Concours 2017 de la Fondation Truffaut : comprendre les jardins thérapeutiques

Fondation Truffaut Juin 2017 164559

Les lauréats en tablier et le jury avec Gilles Mollard, PDG de Truffaut et Daniel Joseph, directeur de la Fondation Truffaut

Pour la 3e année (concours 2015 et concours 2016), la Fondation Truffaut organisait le concours « Projet d’avenir » pour encourager les étudiants de la filière horticole et paysagère à découvrir les jardins thérapeutiques et à en concevoir un – lié à un établissement de santé ou sorti de leur imagination sans support concret. Sélectionnés par des jurys régionaux sur dossiers, sept lauréats ont fait le déplacement au siège de Truffaut à Lisses dans l’Essonne le 15 juin pour défendre leur projet devant la salle et le jury dont je faisais partie cette année encore. Pour la seconde année, les candidats concouraient dans deux catégories : Espoir (CAP, BEP, Bac, Bac Pro) et Excellence (BTS, Licence).

Il n’est pas évident lorsqu’on est un jeune élève de contacter un établissement pour rencontrer les soignants – et si possible les patients, résidents, usagers qui profiteront au final du jardin. Mais il est clair que les projets sont plus percutants lorsqu’ils sont ancrés dans un lieu précis et surtout dans une bonne connaissance des troubles dont souffrent les personnes qui fréquenteront le jardin. Difficile pour un jardin thérapeutique de n’être qu’un jardin de contemplation : des activités et une animation doivent être envisagées dès la création du jardin à laquelle il est idéal que les futurs jardiniers soient associés le plus possible.

Dans la catégorie Espoir, la gagnante est…

Fondation Truffaut Juin 2017 171227

Daniel Joseph, un représentant du ministère de l’Agriculture avec les gagnants de la catégorie Espoir (Romain Rousseau, Elodie Arbogast et Marie-Amélie Janin).

Marie-Amélie Janin, élève en Première Aménagement paysager au Lycée horticole de Saint Ilan dans les Côtes-d’Armor, a convaincu avec un projet autour de l’autisme. Touchée personnellement par ce trouble neurodéveloppemental à travers sa cousine, Marie-Amélie a imaginé un jardin pour « procurer des sensations à travers les plantes ». On sentait dans son projet une connaissance du trouble plus approfondi.

La 2e place revient à Romain Rousseau en Terminale d’un Bac Pro au Lycée Saint Nicolas dans le département de l’Essonne pour son jardin conçu pour la résidence médicalisée Médicis de Viry-Châtillon. Il l’a conçu comme « un lieu de partage et de rencontre pour les personnes âgées valides et invalides…il répond aussi à la demande des intervenants médicaux d’avoir un outil de travail complémentaire sur des activités de motricité, de travail de la mémoire… ».

En 3e place, le jardin d’Elodie Arbogast, élève en Première Aménagement paysager au LEGTPA Colmar Wintzenheim dans le Haut-Rhin, est destiné à l’Ehpad du Centre Hospitalier de Munster-Haslach. Elle avait à cœur l’autonomie, la déambulation et la sécurité des résidents.

 

Dans la catégorie Excellence, la gagnante est… 

Fondation Truffaut Juin 2017 162255

Les lauréats de la catégorie Excellence (Anna Six, Hugo Fery, Sabrina Serres et Alexandre Rigollé)

Anna Six est arrivée en tête. Etudiante en licence professionnelle Ecopaysage Végétal Urbain à l’Ecole du Breuil, elle a conçu son Jardin Perché pour une terrasse de l’hôpital pédiatrique Robert-Debré accessible aux patients et aux soignants du service de néphrologie qui accueille de jeunes patients atteints de maladies rénales. Son projet s’inscrit dans la volonté de l’hôpital de mettre en valeur les espaces verts et espaces extérieurs, dont les 7500 m2 de terrasses. Quel beau rêve si ce jardin pouvait se concrétiser et faire école….On sent dans son projet une grande sensibilité au lieu et aux besoins des patients ainsi qu’une concertation approfondie avec les soignants. Sur la petite terrasse de 18 m2, Anna a imaginé un nid perché, un lieu accueillant pour s’évader de l’hôpital autour d’un potager, d’un jardin d’herbes, de fruits rouges et de fleurs dans un camaïeu de violet et de blanc. On entendra sans doute reparler d’Anna comme de la lauréate 2016, Romane Glotain, qui participait cette année au jury et a raconté son parcours depuis un an (après une année de service civique dédiée aux jardins de soin, elle s’apprête à faire une Licence Professionnelle Techniques d’intervention et d’animation auprès de publics vulnérables à Tours pour affiner sa préparation).

