement celle des jardins à but thérapeutique retenue par l’association.

“Le Jardin à But Thérapeutique est un espace extérieur, intégré à un établissement hospitalier ou para hospitalier (Centres hospitaliers, psychiatriques, éducatifs, pour cérébraux lésés, pour personnes atteintes d’autisme, âgées, vulnérables, fragilisées, dépendantes, handicapées, unités pour alcooliques …).

  • Il permet de préserver une perméabilité nécessaire  pour que l’établissement soit un univers à la fois clos et sécurisant mais aussi ouvert au monde et vivifiant.
  • Il s’intéresse aux gens et crée des situations de bien être et de confort où les choses sont liées entre elles par des pactes extrêmement nombreux.
  • Il s’agit non seulement d’offrir la possibilité de vivre dans un jardin, mais aussi de participer à sa création, à son évolution, d’en prendre soin.”

Fête au jardin, le dimanche 26 juin

Fete au jardin 26 juinPar ailleurs, l’association organise la Fête au jardin qui ouvre les portes d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dotés de jardins. “Dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées, le jardin peut être aussi un lieu de prévention et de maintien des fonctions physiques et cognitives ainsi qu’un espace de créativité pour les résidents. Pour faire découvrir ces jardins différents et partager un temps festif en famille ou entre amis, les établissements pour personnes âgées se mobilisent près de chez vous”, explique Jardins et Santé. “Le dimanche 26 juin, pendant une journée, partout en France, ils ouvriront leurs portes au public et proposeront des visites guidées, des goûters festifs, des animations ludiques, réalisées par les personnels soignants et les residents.” Pour s’inscrire, on peut se rendre sur la page Facebook, sur le site de l’association ou sur helloasso.

L’événement fédère cette année des partenaires historiques (Agevillage.com, la Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne (FEHAP), la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et de services pour personnes âgées (FNADEPA)), mais aussi plusieurs nouveaux venus comme les réseaux d’établissements publics (UNCCAS), le Groupement national des Animateurs en Gérontologie (GAG) et la Croix Rouge.

Symposium Jardins et Santé reporté

Sur une note plus triste, le symposium de Jardins et Santé n’aura pas lieu en 2016 comme prévu. Ce moment de rencontres devenu incontournable depuis 2008 permet tous les deux des partages d’expériences, y compris avec des participants étrangers. Il n’a pas d’équivalent en France. Après avoir participé aux éditions 2012 et 2014, je me faisais une joie de retrouver tout un tas de passionnés “dans la vraie vie” au mois de novembre prochain. Mais un événement d’une telle ampleur est très lourd à organiser pour une association composée de bénévoles. A ce propos, Jardins et Santé a besoin de bénévoles qui croient aux vertus thérapeutiques du jardin…Avis aux bonnes volontés qui ont un peu de temps libre.

Financer un jardin : conseils d’une pro de la philantropie

Fin février, je vous parlais du « Jardin pour Toit » du Centre Robert Doisneau dans le 18e arrondissement de Paris et je promettais de revenir sur les conseils d’Ingrid Antier-Perrot pour financer un jardin de soin. Elle est directrice philantropies et communication à la Fondation Hospitalière Sainte Marie (FHSM). Cette fondation d’utilité publique à but non lucratif gère, entre beaucoup d’autres établissements, le Centre Robert Doisneau. Présente dans cinq départements en Ile-de-France, elle « répond aux besoins spécifiques des personnes dépendantes, malades ou atteintes d’affections chroniques invalidantes, quel que soit leur âge » selon sa propre présentation en ligne (services à domicile, centres de rééducation, hôpitaux et centres d’accueil de jour pour des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, établissements d’hébergement pour adultes, structures d’accueil pour jeunes atteints d’autisme ou encore maisons de retraite médicalisées). Elle est aussi une fondation abritante. Voilà pour une présentation rapide qui semblait utile et que vous pouvez compléter sur le site de la FHSM et au-delà.

