Association Jardins et Santé : bourses et Fête au jardin

Les lauréats des bourses Jardins et Santé

Les lauréats des bourses Jardins et Santé depuis 2009.

Tous les ans depuis 2009, l’association Jardins et Santé décerne des bourses « Jardins à but thérapeutique » à des établissements de santé. Sur la page du site de Jardins et Santé dédiée à cette action, on découvre en détail tous les établissements qui ont reçu une de ces bourses depuis 2009.

Pour le dernier appel à projets, 148 projets s’étaient manifestés. Voici les lauréats:

  • Le Centre de Gérontologie Départemental de Marseille 12ème arrdt (13)
  • Le Centre de Psychothérapie de Nancy à Laxou (54)
  • L’EHPAD Grange à Tanninges (74)
  • L’hôpital Bel Air de Corcoué sur Logne (44)
  • Le Pôle de psychiatrie du CHU de Saint-Etienne à Saint Priest en Jarez (42)
  • Le Centre hospitalier de Brive (19)

Pour rappel, et parce que les définitions sont importantes dans cette discipline encore mal reconnue, redonnons ici intégralement celle des jardins à but thérapeutique retenue par l’association.

“Le Jardin à But Thérapeutique est un espace extérieur, intégré à un établissement hospitalier ou para hospitalier (Centres hospitaliers, psychiatriques, éducatifs, pour cérébraux lésés, pour personnes atteintes d’autisme, âgées, vulnérables, fragilisées, dépendantes, handicapées, unités pour alcooliques …).

  • Il permet de préserver une perméabilité nécessaire  pour que l’établissement soit un univers à la fois clos et sécurisant mais aussi ouvert au monde et vivifiant.
  • Il s’intéresse aux gens et crée des situations de bien être et de confort où les choses sont liées entre elles par des pactes extrêmement nombreux.
  • Il s’agit non seulement d’offrir la possibilité de vivre dans un jardin, mais aussi de participer à sa création, à son évolution, d’en prendre soin.”

Fête au jardin, le dimanche 26 juin

Fete au jardin 26 juinPar ailleurs, l’association organise la Fête au jardin qui ouvre les portes d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dotés de jardins. “Dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées, le jardin peut être aussi un lieu de prévention et de maintien des fonctions physiques et cognitives ainsi qu’un espace de créativité pour les résidents. Pour faire découvrir ces jardins différents et partager un temps festif en famille ou entre amis, les établissements pour personnes âgées se mobilisent près de chez vous”, explique Jardins et Santé. “Le dimanche 26 juin, pendant une journée, partout en France, ils ouvriront leurs portes au public et proposeront des visites guidées, des goûters festifs, des animations ludiques, réalisées par les personnels soignants et les residents.” Pour s’inscrire, on peut se rendre sur la page Facebook, sur le site de l’association ou sur helloasso.

L’événement fédère cette année des partenaires historiques (Agevillage.com, la Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne (FEHAP), la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et de services pour personnes âgées (FNADEPA)), mais aussi plusieurs nouveaux venus comme les réseaux d’établissements publics (UNCCAS), le Groupement national des Animateurs en Gérontologie (GAG) et la Croix Rouge.

Symposium Jardins et Santé reporté

Sur une note plus triste, le symposium de Jardins et Santé n’aura pas lieu en 2016 comme prévu. Ce moment de rencontres devenu incontournable depuis 2008 permet tous les deux des partages d’expériences, y compris avec des participants étrangers. Il n’a pas d’équivalent en France. Après avoir participé aux éditions 2012 et 2014, je me faisais une joie de retrouver tout un tas de passionnés “dans la vraie vie” au mois de novembre prochain. Mais un événement d’une telle ampleur est très lourd à organiser pour une association composée de bénévoles. A ce propos, Jardins et Santé a besoin de bénévoles qui croient aux vertus thérapeutiques du jardin…Avis aux bonnes volontés qui ont un peu de temps libre.