Sabrina Serres est arrivée 2e avec son projet de jardin thérapeutique pour la maison de retraite La Grèze à Montdragon dans le Tarn. Etudiante en licence professionnelle Agriculture Biologique Conseil et Développement à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand en co-habilitation avec VetAgro Sup, elle avait choisi de se concentrer sur le pôle d’activités et des soins adaptés (PASA) de l’établissement qui accueille des patients présentant un diagnostic de type Alzheimer. Ce jardin d’antan doit voir le jour grâce à l’embauche d’un ouvrier d’entretien et comprendra plusieurs univers : un espace culture avec des bacs en hauteur, sur butte et au sol, des espaces de détente, un espace floral et aromatique, des espaces de biodiversité, un espace famille et une aire de déambulation colorée.

En 3e place, Alexandre Rigollé, étudiant en BTS Aménagements paysagers au CFA du Mené à Merdrignac dans les Côtes-d’Armor, a conçu un Jardin des 4 saisons pour l’Ehpad des Menhirs. Chaque saison encourage une activité (pour le printemps un potager surélevé, pour l’hiver une volière pour nourrir les oiseaux). Alexandre avait pris une journée dans son emploi du temps d’apprenti pour venir défendre son projet, signe de l’engagement des étudiants dans le concours.

En 4e place, Hugo Fery, également étudiant en BTS Aménagements paysagers au Lycée agricole d’Airion dans l’Oise, a lui aussi imaginé un « Jardin des 4 saisons » en quatre grandes zones bordées de charmille et offrant des espaces intimes pour la détente et la rencontre ainsi que des zones de culture pour des ateliers de jardinage.

Une piste pour faire évoluer le concours

Bravo à tous ces élèves et étudiants dont certains ont été encadrés par leurs professeurs et d’autres ont travaillé seuls. Bravo pour leur esprit de curiosité et d’aventure, pour cette prise de risque dans leur jeune parcours. Certains projets sont des jardins purement « techniques ». Ces présentations ne parlent que de végétaux, éventuellement des cinq sens (ce qui fait à chaque fois bondir ceux qui travaillent dans les jardins avec des malades car ce n’est que le petit bout de la lorgnette). On ne sent pas toujours le côté humain et la compréhension des personnes malades. Normal car cette dimension n’est pas leur spécialité et ne s’apprend pas en cinq minutes sur Internet. Si la Fondation Truffaut veut sensibiliser les jeunes de la filière horticole aux jardins thérapeutiques, il y a bien une solution qui m’a traversé l’esprit pendant que j’écoutais les candidats. Le concours serait tellement plus riche si un binôme étudiant en horticulture/étudiant en santé pouvait plancher ensemble sur les projets. L’un apporterait sa connaissance de l’humain, le point de départ. Et l’autre sa connaissance des végétaux, cette indispensable méditation vivante.

 

Concours d’Avenir 2016 de la Fondation Truffaut : honneur aux jardins incarnés

Les lauréats des Prix Espoir et Excellence 2016

Les lauréats 2016  du Concours d’Avenir de la Fondation Truffaut, catégories Espoir, Excellence et Coups de coeur.

