Sabrina Serres : une soif d’apprentissages et de partages

Sabrina Serres

Les lecteurs historiques et attentifs du Bonheur est dans le jardin connaissent déjà Sabrina Serres. En 2017, elle avait partagé avec nous son mémoire « L’hortithérapie, pratique thérapeutique non médicamenteuse, humaniste et innovante »écrit dans le cadre de la licence ABCD qu’elle venait de terminer (Conseil et développement en agriculture biologique). Je l’avais rencontrée quelques mois plus tôt à l’occasion de la 3e édition du concours « Projet d’avenir » de la Fondation Truffaut dont elle avait été lauréate avec un projet de jardin thérapeutique pour le PASA (pôle d’activités et des soins adaptés) d’une maison de retraite dans le Tarn.

Approfondir ses connaissances, élargir son horizon et partager ses réflexions sont des valeurs fortes pour Sabrina. Nous la retrouvons aujourd’hui alors qu’elle vient de terminer un nouveau diplôme, un nouveau jalon dans son parcours. Mais pour mieux comprendre ce parcours, je vous propose un retour en arrière.

Sabrina, peux-tu nous expliquer ton parcours jusqu’à aujourd’hui ? Comment les différentes étapes s’imbriquent-elles ? Quel est le fil conducteur ? 

Le fin conducteur est mon besoin d’être au service de l’autre, d’apporter le soin, de pratiquer le care toujours dans l’échange et le partage. En tant qu’orthoprothésiste pendant 16 ans, je fabriquais des appareillages en concertation avec les kinés, les ergothérapeutes, les médecins, les équipes en atelier. Je me suis rendue compte que le care pouvait être encore plus fort en intégrant le végétal.

Cette prise de conscience est venue d’une remise en question à la naissance de mon premier fils. Je me suis demandée ce que j’avais envie de donner au monde. A ce moment-là, je suis passée par le rapport à l’assiette et à l’alimentation avec une imbrication de ma vie personnelle et de ma vie professionnelle. Je me suis demandée comment je pouvais produire quelque chose de beau et de bon. C’est ainsi que j’ai validé en 2016 un Brevet de technicien Responsable Exploitation Agricole (REA) en maraîchage biologique. Puis j’ai obtenu une licence ABCD (Conseil et développement en agriculture biologique) en co-habilitation avec l’Université Blaise Pascal d’Aubière, VetAgroSUp et l’établissement Inéopole Formation.

Mais cela ne me semblait pas suffisant. J’avais envie de développer la conception et l’animation de jardins thérapeutiques adaptés aux personnes en situation de handicap, personnes âgées et personnes fragilisées. Je me suis lancée dans une formation sur la conception des espaces à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, une formation en deux ans.

Parle-nous de ce diplôme de concepteur et créateur de jardins que tu viens tout juste de terminer à l’ENSP de Versailles ?

J’avais besoin de comprendre les espaces et comment ils impactent l’état de santé, par la lumière par exemple ou en répondant au besoin de protection. J’avais aussi besoin de nourritures intellectuelles pour comprendre comment les choses se créent. Ce diplôme m’a permis d’améliorer ma réflexion, de me donner les moyens. Mon but maintenant est d’être un maillon de la chaine pour agir sur les espaces.

La formation à Versailles m’a appris à être dans un temps de rendu et de travail dense car, pendant deux ans, cette formation m’a permis une remise en question perpétuelle. Je peux voir comment j’ai évolué dans ma relation à l’autre et ma vision du jardin de soin qui, pour moi, dépasse l’hôpital et l’institution. J’ai envie d’apporter cette énergie au plus grand nombre, en bas des immeubles par exemple et jusqu’à la fin de vie.