Ingrid Antier-Perrot, la directrice philantropies et communication de la FHSM

Ingrid Antier-Perrot, la directrice philantropies et communication de la FHSM

Pour rappel, le jardin sur le toit du Centre Robert Doisneau a été conçu alors que la construction du bâtiment avait déjà commencé. Ce n’est évidemment pas le déroulement idéal comme en sont bien conscients les initiateurs du jardin. Mais le résultat aujourd’hui est que le jardin existe et s’apprête à accueillir sa deuxième saison d’ateliers ! C’est cela le plus important. « Notre directeur général et l’architecte ont eu envie d’utiliser l’espace sur le toit pour en faire un jardin. Le projet avait commencé et nous avons dû obtenir une dérogation de la préfecture. Nous avons rencontré Topager à travers un article que j’avais lu sur eux dans Le Monde. C’était en 2011 », expliquait Ingrid Antier-Perrot.

Comment financer un projet de 100 000 euros ?

Topager conçoit et réalise des potagers et des refuges de biodiversité urbains. L’équipe propose un devis. Pendant que la Fondation discute avec le constructeur (il faut trouver un sol pas trop lourd, éviter les infiltrations, remplir les obligations de rétention d’eaux pluviales), Ingrid Antier-Perrot se tourne vers des donateurs privés pour récolter les 100 000 euros nécessaires au projet qui pourra bénéficier aux résidents des quatre établissements hébergés sous le toit du Centre Robert Doisneau. Comment finance-t-on un tel projet?

« Notre dossier présentait le projet, les objectifs thérapeutiques et les devis. Nous avons insisté sur les bénéfices pour les personnes selon leur handicap. C’est important quand on s’adresse à des financeurs qui sont spécialisés dans le handicap ou les enfants par exemple. Il faut bien regarder les fondations d’entreprise et leurs axes de financement », explique la spécialiste de la philanthropie. « Je pense que c’est important d’essayer de les faire venir sur place quand il existe déjà quelque chose. En tout cas, il faut bien identifier les points forts de son projet. »

Ma très mauvaise photo de la plaque posée à l'entrée du Jardin pour Toit pour remercier les donateurs

Ma très mauvaise photo de la plaque posée à l’entrée du Jardin pour Toit pour remercier les donateurs. Un geste indispensable.

Parmi les financeurs, on trouve par exemple la Fondation Lemarchand pour l’équilibre entre les hommes et la Terre qui a été sensible au lien entre nature et soin, nature et insertion. D’autres sources sont plus connues des lecteurs de ce blog comme la Fondation Truffaut (qui a aussi participé à un projet supplémentaire pour l’IME (Institut Médico-Educatif)) et l’association Jardins & Santé qui a également contribué au Jardin pour Toit avec une bourse de 5 000 euros décernée en 2013. Pour d’autres projets au sein de la FHSM, Ingrid Antier-Perrot avait déjà sollicité des financeurs : le géant de l’audit PwC pour un jardin dans un centre d’accueil pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à Pantin et la Fondation Hôpitaux de Paris Hôpitaux de France pour un jardin des senteurs dans un EHPAD à Noisy-le-Sec.

Avoir une stratégie, être méthodique et ne négliger aucune piste

La page d'appels aux dons très pro de la FHSM, des solutions sont accessibles pour les petites associations...A suivre...

La page d’appels aux dons très pro de la FHSM. Des solutions sont accessibles pour les petites associations…A suivre…

N’oublions pas non plus les financeurs publics même si, comme l’expliquait John Riddell la semaine dernière, leurs budgets se rétrécissent comme peau de chagrin. En l’occurrence, le Conseil régional a participé ainsi que la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie. La FHSM a aussi apporté son écot à travers des dons et des legs. Il faut d’ailleurs noter que, dans sa brochure « Je fais un don », le jardin thérapeutique fait l’objet d’une mention. « Avec un don de 75 euros, vous pouvez financer l’achat de plantations pour des ateliers de jardinage en potager thérapeutique (pour une personne) » à côté d’autres exemples comme la musicothérapie pour des personnes atteintes d’Alzheimer ou l’achat de matériel pédagogique pour des enfants atteints d’autisme. L’appel aux dons prend aussi une dimension numérique sur cette page de la FHSM.

Symposium Jardins et Santé 2014 : compte-rendu (1ere partie)

On revient sur le 4e symposium organisé par l’association Jardins et Santé et placé sous le thème « Pluridisciplinarité des approches thérapeutique et environnementale ».