Talégalle plante des jardins en maisons de retraite et dans les écoles

Concevoir, créer et animer des jardins à but thérapeutique dans des établissements de soins et des jardins à but pédagogique dans les écoles, telles sont les missions de Talégalle, une association à but non lucratif qui a vu le jour en août 2011. Plus poétiquement, elle se donne pour objectifs d’éveiller les sens, de s’émerveiller du vivant, de faire germer des sourires. Une explication sur le nom de l’association, issue tout droit de son site, « Les Talégalles sont de curieux oiseaux qui ramassent feuilles mortes et débris organiques, pour former un tumulus dans lequel ils déposent leurs œufs, et dont la matière en décomposition fournira la chaleur nécessaire à leur incubation. Cet oiseau, qui prend soin du vivant en prenant soin de la terre, est le symbole de notre association. »

Derrière la jeune association, une équipe transversale. Au départ, un architecte paysagiste en fin d’études à l’ENSP de Marseille, Vincent Prévost, et un éco-éducateur qui a travaillé dans des jardins partagés et d’insertion, Mathieu Yon. Mais aussi Caroline Berlemont, une éducatrice spécialisée qui préside l’association, Tania Gadenga, professeur des écoles en disposition très branchée Land Art, et quelques autres bénévoles. Ce sont ces compétences variées qui font la force de Talégalle pour aborder ses projets avec une vision collective.

Mathieu Yon de l'association Talégalle pendant un atelier de jardinage

Mathieu Yon de l’association Talégalle pendant un atelier de jardinage

Mathieu est la colonne vertébrale de l’association. Philosophe de formation et après un master Ethique et Développement Durable à Lyon, il fait un passage par l’association Les Colibris de Pierre Rabhi, puis travaille à Paris dans le Jardin sur le Toit, un jardin de 1000 m2 sur le toit d’un gymnase du 20e arrondissement ou encore dans les Jardins du Béton à Montreuil avec des demandeurs d’asile afghans. C’est là qu’il récolte le titre d’éco-éducateur. C’est là aussi que germe l’idée de mêler jardin et social, avec l’envie de s’adresser surtout aux maisons de retraite et aux écoles.

« Dans les institutions, il est plus facile de faire un parcours de santé. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, c’est juste que cela leur semble plus simple. Mais nous défendons l’idée de participer et de jardiner », explique Mathieu. « Il faut des animations pour que le lieu vive, pour qu’il y ait une relation au jardin. Notre but est de faire entrer du vivant, ce ne sont pas des projets d’aménagement. » Un financement du Fonds Social Européen a permis à Talégalle de mettre le pied à l’étrier et de travailler pendant 8 mois sur un projet dans un PASA (Pole d’activités et de soins adaptés) à Valence où les personnes âgées ont nommé leur jardin Le Jardin de l’espoir. Ailleurs, dans une structure d’accueil de Jour à l’hôpital de Bagnols-sur-Cèze, l’association anime une activité de Land Art. L’activité artistique à base de matériaux naturels peut se pratiquer à l’intérieur avant d’installer les réalisations dehors où elles sont exposées aux éléments.

Talégalle, qui intervient dans un rayon autour de son siège à Crest dans la Drôme, s’apprête à voler de ses propres ailes lorsque le financement du FSE prendra fin au printemps 2013. Elle a développé un projet pour des adultes polyhandicapés au sein d’un hôpital psychiatrique. « A l’hôpital, ils sont contents de faire rentrer un bol d’oxygène. Nous avons un retour très positif des psychiatres même si on préfère éviter le mot thérapeutique et parler plutôt de jardins de soin », explique Mathieu. Pour ce projet, Talégalle attend que les services techniques de l’hôpital réalisent les travaux.

Dans le Jardin de l'espoir au PASA de Valence, on met les mains dans la terre.

Dans le Jardin de l’espoir au PASA de Valence, on met les mains dans la terre.

« Avec le plan Alzheimer et les PASA, les jardins de soin pour les personnes âgées sont en plein développement. Les écoles montrent du potentiel, mais n’ont pas de budget. Dans les hôpitaux, il n’y a pas encore le même mouvement que dans les maisons de retraite. On aimerait aussi intervenir dans le milieu carcéral ou dans le domaine de la délinquance », résume Mathieu. Pour devenir pérenne et dépendre le moins possible de subventions, la jeune association doit développer sa « grille tarifaire » : 30 euros de l’heure pour les écoles et 40 euros de l’heure en maisons de retraite pour une intervention de trois heures. Il lui faut aussi commencer à facturer ses services dès la phase de conception.

« Talégalle, des jardins aux petits soins » comme l’annonce le slogan de l’association…Une association qui a envie de créer des jardins qui stimulent le geste, la mémoire, l’imaginaire en impliquant résidents et personnels.

Dans les écoles aussi, on met les mains dans la terre.

Dans les écoles aussi, on met les mains dans la terre.