Dans l’esprit de partage qui est le sien depuis que je l’ai rencontrée, Sabrina partage son nouveau travail, ce mémento qui est le point d’orgue de sa formation à l’ENSP sur « L’art des jardins au service de la santé ». Après un historique très complet, le mémento déploie des réflexions sur l’habitat refuge, la scénographie propre à stimuler la curiosité, la sensorialité, le jeu de l’ombre et des lumières ou encore les synusies (l’ensemble des organismes vivants, et donc des plantes, suffisamment proches par leur espace vital, leur comportement écologique et leur périodicité pour partager à un moment donné un même milieu). Elle partage également une proposition de synthèse de la pyramide des besoins de Maslow et des travaux de Nigel Dunett applicable aux jardins de soins. Enfin, elle nous rappelle très à propos que « le Plan National Santé Environnement 4 (PNSE 4) « Mon environnement, ma santé » (2020-2024) renforce l’action globale d’amélioration de la santé dans son environnement. Ce plan dépasse les frontières des établissements et s’étend à l’ensemble de l’espace urbain »….Ces oasis de biodiversité deviennent des lieux, apportent le cadre, nécessaires à une santé préventive individuelle et collective, sur l’ensemble du territoire. »

Quels sont maintenant tes projets en t’appuyant sur l’ensemble de tes formations ? 

J’espère pouvoir œuvrer maintenant sur cette thématique des jardins de soin enrichie de cette expérience auprès de l’école de Versailles. J’ai commencé mon activité en créant ma structure, Atelier Paysages et Ressources, et intégrant une coopérative d’emploi qui répondait à mes valeurs sur le développement durable et l’écologie.

Dans un premier temps, je vais faire une présentation début novembre à l’ancienne structure pour laquelle je travaillais en tant qu’orthoprothésiste, l’ASEI (« L’ASEI a pour objet, l’accompagnement, l’éducation, l’insertion des personnes en situation de handicap et des personnes dépendantes et fragilisées. L’association gère 114 établissements et services sanitaires et médico-sociaux » ). Je voudrais partir des besoins des établissements de l’ASEI. Ce serait une évolution naturelle. Puis dans un second temps, j’envisage de contacter d’autres établissements.

J’entends que ce n’est pas évident de vivre de cette activité de conception de parcs et jardins et de prises en charge autour du végétal, c’est-à-dire d’hortithérapie, dans les jardins que je créerai. C’est ce que je veux faire et je vais le faire corps et âme. Je suis dans le Tarn en Occitanie, mais je peux intervenir là où le vent me porte. Par exemple, j’ai fait un stage chez Audrey Hennequin de Courant d’Air en Nouvelle Aquitaine. Ces échanges me nourrissent intellectuellement et émotionnellement.

Je crois que tu as déjà un projet en route ?

Oui, j’anime depuis peu des ateliers dans un Ehpad de Castres. Nous fixons des objectifs thérapeutiques pour chaque participant. Au bout de 10 ateliers, nous verrons si on constate une amélioration de l’état. Vendredi dernier, nous avons travaillé sur le toucher. Lors du prochain atelier, nous allons collaborer avec la psychomotricienne sur la fluence verbale, la verbalisation de ce qu’on voit et de ce qu’on fait. Pour l’instant, nous travaillons avec des jardinières de Verdurableavant d’évoluer vers un jardin. Je précise que c’est France Alzheimer Tarn qui subventionne mon intervention.

Pour contacter Sabrina Serres, voici son compte LinkedIn où elle explique sa démarche et son email : atelierpaysagesetressources (at) gmail.com

Pour lire le mémento issu de son travail à l’ENSP de Versailles

La hiérarchie des besoins de Maslow adapté à la conception des jardins en lien avec la santé, inspirée des travaux de Nigel Dunett pour un plan de plantation naturaliste
Inviter l’usager du site à se mouvoir dans un lieu resserré stimulant des notions comme la proprioception, l’éveil des sens par le frottement du corps, de la main sur le végétal propose des effet de surprise et de curiosité. Le rythme des carrés de bois structure l’espace et cadre la déambulation au milieu des aromatiques.
Une palette végétale goûteuse offrant au visiteur une proposition de mise en scène du goût par la plasticité des végétaux, leurs couleurs et le rythme des saisons.
Ce travail a été influencé par des ateliers de recherches sur la couleur réalisées à l’école national supérieurs de Paysage sur Versailles où j’ai pu appréhender l’impact chromatique visuel sur notre perception.
Cet extrait de conception proposé pour l’accueil de jour de l’hôpital de la Porte Verte de Versailles invite à accompagner le résident au-delà de l’entrée de la structure par ce couloir végétal. Cet espace, ce couloir est un lieu de transition entre un espace ouvert vers un espace fermé accompagne sereinement le résident vers l’établissement, mais aussi marque une limite entre les espaces accueil, l’établissement et le jardin de soin.

