The Profession and Practice of Horticultural Therapy : un nouveau livre indispensable


De temps en temps, je m’enthousiasme pour la sortie d’un livre. J’ai sauté de joie quand Clare Cooper Marcus et Naomi Sachs ont mis à jour Therapeutic Landscapes en 2014. Quand Jérôme Pellissier a fait paraître son Jardins thérapeutiques et hortithérapie en 2017, le premier livre complet en français sur le sujet, j’ai pensé qu’on avait franchi une étape extrêmement importante. Tous les francophones intéressés par l’hortithérapie tenaient enfin entre leurs mains un livre en français qui leur donnait des bases solides.

Et maintenant voici que Christine Capra, Rebecca Haller et Karen Kennedy viennent de sortir The Profession and Practice of Horticultural Therapy ! Alors oui, leur livre est en anglais bien sûr, peut-être une source de motivation pour se remettre à cette langue si utile. Comparé avec leur Horticultural Therapy Methodsparu en 2006 et découvert quand je suivais leurs cours il y a plusieurs années, ce nouveau livre se fixe une mission claire : poser l’hortithérapie comme une pratique professionnelle basée sur les preuves scientifiques. Et en plus de leurs trois plumes, elles ont assemblé un panel d’auteurs respectés pour apporter de l’eau à ce moulin qui leur tient à cœur depuis plus de 30 ans (Matt Wichrowski, Gwenn Fried , Jay Rice, Barbara Kreski,…).

 

Reconnaître les pionniers

Richard Mattson pendant une séance d’hortithérapie au Big Lakes Development Center (Manhattan, Kansas) en 2010. Il enseigna pendant 45 ans à Kansas State University.

Parce que la pratique de l’hortithérapie a des racines profondes, les auteures commencent par remercier leurs maitres et pionniers américains. Ainsi, le livre est dédié au regretté Richard Mattson qui a développé le curriculum d’hortithérapie à Kansas State University où Rebecca Haller a reçu son master, un curriculum qui a servi d’inspiration et de modèle à de nombreux programmes d’enseignement dans le monde.

Il est également dédié à la très active retraitée Diane Relf qui apporte ce rappel important dans sa préface. Lorsqu’elle lisait Therapy through Horticulture, le premier manuel publié par Alice Burlingame en 1960, elle était encore au lycée et avait déjà la certitude qu’elle deviendrait hortithérapeute professionnelle. Mais elle dut vite déchantée car la pratique était alors principalement bénévole et considérée comme une occupation récréationnelle pour les patients. Pas encore comme une médiation thérapeutique à part entière, ni comme une profession digne d’une formation adéquate. Cela vous rappelle quelque chose sur la situation actuelle en France ?

Déterminée à changer les choses, Diane Relf a écrit une des premières dissertations doctorales sur l’hortithérapie à l’Université du Maryland, créé un programme d’enseignement à Virginia Tech et participé à la fondation de l’ancêtre de l’American Horticultural Therapy Association (AHTA) en 1973. Elle a également été très active dans la création du International People-Plant Council connus pour ses symposia internationaux.

Aux Etats-Unis, la place de l’hortithérapie a évolué depuis les années 1960 entre autres grâce à Richard Mattson, Diane Relf et les nombreux auteurs de The Profession and Practice of Horticultural Therapy. Ils vous expliqueraient sans doute qu’il reste encore beaucoup à faire. Savourons l’instant présent. Ce livre explique pourquoi l’hortithérapie est aujourd’hui une profession reconnue aux Etats-Unis et peut être une source d’inspiration pour la France.

 

Un livre pour qui ?

Rebecca Haller (gauche) et Christine Capra co-dirigent le Horticultural Therapy Institute.

 A qui s’adresse le livre de Christine, Rebecca et Karen ? Son objectif est « d’améliorer la compréhension et la vision de la profession, tant pour les nouveaux praticiens que pour les praticiens chevronnés. Il s’adresse aux étudiants dans le domaine, ainsi qu’aux professionnels de la santé et des services sociaux, afin d’élaborer et de gérer avec succès des programmes d’hortithérapie. » Si vous lisez ce blog régulièrement, il s’adresse à vous.

Les auteures ont organisé le livre en quatre sections : synthèse des pratiques en hortithérapie, théories soutenant l’efficacité et la pratique de l’hortithérapie, pratique selon trois modèles (thérapeutique, insertion professionnelle et bien-être) et outils pour le thérapeute.