Un énorme merci à Gwenaelle Jaouen qui a accepté de se charger de ce compte-rendu et a fait un merveilleux travail pour rendre toute la richesse des interventions. Le symposium, presque comme si vous y étiez. Elle commence avec les cinq premières communications faites en séance plénière de la première journée. Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite.

L’arbre et l’historien

Le symposium s’est ouvert sur la communication de Alain Corbin (historien, professeur émérite de l’Université Paris I – Panthéon – Sorbonne) qui, dans son intervention « L’arbre, source d’émotions, de l’Antiquité à nos jours », a présenté par des exemples d’écrivains les impressions suscitées par l’arbre au fil des siècles.

Dans l’œuvre d’Hésiode « les Travaux et les Jours », l’ombre bienveillante de ce platane, protectrice, invite au repos. Douceur, lieu merveilleux évoqué dans « Dialogue de l’arbre » de Paul Valéry. Autant de comportements répondant à des sensations profondes. S’y délasser, y méditer, s’y cacher, s’y réfugier, y grimper, s’y confier.

Corbin soulève la question « L’arbre peut-il alors être thérapeutique ? ». Différents types de regard sont portés sur l’arbre. L’arbre porte en lui une écriture. Bien souvent il sidère par sa présence, sa massivité, sa splendeur, l’élégance de son mouvement, parce que de lui émane une impression de force, d’énergie. Mais aussi par son endurance organique, il conserve ses cicatrices et cela ne l’empêche pas de poursuivre sa croissance silencieuse.

L’arbre évoque des émotions fortes de l’enfance, il facilite la réminiscence. Un parfum odorant d’une haie de sureau est capable de provoquer un choc mémoriel.

Dans les « Fables » de La Fontaine l’arbre est un refuge.

L’arbre chante et parle depuis l’Antiquité.

Chateaubriand s’arrête sur la musique de l’arbre, les messages du vent dans les feuilles. Victor Hugo dans « Les Contemplations » espère profiter de ses messages pour apprendre de l’arbre, engager un dialogue avec lui. L’arbre devient un mentor. D’autres déclareront leur amour tel à une maîtresse ou embrasseront l’arbre pour bénéficier de sa force. Corbin conclut que tous ces exemples montrent bien que l’arbre agit sur le psychisme de l’Homme en rappelant le sentiment du temps qui passe, la naissance,…

« One world, one health »

Gilles Pipien (inspecteur général de l’environnement et du développement durable auprès du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable) a ensuite proposé une communication sur « La place de la biodiversité dans notre système de santé ».

Pipien a indiqué qu’un rapport mondial est en cours de finalisation qui explore les liens entre santé et biodiversité. Il se place dans le concept récent « One world, one health » soit une santé pour tout le monde, faune comprise.

Il a précisé que tout récemment en France un premier colloque scientifique s’était tenu à Lyon le 27 et 28 octobre 2014 sous le titre de « Notre santé dépend-elle de la biodiversité ? »

Pipien a présenté le naufrage des antiobiotiques, « l’antibiorésistance » le nouveau défi dans les hôpitaux. Au départ, les maladies nosocomiales ont fait découvrir l’antibiorésistance dans les salles d’opérations, puis on a compris que l’usage immodéré (700 T/an en France) dans l’alimentation animale amenait des patients déjà porteurs de bactéries résistantes à l’hôpital; et aujourd’hui sont accusées les centaines de milliers de tonnes de biocides utilisés par tous, à commencer dans le nettoyage des établissements de soins, ainsi que les métaux lourds qui, dans les milieux naturels (sols, eaux, faune sauvage) provoquent des mutations moléculaires et des transmissions de l’antibiorésistance entre bactéries. La pollution des milieux naturels, la pollution du vivant nous reviennent vite, avec des conséquences graves et inquiétantes.

A l’inverse, l’effet dilution d’une riche biodiversité limite fortement la propagation et les mutations de pathogènes (comme on l’a montré le virus du West Nile, par exemple). Sans parler des effets sur l’état psychologique des populations.