Les jardins de soin comme objets d’étude

En France, des étudiants – de la licence à la thèse de doctorat – s’intéressent aux jardins de soin. En voici quatre exemples récents. Un bon signe, non ?

 

« L’hortithérapie, pratique thérapeutique non médicamenteuse, humaniste et innovante »

Sabrina Serres, par ailleurs lauréate du concours de la Fondation Truffaut cette année, a choisi le thème de l’hortithérapie pour son travail de fin d’études dans le cadre de la licence ABCD (Conseil et développement en agriculture biologique) qu’elle vient d’obtenir en septembre 2017. Voici son mémoire « L’hortithérapie, pratique thérapeutique non médicamenteuse, humaniste et innovante ». C’est un beau travail qui centralise énormément de rappels et de perspectives utiles pour ceux qui découvrent les jardins de soin et ceux qui sont convaincus de longue date. Bravo pour cette reprise d’étude. Et merci pour cet enthousiasme au service de cette pratique « qui nourrit le cœur et le corps » et qui permet « à des personnes en situation de fragilité de se sentir accompagnées par notre « Mère Nature », de se sentir entourées ou soutenues par elle », comme l’écrit Sabrina.

 

« Dans un jardin de soin, les patients cérébro-lésés cultivent-ils aussi des ressources psychologiques ? »

Voici un moment d’auto mise en avant un peu délicat. Dans le cadre de mon master 1 de psychologie, j’avais choisi de travailler à la Maison des Aulnes dont nous avons plusieurs fois visité le jardin sur ce blog, en particulier à travers l’expérience de son super animateur Stéphane Lanel. Ce mémoire de recherche s’intitule « Dans un jardin de soin, les patients cérébro-lésés cultivent-ils aussi des ressources psychologiques ? » Cette semaine, j’ai eu le plaisir d’aller présenter les résultats (qui n’ont pas nécessairement validé mes hypothèses) aux résidents, à l’équipe soignante et à quelques invités qui entretiennent des liens étroits avec le jardin. Deux choses m’encouragent : les réactions des résidents qui comprennent si bien le jardin et son intérêt, mais aussi Stéphane qui pense que le projet « aura, sans aucun doute, lancé une réflexion au sein de l’établissement sur la nécessité d’aller plus loin dans l’évaluation des bienfaits du jardin pour les résidents ». Allez-y, foncez !

 

« Intégration d’un jardin thérapeutique en établissement accueillant des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer et troubles apparentés »

Il y a un an exactement, je vous parlais du mémoire de Master 1 en Promotion et Gestion de la Santé soutenu par Arnaud Kowalczyk à l’Université de Tours en juin 2016. Vous pouvez le lire ici. Le rôle de l’institution reste indispensable pour faire avancer les choses.

 

« Les jardins thérapeutiques »

Un titre tout simple. Fin 2016, Romain Pommier a soutenu sa thèse « Les jardins thérapeutiques ». Interne en psychiatrie, il a initié le « Jardin des Mélisses » au CHU de Saint-Etienne dont il nous avait parlé lors de son inauguration. Le Jardin des Mélisses continue à vivre sa vie, y compris en hiver grâce à une toute nouvelle serre, et France Pringuey continue à y donner des formations aux équipes déjà très mobilisées. Voici un nouveau psychiatre absolument convaincu de l’intérêt des jardins thérapeutiques ! Sa thèse n’est pas disponible en ligne. Mais une publication résumant ses travaux doit paraitre très prochainement dans la revue psychiatrique Annales Médico-psychologiques… J’essaierai de partager la publication le moment venu.