 

Section 1 : « L’hortithérapie peut littéralement changer le monde »

C’est l’affirmation qui ouvre le premier chapitre dont lequel on trouve quelques définitions et le chemin qui a mené l’hortithérapie d’une activité bénévole auxiliaire à sa reconnaissance comme médiation et profession. Malgré des définitions différentes, trois éléments sont indispensables aux yeux des auteures pour parler d’hortithérapie : un thérapeute professionnel formé, un « client » (tournure américaine commune, Carl Rogers l’emploie aussi même si le mot choque nos oreilles françaises) qui reçoit un traitement avec des objectifs définis et la culture de plantes. Le thérapeute est en capacité de faire émerger des processus thérapeutiques ou de réhabilitation en s’appuyant sur les plantes. Diane Relf a ajouté les bénéfices pour les participants : émotionnels/psychologiques, sociaux, intellectuels/cognitifs et physiques. Par contraste, d’autres activités basées sur les plantes ne sont pas de l’hortithérapie : des programmes dans les écoles, pour améliorer le bien-être, tous les programmes qui ne visent pas des objectifs cliniques en somme.

Affirmant que l’hortithérapie est une profession distincte, les auteures lui reconnaissent des similarités et des liens avec d’autres approches comme l’écothérapie, le soin par les animaux, les programmes agricoles dans les fermes qui peuvent être utilisés de manière complémentaire. Cette section peut sembler très américano-américaine, malgré de nombreux exemples puisés à l’étranger. Cependant, ses réflexions éclairent aussi ce qui se passe en France.

 

Section 2 : la richesse des théories

« En tant qu’espèce, le cerveau humain est programmé pour vivre dans la nature ». Que vous les découvriez ou que vous les connaissiez déjà, ces nombreuses théories vont vous scotcher. La « Prospect-Refuge Theory » de Jay Appleton (Perspective et refuge dans l’environnement), la restauration de l’attention de Rachel et Steve Kaplan, la biophilie d’E.O. Wilson, l’écopsychologie conceptualisée par plusieurs auteurs, l’apport des neurosciences sur la connaissance des réactions cérébrales, la résilience, la mindfulness, la psychologie positive…

Comme le rappelle Matt Wichrowski qui a contribué un chapitre à cette section, « De nombreuses disciplines différentes fournissent des connaissances et des informations qui peuvent être utiles dans la pratique de l’hortithérapie. La façon dont elle est finalement pratiquée dépend du contexte, du praticien, du patient et des objectifs du programme. Le style et la technique du praticien ont également tendance à varier considérablement en fonction de son expérience éducative, professionnelle et personnelle antérieure. La variété des milieux dans lesquels l’hortithérapie est pratiquée, depuis les visites en chambre avec un chariot à plantes jusqu’aux salles de classe et aux solariums, en passant par les serres et les grands espaces extérieurs, exige également une diversité des compétences nécessaires à la réussite. » Un rappel utile que la diversité est vitale dans cette pratique…et qu’un jardin n’est pas indispensable.

Pour s’attarder sur les caractéristiques du thérapeute qui ont un impact positif sur l’alliance thérapeutique, ici ou ailleurs, Matt Wichrowski rappelle les résultats de la recherche : flexibilité, expérience, honnêteté, respect, fiabilité, confiance en soi, intérêt, vivacité d’esprit et convivialité avec un aspect chaleureux et ouvert et une bonne capacité d’écoute. La recherche en psychologie a montré que 30% des améliorations chez les patients sont dues à des « facteurs communs » présents dans toutes les relations thérapeutiques, comme l’empathie, la compréhension, l’implication, la chaleur et la convivialité.

 

Section 3 : la richesse des programmes

Dans la 3esection, l’ouvrage plonge les mains dans la terre, avec de très nombreux exemples de programmes aux Etats-Unis et ailleurs. Les Américains ont divisé le monde en trois :