Lors de diverses crises récentes, la méconnaissance du fonctionnement de la biodiversité a conduit à des erreurs, néfastes à l’objectif affiché de préservation de la santé des populations (cf la rage à partir de 1968, ou plus récemment la grippe aviaire).

Il est important de revenir au fonctionnement même de la biodiversité, à la compréhension de l’évolution du vivant, pour mieux préserver et gérer les milieux naturels dont l’humain dépend. L’enjeu n’est pas uniquement de protéger quelques espèces ou espaces, mais bien de porter attention au bon état écologique des milieux naturels, à leur bon fonctionnement à notre profit.

La voie d’action est de mieux comprendre pour mieux agir pour la santé en favorisant la synergie, l’interdisciplinarité entre les chercheurs et praticiens de mondes différents mais aussi des sociologues.

Les jardins hospitaliers du passé

Dans son intervention sur « Les Jardins hospitaliers comme agrément et outil thérapeutique », Pierre Louis Laget (Médecin, Chercheur, Service du patrimoine culturel. Conseil Régional Nord Pas de Calais) a permis de revenir sur le rôle que jouaient les jardins hospitaliers jusqu’au XVIIIe siècle, principalement pourvoyeurs en légumes et fruits frais pour la cuisine tout comme en plantes médicinales pour la pharmacie. Ceux parmi les édifices hospitaliers, en général les plus anciens, qui avaient été établis en centre urbain ne disposaient souvent pas de jardin. Si l’on se préoccupa à partir de là de les reconstruire en périphérie, ce n’était pas tant pour leur offrir plus d’espace que pour éloigner de la ville un établissement grand producteur de miasmes délétères au même titre que les cimetières. Cette relégation en périphérie résultait donc davantage de l’intention de préserver les citadins de la nocuité de l’hôpital que de celle de préserver les malades hospitalisés des diverses émanations urbaines, jugées pourtant foncièrement nuisibles à leur état. Dès cette époque, fut cependant émise l’idée que des lieux de promenade étaient indispensables aux convalescents et qu’ils participeraient à leur plus prompt rétablissement.

Après le grand incendie de l’hôtel-Dieu de Paris en décembre 1772, la notion d’hygiène devint centrale dans la construction de tout nouvel hôpital. L’étendue des cours et jardins constitua d’emblée un critère de salubrité et fut donc érigée en paramètre de l’équation qui permettait de concevoir un hôpital en fonction des exigences les plus sévères de l’hygiène. L’emprise des jardins correspondait  aux étendues de vide laissées entre les bâtiments comme s’il fallait offrir un espace de respiration à l’architecture.

Parallèlement à ce développement d’une hygiène dans les hôpitaux et hospices, étaient fondés, à partir de 1819, les premiers établissements pour l’accueil des malades mentaux appelés alors asiles d’aliénés. Sous la houlette des médecins aliénistes, ces asiles d’aliénés furent établis bien à l’écart des grands centres urbains, si possible dans un environnement campagnard. Deux sortes de considération présidèrent à cette apparente relégation : d’une part l’émergence de la notion de la nocuité de la ville, de la société et même de sa propre parentèle pour le malade mental, d’autre part celle du caractère bénéfique de la vision d’un paysage agreste pour son esprit dérangé. A ces notions vint s’adjoindre un peu plus tard, à l’instigation du premier inspecteur des asiles, Guillaume Ferrus, le concept de la thérapie mentale par le travail aux champs. Aussi les asiles se dotèrent-ils de domaines agricoles où jardins potagers et vergers étaient cultivés par des aliénés sélectionnés parmi ceux qui étaient réputés paisibles ou tout du moins inoffensifs. En plus de sa fonction thérapeutique, le travail des malades fournissait la cuisine en denrées dont elle avait besoin, abaissant parfois significativement le coût de fonctionnement de l’établissement.

Ce ne fut que fort tard, en plein XXe siècle qu’aussi bien le dogme aériste que la notion de l’effet bénéfique de la vie à la campagne sur la maladie mentale furent discréditées. La fonctionnalité et l’accessibilité des établissements devinrent les maîtres mots, et ainsi parcs et jardins hospitaliers disparurent graduellement, remplacés par de hideux parkings tandis que, par un retour de balancier, les hôpitaux trop éloignés des villes y étaient peu à peu rapatriés.