 

 

 

L’année dernière, la Fondation Truffaut avait inauguré une nouvelle formule pour ses prix initialement lancés en 2013. Il s’agissait de faire réfléchir les étudiants en horticulture au jardin thérapeutique (voir les lauréats nationaux du Concours d’Avenir 2015). En 2016, même concept avec une modification bienvenue, la création d’une catégorie Espoir (jusqu’au bac) et Excellence (BTS et licence) pour mieux refléter la maturité et l’expérience des candidats. Le mercredi 4 mai, les lauréats nationaux issus d’une sélection en régions, leurs professeurs et leurs supporters, un aéropage d’amoureux des jardins de soin et le « Grand Jury », dont je faisais partie, se sont réunis à Lisses (91) au siège paradisiaque de Truffaut pour un grand oral.

Rappelons les conditions fixées aux candidats.

« Le concours porte sur la réflexion d’une création d’un jardin à but thérapeutique avec toutes les spécificités qu’il comporte. Le projet peut être imaginé ou rattaché à une association agissant dans ce domaine. Il s’agit d’un projet individuel. La participation d’un groupe n’est pas possible.

Le participant prendra notamment en compte les éléments suivants :

  • Surface du jardin fixé à 200m² maximum ;
  • Liberté du choix du handicap visé (Alzheimer, Autisme, Psychiatrie, Polyhandicap,…) ;
  • Intégration de la stimulation des 5 sens ;
  • Adaptation du jardin aux besoins et contraintes des utilisateurs ;
  • Prise en compte du rythme des saisons ;
  • Choix des végétaux. »

 

Catégorie Espoir 

Laura Pioche1ère place: Laura Pioche

Laura est en dernière année de Bac Professionnel Aménagement Paysager au Lycée Agricole et Horticole de Saint-Germain-en-Laye (78). Son projet « Souvenir d’une vie » n’est pas rattaché à un lieu ou un établissement existant, mais a convaincu par sa cohérence : un jardin d’agrément avec une promenade, un kiosque central, un coin avec des tables de jeux et une pergola de roses conçue comme un cocon, mais aussi un potager. Dessiné avec des personnes âgées en tête, ce jardin propose sièges et bancs, zones d’ombre et lieux de contemplation ainsi que des activités. Un hybride entre les « healing gardens » et les « enabling gardens » décrits par Clare Cooper Marcus et Naomi Sachs.

2ème : Joé Pinto

Joé étudie au lycée Horticole et Paysager Sainte-Jeanne d’Arc des Apprentis d’Auteuil, nouvellement déménagé à Loches (37). Son projet conçu autour de l’eau, de la terre et du ciel s’inscrit dans son établissement qui accueille une classe « Service à la personne en milieu rural » (SMR) . Dans cette classe, les élèves apprennent à aider des adultes et des enfants atteints de handicap. Joé a donc imaginé un jardin accueillant pour des personnes en fauteuil roulant ou en déambulateur. Son texte de présentation, le seul manuscrit, a séduit le jury par sa sincérité et sa réflexion sur le jardin. Le détail d’une fontaine d’eau potable est aussi un plus.

3ème : Milan Marcer

Milan est en Brevet Professionnel en Aménagement Paysagiste au CFPPA de Marseille-Valabre (13). Il s’est penché sur les besoins des usagers de son jardin en se mettant dans la peau d’une personne malade ou hospitalisée qui fait l’expérience de perturbations sur le plan physique, psychologique et social. Aux problèmes de repli sur soi, de communication et de mobilité, il propose un jardin d’ateliers et de contemplation.

 

Catégorie Excellence

Gilles Mollard, le nouveau PDG de Truffaut, Yves-Aubert Alonzeau et Romane Glotain, les deux lauréats 1er ex-aequo du Prix Excellence.

Gilles Mollard, le nouveau PDG de Truffaut, Yves-Aubert Alonzeau et Romane Glotain, les deux lauréats 1er ex-aequo de la catégorie Excellence.