 

« Port-Royal des Champs, haut lieu de mémoire : étude des jardins et des paysages culturels »

C’est un bonus. Cette autre thèse de doctorat d’histoire ne parle pas de jardins de soin proprement dit. Mais pour qui a déjà visité Port-Royal des Champs et eu le plaisir de converser avec Sylvain Hilaire, quel cadeau. Félicitations à Sylvain qui a soutenu sa thèse brillamment la semaine dernière, thèse entre les Universités Paris XIII/Sorbonne Paris Cité et Versailles St-Quentin/ Paris-Saclay, sous la direction de Marie-José Michel et Grégory Quenet. En voici le résumé.

Signalons aussi son « Etude-Bilan sur les expériences des jardins d’Utilités de Port-Royal des Champs » réalisée pour la Fondation de France (Prix Déclics-Jeunes) en 2005. Parmi ses jardins d’utilités, les expériences de jardin-thérapie menées à Port-Royal des Champs (Nicole Brès nous en avait parlé).

 

Concours 2017 de la Fondation Truffaut : comprendre les jardins thérapeutiques

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Les lauréats en tablier et le jury avec Gilles Mollard, PDG de Truffaut et Daniel Joseph, directeur de la Fondation Truffaut

Pour la 3e année (concours 2015 et concours 2016), la Fondation Truffaut organisait le concours « Projet d’avenir » pour encourager les étudiants de la filière horticole et paysagère à découvrir les jardins thérapeutiques et à en concevoir un – lié à un établissement de santé ou sorti de leur imagination sans support concret. Sélectionnés par des jurys régionaux sur dossiers, sept lauréats ont fait le déplacement au siège de Truffaut à Lisses dans l’Essonne le 15 juin pour défendre leur projet devant la salle et le jury dont je faisais partie cette année encore. Pour la seconde année, les candidats concouraient dans deux catégories : Espoir (CAP, BEP, Bac, Bac Pro) et Excellence (BTS, Licence).

Il n’est pas évident lorsqu’on est un jeune élève de contacter un établissement pour rencontrer les soignants – et si possible les patients, résidents, usagers qui profiteront au final du jardin. Mais il est clair que les projets sont plus percutants lorsqu’ils sont ancrés dans un lieu précis et surtout dans une bonne connaissance des troubles dont souffrent les personnes qui fréquenteront le jardin. Difficile pour un jardin thérapeutique de n’être qu’un jardin de contemplation : des activités et une animation doivent être envisagées dès la création du jardin à laquelle il est idéal que les futurs jardiniers soient associés le plus possible.

Dans la catégorie Espoir, la gagnante est…

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Daniel Joseph, un représentant du ministère de l’Agriculture avec les gagnants de la catégorie Espoir (Romain Rousseau, Elodie Arbogast et Marie-Amélie Janin).

Marie-Amélie Janin, élève en Première Aménagement paysager au Lycée horticole de Saint Ilan dans les Côtes-d’Armor, a convaincu avec un projet autour de l’autisme. Touchée personnellement par ce trouble neurodéveloppemental à travers sa cousine, Marie-Amélie a imaginé un jardin pour « procurer des sensations à travers les plantes ». On sentait dans son projet une connaissance du trouble plus approfondi.

La 2e place revient à Romain Rousseau en Terminale d’un Bac Pro au Lycée Saint Nicolas dans le département de l’Essonne pour son jardin conçu pour la résidence médicalisée Médicis de Viry-Châtillon. Il l’a conçu comme « un lieu de partage et de rencontre pour les personnes âgées valides et invalides…il répond aussi à la demande des intervenants médicaux d’avoir un outil de travail complémentaire sur des activités de motricité, de travail de la mémoire… ».

En 3e place, le jardin d’Elodie Arbogast, élève en Première Aménagement paysager au LEGTPA Colmar Wintzenheim dans le Haut-Rhin, est destiné à l’Ehpad du Centre Hospitalier de Munster-Haslach. Elle avait à cœur l’autonomie, la déambulation et la sécurité des résidents.