Médecine et architecture

La communication « Ville, urbanisme et santé : la place de la nature et du jardin », de Albert Levy (Architecte Urbaniste, Laboratoire Architecture-Ville-Urbanisme-Environnement, UMR-CNRS) a permis de montrer comment la nature, au sens large, a été mobilisée dans les différentes théories urbanistiques.

Tant que la médecine était impuissante à juguler les grandes épidémies de maladies infectieuses, elle a fait appel à l’environnement et à l’urbanisme: l’hygiénisme, né de cette situation, a permis des progrès certains en induisant une série d’expériences urbanistiques au XIXè et surtout au XXè avec l’urbanisme moderne qui a totalement reconfiguré l’espace de nos villes.

Aujourd’hui, suite à ses progrès considérables, la médecine s’est affranchie de l’urbanisme en s’orientant dans le tout biomédical, le tout curatif… La nature est opposée à l’Homme mais celui-ci l’utilise à sa guise, ce qui cause des problèmes de dégradations environnementales.

L’explosion des maladies chroniques, liées à la dégradation de notre environnement de vie, interpelle à nouveau la médecine sur sa capacité à traiter ces affections de longue durée (ALD) qui creusent chaque jour un peu plus le déficit de l’assurance-maladie. Une nouvelle relation (à construire) entre médecine (environnementale) et urbanisme (durable) semble nécessaire, mais avec la crise environnementale actuelle, un autre paradigme de la nature doit être défini et pris en compte.

Lévy évoque une ouverture sur des projets encore en gestation « zigo quartiers » (éco-quartiers) avec une ambition sociale allant vers plus de mixité. Le souci du verdissement de la ville pour répondre au problème d’îlot de chaleur urbain. L’émergence des jardins partagés dont l’origine était dans les asiles. Ces jardins ont des fonctions thérapeutiques, sociales, récréatives, alimentaires, urbaines.

 Un paysagiste témoigne pour le vivant à l’hôpital

Alain Richert (Paysagiste, professeur à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles) a ensuite partagé dans son entretien avec Servane Hibon (Paysagiste DPLG) « Jardin public, Santé publique », une réflexion critique sur le système actuel français de la santé publique et sur les jardins thérapeutiques et ses fonctions.

« La réflexion sur les jardins de santé fait appel à notre responsabilité collective face au regard que nous portons sur la maladie et sur la norme en général. Le jardin, véritable transition entre l’hôpital et la ville, se doit d’être au cœur d’un projet de société et c’est en ce sens qu’il revêt sa dimension publique », affirme A. Richert. Malheureusement force est de constater que plus on s’approche du milieu hospitalier, moins on trouve du vivant (l’exemple de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière a été cité). La gestion des végétaux de manière générale est à revoir, il y a peu de respect de la plante, de son système racinaire lors de transplantation.

Quelles sont les fonctions du jardin dans ce contexte ? Le jardin prolongerait l’hôpital dans sa vocation première qui est celle de l’hospitalité, du prendre soin : un lieu d’accueil, où l’on se sent bien et reconnu dans sa globalité. Pour chaque individu qui vit une situation de crise, le jardin est une manière de se réinscrire dans la durée du vivant. Par le dépaysement et la stimulation du corps et de l’esprit, il invite à se recentrer. Le tissu social se reconstitue. Le jardin fait appel au plus intime de l’individu.

Le jardin, opportunité d’une reconquête individuelle de soi-même pour retrouver le goût et les capacités de vivre avec soi-même et en relation avec l’autre.

 

Jardins et Santé : des particuliers ouvrent leurs jardins pour soutenir les jardins à but thérapeutique

Les Jardins de la Bouthière à Chenôves dans la Saône-et-Loire seront ouverts pendant plusieurs week-ends pour apprécier les pivoines, les roses anciennes, les asters,…

Les Jardins de la Bouthière à Chenôves dans la Saône-et-Loire seront ouverts pendant plusieurs week-ends pour apprécier les pivoines, les roses anciennes, les asters,…

Je vous ai déjà parlé de Jardins et Santé à l’occasion de son symposium en novembre 2012. Depuis environ 7 ans, l’association collecte des fonds pour encourager le développement de jardins à but thérapeutique et la recherche clinique dans le domaine des maladies cérébrales. Elle s’est inspirée du modèle anglais du National Gardens Scheme qui consiste à organiser des visites de jardins particuliers pour collecter des fonds pour poursuivre ses objectifs. Un cercle vertueux en quelque sorte avec des jardiniers qui soutiennent d’autres jardiniers.