1er ex-aequo : Romane Glotain et Yves-Aubert Alonzeau

Romane est en 2e année de BTSA Production Horticole au Lycée Le Fresne à Angers (49). Elle a imaginé un jardin pour des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Une entrée bien matérialisée avec une porte en fer forgé, une allée bordée de groseilliers et de cassissiers, un pommier trônant au milieu de l’allée avec une astucieuse grille pour ramasser les pommes sans se baisser, un bassin, des animaux, un potager,…..Pour l’instant, c’est un projet virtuel. Mais comme l’a expliqué Romane qui envisage de poursuivre en licence professionnelle (Technique d’intervention et d’animation psychosociale auprès des publics vulnérables ou bien Coordination handicap et vieillissement), son projet est de créer un jardin thérapeutique pour y accueillir un public allant des enfants aux personnes âgées et atteints de diverses pathologies. L’endroit est même déjà trouvé sur un terrain appartenant à son père. Une idée unique en son genre en France qui me fait penser au Ability Garden de Wilmington en Caroline du Nord…On en reparlera très certainement.

 

Yves-Aubert est en 2e année de BTS au Lycée des Métiers de l’Horticulture et du Paysage de Montreuil (93). Son projet est également fortement incarné puisqu’il se base sur un terrain à proximité de la résidence pour personnes âgées Les Beaux Monts et d’une aire de jeux pour enfants dans le quartier Bel Air de Montreuil. Yves-Aubert a déjà bien avancé dans la prise de contact et l’élaboration du projet avec ses partenaires. Il s’agit de créer un jardin thérapeutique dont les ateliers répondent pile poil à l’un des axes de l’établissement : accompagner et préserver l’autonomie des personnes âgées. Conçu comme « jardin à vivre, jardin plaisir, jardin de soins ou jardin au service de l’être humain », le projet s’articule autour d’un circulation circulaire, d’une aire de repos, de bancs, d’un abri de jardin, d’un composteur, de potagers en carré dont certains accessibles aux personnes à mobilité réduite,…On a hâte de voir le projet se concrétiser. En parallèle, son professeur Joël Dommanget travaille déjà à adapter le projet d’Yves-Aubert pour le transformer en support de cours pour les futures promotions.

3ème : Hubert Proffit

Hubert est étudiant à l’Institut Charles Quentin à Pierrefonds (60). Il s’est lui aussi rapproché d’une association, La Luciole, « association familiale de soutien aux parents et aux jeunes toxicomanes. » Une maison de campagne, conçue par l’association comme un lieu de vie plutôt qu’un lieu médicalisé, est le terrain choisi pour l’élaboration de son projet. Jardin de soin au milieu d’un plus vaste terrain, le projet d’Hubert verra aussi peut-être le jour. Il me fait penser au programme de l’hortithérapeute Gene Jones dans un programme résidentiel de désintoxication en Caroline du Nord.

4ème : Perrine Di Ciaccio

Perrine est en 2e année d’un BTSA Aménagement Paysager au CFPPA Lycée des Calanques de Marseille (13), le même lycée que fréquente Milan. Elle a fait le choix original d’imaginer un jardin pour des participants souffrant d’obésité dans l’optique de l’éducation thérapeutique du patient. Elle appuie sa réflexion sur des expériences, notamment en Suisse, qui ont montré que « le jardin thérapeutique permet aux patients de gagner en motivation et en confiance en soi ». Elle pense que son jardin pourrait s’intégrer dans un établissement tel que le centre de l’obésité de l’hôpital privé Résidence du Par ou au sein de l’Unité Méditerranéenne de Nutrition à Marseille. Là encore, on ne peut qu’espérer que le projet se concrétise.

Félicitations à tous les lauréats du concours national et à tous les participants dans les concours régionaux qui, en tant qu’amoureux de la nature et futurs professionnels, ont pu découvrir une nouvelle facette du jardin. Bonne chance à eux pour la suite de leurs aventures.

La Fondation Truffaut lance le concours « Projets d’Avenir »

concours TruffautAvec son enthousiasme débordant si contagieux, Daniel Joseph, le directeur de la Fondation Truffaut, explique les changements apportés aux prix que décernait la Fondation depuis 2013 (voir la remise des prix pour l’édition 2013 et celle de l’édition 2014). Par souci de transparence, je précise que je fais partie du jury depuis 2013.