 

Dans la catégorie Excellence, la gagnante est… 

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Les lauréats de la catégorie Excellence (Anna Six, Hugo Fery, Sabrina Serres et Alexandre Rigollé)

Anna Six est arrivée en tête. Etudiante en licence professionnelle Ecopaysage Végétal Urbain à l’Ecole du Breuil, elle a conçu son Jardin Perché pour une terrasse de l’hôpital pédiatrique Robert-Debré accessible aux patients et aux soignants du service de néphrologie qui accueille de jeunes patients atteints de maladies rénales. Son projet s’inscrit dans la volonté de l’hôpital de mettre en valeur les espaces verts et espaces extérieurs, dont les 7500 m2 de terrasses. Quel beau rêve si ce jardin pouvait se concrétiser et faire école….On sent dans son projet une grande sensibilité au lieu et aux besoins des patients ainsi qu’une concertation approfondie avec les soignants. Sur la petite terrasse de 18 m2, Anna a imaginé un nid perché, un lieu accueillant pour s’évader de l’hôpital autour d’un potager, d’un jardin d’herbes, de fruits rouges et de fleurs dans un camaïeu de violet et de blanc. On entendra sans doute reparler d’Anna comme de la lauréate 2016, Romane Glotain, qui participait cette année au jury et a raconté son parcours depuis un an (après une année de service civique dédiée aux jardins de soin, elle s’apprête à faire une Licence Professionnelle Techniques d’intervention et d’animation auprès de publics vulnérables à Tours pour affiner sa préparation).

Sabrina Serres est arrivée 2e avec son projet de jardin thérapeutique pour la maison de retraite La Grèze à Montdragon dans le Tarn. Etudiante en licence professionnelle Agriculture Biologique Conseil et Développement à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand en co-habilitation avec VetAgro Sup, elle avait choisi de se concentrer sur le pôle d’activités et des soins adaptés (PASA) de l’établissement qui accueille des patients présentant un diagnostic de type Alzheimer. Ce jardin d’antan doit voir le jour grâce à l’embauche d’un ouvrier d’entretien et comprendra plusieurs univers : un espace culture avec des bacs en hauteur, sur butte et au sol, des espaces de détente, un espace floral et aromatique, des espaces de biodiversité, un espace famille et une aire de déambulation colorée.

En 3e place, Alexandre Rigollé, étudiant en BTS Aménagements paysagers au CFA du Mené à Merdrignac dans les Côtes-d’Armor, a conçu un Jardin des 4 saisons pour l’Ehpad des Menhirs. Chaque saison encourage une activité (pour le printemps un potager surélevé, pour l’hiver une volière pour nourrir les oiseaux). Alexandre avait pris une journée dans son emploi du temps d’apprenti pour venir défendre son projet, signe de l’engagement des étudiants dans le concours.

En 4e place, Hugo Fery, également étudiant en BTS Aménagements paysagers au Lycée agricole d’Airion dans l’Oise, a lui aussi imaginé un « Jardin des 4 saisons » en quatre grandes zones bordées de charmille et offrant des espaces intimes pour la détente et la rencontre ainsi que des zones de culture pour des ateliers de jardinage.

Une piste pour faire évoluer le concours

Bravo à tous ces élèves et étudiants dont certains ont été encadrés par leurs professeurs et d’autres ont travaillé seuls. Bravo pour leur esprit de curiosité et d’aventure, pour cette prise de risque dans leur jeune parcours. Certains projets sont des jardins purement « techniques ». Ces présentations ne parlent que de végétaux, éventuellement des cinq sens (ce qui fait à chaque fois bondir ceux qui travaillent dans les jardins avec des malades car ce n’est que le petit bout de la lorgnette). On ne sent pas toujours le côté humain et la compréhension des personnes malades. Normal car cette dimension n’est pas leur spécialité et ne s’apprend pas en cinq minutes sur Internet. Si la Fondation Truffaut veut sensibiliser les jeunes de la filière horticole aux jardins thérapeutiques, il y a bien une solution qui m’a traversé l’esprit pendant que j’écoutais les candidats. Le concours serait tellement plus riche si un binôme étudiant en horticulture/étudiant en santé pouvait plancher ensemble sur les projets. L’un apporterait sa connaissance de l’humain, le point de départ. Et l’autre sa connaissance des végétaux, cette indispensable méditation vivante.