Ces jours-ci, la campagne 2013 commence et les premiers jardins s’ouvrent dans presque toutes les régions de France. Les journées d’ouverture, concentrées sur mai et juin, s’étalent jusqu’en septembre, voire octobre. Mais n’attendez pas. Vos quelques euros de contribution contribueront à la création de jardins à but thérapeutique dans des hôpitaux, des maisons de retraite ou encore des centres médico-sociaux. Pour connaître la liste des jardins ouverts à proximité de chez vous, allez sur le site de Jardins et Santé, puis cliquer sur une des régions dans la liste à droite.

« Ce qui rend la visite attrayante, c’est que les propriétaires racontent leur jardin et partagent leur savoir. Ce ne sont pas nécessairement des grands experts en horticulture, mais des amoureux du jardin », explique Bénédicte Micheau, bénévole de l’association et déléguée en Rhône-Alpes. « Ils passent souvent beaucoup de temps pour se préparer à la visite. » Un privilège donc de visiter ces jardins privés, habituellement fermés pour la plupart, et d’échanger entre jardiniers. N’hésitez pas à partager autour de vous.

L’association rappelle que tous les propriétaires de jardins qui aimeraient ouvrir leurs portes sont les bienvenus tout comme les bénévoles intéressés par l’action de Jardins et Santé. Ils peuvent se mettre en contact avec l’association à travers son site. En septembre, l’association espère ouvrir des jardins à but thérapeutique réalisés avec son aide. On en reparlera sûrement…

Cette semaine, le bonheur est dans les salles de cinéma

C’est la semaine où California Dream 3D, un documentaire auquel j’ai eu le plaisir de collaborer depuis deux ans, sort enfin en salles en France le 29 novembre. C’est la dernière ligne droite. Expérience inédite pour moi d’assister à la rencontre entre un film et son public. Aucune commune mesure entre mon travail relativement solitaire de journaliste de presse écrite et un film qui demande la collaboration de dizaines de personnes pendant des mois. Le film n’est pas « mon » bébé, mais le moment est malgré tout fort et prenant.

Du coup, Le bonheur est dans le jardin va rester quelque peu en jachère cette semaine. Je veux évidemment rendre compte du 3e symposium de l’association Jardins & Santé qui s’est tenu les 19-20 novembre à Paris. Deux jours d’échanges intenses, de découvertes de multiples expériences en France et au-delà, de rencontres intéressantes. Ce fut un plaisir de rencontrer de nouvelles personnes et de revoir des visages connus dont celui de ma prof américaine, Rebecca Haller. J’ai eu l’occasion de participer à deux tables rondes, l’une où j’ai partagé mon expérience sur la formation reçue dans les cours du Horticultural Therapy Institute de Rebecca et l’autre où j’ai pu raconter 8 programmes américains extraits directement de ce blog, photos à l’appui.

Je ne peux pas faire justice à ces deux jours aujourd’hui par manque de temps. Je reviendrai sur le contenu des échanges plus en détails la semaine prochaine. Dans les semaines à venir, je publierai aussi une conversation avec Rebecca Haller sur les grandes tendances de l’hortithérapie aux Etats-Unis et un point sur les formations existantes dans ce pays. J’espère aussi rapporter en détails certaines des expériences découvertes au symposium et creusées par la suite.

Pour le bonheur de vos yeux, voici quelques photos du jardin partagé du Parc de Choisy dans le 13e arrondissement de Paris. Une belle enclave jardinière dans un quartier très dense.

Quelles jolies fascines (un mot qu’on peut utiliser en français et en anglais)!

Des immeubles, des gratte-ciels, des klaxons et soudain une salade dans la lumière de l’automne.

Un appel au respect pour les plantes des écoliers de maternelle.