En 2015, au lieu d’attribuer trois prix à des jardins existants (thérapeutique, insertion, pédagogique), Daniel Joseph a décidé de réinventer le prix de fond en comble. Place aux jeunes puisque le concours incite les jeunes étudiants de la filière horticole (de 1ere à Bac+3) à créer des jardins à but thérapeutique sur papier, qu’ils soient uniquement virtuels pour l’instant ou ancrés dans un lieu précis.

Daniel Joseph de la Fondation Truffaut

Daniel Joseph de la Fondation Truffaut

Après avoir convaincu les directeurs d’écoles et les professeurs, Daniel Joseph parle aujourd’hui en direct aux élèves. Ce matin encore, il était au Lycée Horticole Général et Technologique Saint-Nicolas à Igny (91) pour discuter avec une équipe de 1ere, trois filles et deux garçons, qui se lance dans le concours. En région, ses collègues prennent le relais. Mais au besoin, il prend son bâton de pèlerin pour aller parler à ces jeunes qui découvrent les jardins à but thérapeutique.

Pour les besoins de son concours, Daniel Joseph n’a pas hésité à partager la France en six méga-régions. Après des sélections régionales, six équipes finalistes présenteront leurs projets devant le jury à la mi-mai au magnifique siège de la société Truffaut à Lisses (Essonne). Le premier prix national recevra une dotation, mais se verra financer la réalisation du jardin qu’ils auront présenté ! Dernière chose : la date limite pour le dépôt des dossiers en ligne est le 15 avril. Encore plus de deux mois pour se renseigner et explorer le sujet pour les jeunes étudiants en horticulture qui veulent créer leur premier jardin à but thérapeutique. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, avec de bonnes bases et bonnes lectures.

Tous les détails pour participer au concours sont bien sûr en ligne.

La Fondation Truffaut récompense trois jardins

Par Nicole Brès, bloggeuse invitée * (Vous pouvez joindre Nicole à  natureenvilletherapie (at) gmail.com)

Cette semaine je vous propose de suivre avec moi la rédactrice de votre blog préféré, Isabelle Boucq, sous la tente du Sanglier, parmi les VIP du salon Jardins, jardin aux Tuileries à Paris. Étant membre du jury des prix Georges Truffaut, fondation d’entreprise, Isabelle fut happée par le protocole de l’évènement et moi, simple fidèle du blog accompagnant Isabelle, me voilà prendre sa place pour vous raconter ce moment rempli d’émotions.

Daniel JosephDaniel Joseph, le très souriant président de cette fondation, a ouvert la cérémonie en nous rappelant l’histoire de la fondation et des prix. Créée il y a trois ans, elle récompense d’un chèque de 5 000 euros trois associations œuvrant dans trois jardins : un pédagogique, un thérapeutique et un d’insertion. L’année dernière, le jury composé de huit bénévoles a examiné tous les dossiers pour en retenir 25 puis trois. Cette année, la fondation a reçu 150 dossiers et en a retenu 50 puis le jury en a sélectionné trois. La qualité des dossiers est exponentielle…Si vous êtes intéressés, regardez sur le site de la fondation. Vous trouverez toutes les infos pour concourir en 2015 et pour déjà vous y préparer.

En ce 5 juin 2014, après avoir honoré la paix et célébré l’avenir des jardins, Daniel Joseph a parlé de l’importance dans les associations primées de cultiver ensemble notre générosité, de donner de notre temps et d’avoir un projet regroupant des hommes et des femmes qui écoutent, entendent et partagent autour du végétal .Ils se mettent au service de l’Humain grâce à un vrai contact avec notre Terre nourricière. Truffaut les accompagne par ces prix et un ambassadeur, collaborateur du magasin Truffaut le plus proche de chez eux.

Prix pédagogique : Les jardins du Zépyr à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Zéphir 2Le premier prix du jardin pédagogique fut remis à l’association Les Jardins du Zéphyr qui a été récompensée pour avoir réussi à introduire des jardins familiaux au cœur de leur quartier, au pied de leurs immeubles à Aulnay sous Bois. L’A.J.Z., représentée à la cérémonie par sa présidente Madame Sago et plusieurs jardinières et jardiniers, développe avec et entre les jardiniers, le sens de l’entraide et de la solidarité, le goût des échanges et la pratique de l’action collective (achats groupés de graines, de plantes, d’outils, etc.). On parle 15 langues aux jardins du Zéphir ! Une parcelle pédagogique de 60m2 est destinée aux enfants des écoles de la ville d’Aulnay-sous-Bois. L’animateur, sous contrat unique d’insertion à mi-temps, fait de cet espace un lieu d’échange et de connaissance autour du végétal et de son environnement. Le jury a voulu mettre en avant cette association qui a remis le végétal à la place qu’il doit avoir dans les zones urbaines.Zephyr

Prix insertion : Le Maillon à Cergy (Val d’Oise)

MaillonLe prix du jardin d’insertion fut remis à l’association Le Maillon et ce sont des hommes qui sont, cette fois, montés sur le podium. D’abord épicerie sociale, Le Maillon a mis en place depuis 2001 des ateliers d’insertion sociale et professionnelle pour accueillir un public en difficulté économique, fragilisé ou exclu. Le projet «jardin d’insertion du Maillon» a pour objectif de proposer des fruits et légumes aux familles en situation difficile. La ville de Cergy a mis initialement à disposition de l’association un terrain de 2 800m2. Aujourd’hui, près de 15 000 m2 sont cultivés, grâce à des prêts de terrains de propriétaires privés. Le projet est animé par une équipe de trois bénévoles et de cinq salariés embauchés en contrat d’insertion. Cette action permet aux salariés de reprendre confiance en leurs capacités et de mieux orienter leurs recherches de formation ou d’emploi. « Ils ont, au Maillon, un point d’accueil avant de repartir du bon pied dans la vraie vie d’activité professionnelle. » C’est le double effet de l’action qui a convaincu les membres du jury : réinsérer socialement et professionnellement, par la culture de légumes, des personnes isolées et redistribuer ensuite ces ressources alimentaires à 1 300 familles en situation difficile.

Jardin thérapeutique : Graines de jardin à l’Ehphad d’Onzain (Loir-et-Cher)

Jardin de soinFTruffaut [Mode de compatibilité]Last but not least, le prix du jardin thérapeutique a été remis à une autre équipe de femmes : l’association Graines de jardin pour son projet dans l’Ehpad d’Onzain. J’ai eu le plaisir de visiter ce projet lors de ma formation au  « Jardin de soin et de santé » à Chaumont sur Loire. Ce jardin dans l’aile Alzheimer de l’Ehpad est à présent un lieu de partage et d’échanges (entre patients et soignants, entre patients et familles, entre familles…). Il a fallu toute la ténacité de Paule Lebay pour faire accepter à l’établissement ce projet d’atelier d’hortithérapie pour les résidents qui le demandaient. Le Jury a souhaité récompenser le tandem staff médical (Paule et ses collègues Gisèle et Martine) / paysagiste (Fabienne Peyron). Cette approche unissant les expertises médical et végétal est la clé de la réussite d’un jardin thérapeutique et l’avenir de cette activité. En prime, Graine de jardin remporte le prix des internautes du site Notretemps.com!

P1180293Mon reportage s’arrête sur le sourire d’Isabelle « fleurie » par la fondation Georges Truffaut et une reconnaissance réelle (non virtuelle) des lecteurs du blog.

* Nicole Brès termine une formation d’art-thérapeute et travaille aux côtés d’Anne Ribes à la Pitié-Salpétrière dans un jardin de soin fréquenté par des enfants.

Les prix de la Fondation Truffaut : appel à projets ouvert jusqu’au 20 avril

Capture d’écran 2014-03-20 à 18.01.36La Fondation Truffaut lance la 2e édition de ses prix inaugurés en 2013 pour récompenser trois types de jardins : thérapeutique, pédagogique et insertion. J’avais eu le plaisir de participer au jury et à la cérémonie de remise des prix, très émouvante, au Grand Palais. Cette année, c’est reparti. Si vous avez un projet qui correspond aux critères énoncés par la Fondation Truffaut, n’hésitez pas à vous lancer. Bonne chance!

Les candidats ont jusqu’au 20 avril pour déposer leur dossier en ligne en prêtant une attention particulière à la qualité des photos, aux témoignages et à la description des bénéfices constatés. Les trois prix seront remis début juin dans le cadre de l’événement JARDINS, JARDIN. Les trois associations récompensées recevront chacune une dotation de 5 000 euros. « Partout en France, des initiatives “végétales” voient le jour grâce à des personnes engagées mettant tout leur cœur dans leur projet, dans le but de partager des émotions, de donner le sourire à des enfants handicapés, de croire et guider des jeunes dans leur insertion professionnelle, d’accorder du temps aux personnes âgées », explique le communiqué de la fondation qui a fixé quatre conditions pour participer.

• Être une association ou une organisation à but non lucratif

• Avoir développé une action concrète permettant d’améliorer le quotidien d’hommes et de femmes, grâce au végétal

• Correspondre à un des trois domaines : thérapeutique, pédagogique ou insertion

• Voir son action se dérouler en France

La Fondation a choisi 3 axes d’intervention qu’elle explique ainsi. « Le thérapeutique, parce que le rapport au végétal et au jardinage stimule nos 5 sens et peut soigner ! (principe de l’hortithérapie). L’insertion parce que jardiner, c’est valorisant. Et que cela permet d’être en lien avec la société tout en se projetant vers l’avenir, même si l’on est en difficulté ou en rupture : « Jardinier, c’est l’un des plus beaux métiers de demain ». La pédagogie parce que le jardin, c’est une manière de ressentir le monde, un formidable outil de connaissance sur soi et un lieu d’apprentissage de la vie. Les mains et les pieds dans la terre, on fait corps avec ce qui nous entoure et on échange, tous milieux et âges confondus. »

Une journée d’échanges en Loir-et-Cher

Pendant qu’on est sur le sujet des annonces, une journée d’échanges est organisée le 30 mai en Loir-et-Cher autour du thème « le jardin de soin et de bien-être » avec la visite de la Clinique psychiatrique de La Chesnaie et du jardin des Portes Vertes à la Maison Claude de France. Je vous renvoie à cette invitation qui donne tous les détails et les coordonnées.

Invitation Journée d'échanges

La fondation Georges Truffaut lance un prix pour les jardins au service de l’être humain

Site Fondation TruffautLancée en juin 2011, la fondation d’entreprise Georges Truffaut s’est donnée pour mission de soutenir des projets « où le végétal est au service de l’homme ». A ce jour, elle a financé une cinquantaine de projets dont le jardin d’Epi Cure que nous avions visité en novembre dernier. Nouvelle étape de cet engagement auprès de projets mêlant plantes et humanisme, le prix Georges Truffaut sera décerné pour la première fois cette année.

Daniel Joseph, le directeur de la fondation Truffaut, explique que le prix récompensera trois grandes catégories de jardins. « Le jardin thérapeutique, c’est-à-dire le jardin qui soigne et que l’on soigne. Les jardins pédagogiques qui luttent pour garder un coin de terre en ville. Enfin, des jardins d’insertion et des jardins partagés pour les jeunes en difficulté et ceux qui vivent en vertical, des jardins qui font la promotion de l’auto-nutrition et qui redonne envie d’apprendre. »

La date limite pour s’inscrire sur le site de la fondation est fixée au 12 mai. Il n’y a pas de temps à perdre. Il suffit de fournir trois photos en expliquant les raisons du jardin et en donnant des témoignages d’utilisateurs et d’animateurs. Pour ce prix, la fondation recherche donc des jardins en activité et en action, pas des projets. Une bonne occasion d’attirer l’attention sur votre jardin thérapeutique, pédagogique ou d’insertion (et de recevoir une dotation de 5 000 euros pour chacun des trois gagnants). En toute transparence, je signale que Daniel Joseph vient de me demander de faire partie du jury aux côtés, entre autres, de Patrick Mioulane (Votre jardin sur RMC).