  • Le modèle thérapeutique. « Les séances mettent l’accent sur le rétablissement à la suite d’une maladie ou d’une blessure et sur le traitement des problèmes de santé mentale. Les séances se déroulent souvent selon le modèle médical des soins, qui met l’accent sur les aspects physiques, mentaux ou biologiques de la maladie….Les participants ne sont pas définis par la maladie, le diagnostic ou l’invalidité. » Les programmes décrits à titre d’exemples sont extrêmement variés: enfant affectés par des troubles du développement ou hospitalisés dans des hôpitaux pédiatriques, personnes souffrant d’addictions, patients en psychiatrie résidentielle ou ambulatoire, personnes souffrant de traumatismes, enfants,…
  • Le modèle professionnel (« vocational »). Selon la définition de l’AHTA citée dans le livre, « un programme d’horticulture professionnelle, qui est souvent une composante majeure d’un programme d’hortithérapie, vise à offrir une formation qui permet aux individus de travailler dans l’industrie horticole de façon professionnelle, de façon indépendante ou semi-indépendante. Ces personnes peuvent avoir ou non un certain type de handicap. Les programmes d’horticulture professionnelle peuvent être offerts dans les écoles, les établissements résidentiels ou les établissements de réadaptation, entre autres. »
  • L’hortithérapie fondée sur des modèles de bien-être. « L’hortithérapie est particulièrement bien adaptée pour soutenir les programmes axés sur le bien-être. Le travail avec les plantes est une approche holistique qui implique de multiples domaines fonctionnels, y compris l’activité physique, l’engagement cognitif/intellectuel, l’investissement émotionnel et l’interaction sociale. Elle engage le corps, l’esprit et l’âme. » Dans ce domaine, les exemples sont tirés de programmes menés en prison ou encore avec des personnes réfugiées.

 

Section 4 : des outils pour le thérapeute

Concrètement, cette dernière partie fournit des méthodes et des techniques, des outils et des idées d’équipements pour s’adapter aux capacités des participants (comment accompagner des personnes atteintes de démence ? que créer avec des étudiants non-voyants ?) et à leurs héritages culturels. On rentre là dans les caractéristiques qui rendent un environnement thérapeutique (la conception biophilique, l’accessibilité, la sécurité,…). Ce chapitre fera tout particulièrement le bonheur de Florence Gottiniaux ! Un autre chapitre s’intéresse à l’importance de documenter l’activité, depuis la note d’évaluation décrivant un nouveau participant à des comptes-rendus réguliers d’activité au regard des objectifs fixés. L’auteure de ce chapitre rappelle la nécessité de veiller au respect des règlements en vigueur sur la protection de la confidentialité.

Enfin, le dernier chapitre est consacré à la recherche. Il est assez succinct et ne vous aidera pas à monter un projet de recherche de A à Z, mais il vous y encouragera. Barbara Kreski, responsable des formations à l’hortithérapie au Chicago Botanical Garden, nous rappelle que toutes les études ne sont pas crées égales et que citer une recherche de qualité médiocre est finalement contre-productif.

Les contributions francophones

Lors de sa venue au symposium Jardins et Santé en 2012, Rebecca Haller rencontre Anne Ribes.

Ce livre est bien sûr ancré dans l’histoire et la pratique américaines. Pourtant il s’ouvre largement sur le reste du monde, faisant figurer des définitions différentes (celle utilisée dans les pays germanophones par exemple, p. 7), l’existence d’organisations internationales dont la Fédération Française Jardins, Nature et Santé (p. 16) et des exemples internationaux. On notera la contribution de Tamara Singh sur la technique de la mindfulness appliquée à l’hortithérapie (p. 163-164). Et l’exemple du programme du Jardin d’Epi Cure à la Maison des Aulnes (p. 209-210). J’ai eu le plaisir d’aider son créateur, Stéphane Lanel, à écrire cette vignette.

Pour avoir suivi de loin la naissance de ce livre à partir de l’été 2017, j’ai une petite idée de l’énorme quantité de travail et de coordination qu’il a demandée. Bravo Christine, Rebecca et Karen.

 

The Profession and Practice of Horticultural Therapy, Rebecca L. Haller, Karen L. Kennedy et Christine L. Capra, CRC Press, 2019. Disponible dans les librairies en ligne françaises ou sur commande chez votre libraire, à partir de 39 euros.

Prix de la Fondation Truffaut : trois premiers jardins récompensés

Sous l’imposante verrière du Grand Palais transformé en immense jardin à l’occasion de l’événement L’Art du jardin, trois jardins ont été distingués, chacun dans leur catégorie : pédagogique, insertion et thérapeutique. C’est la première fois que la toute jeune Fondation Truffaut organise ces prix, en grande partie pour attirer l’attention sur son action et amener plus de jardins à solliciter son aide. On espère que son appel sera entendu. Je rappelle que la Fondation m’avait gentiment demandé de faire partie du jury. J’étais donc aussi de la fête pour la remise des prix le jeudi 31 mai et mise à contribution pour remettre l’un d’eux. Dehors, il pleuvait à verse. A l’intérieur, l’ambiance était chaleureuse, presque tropicale.

L'association Talégalle reçoit son prix, entourée de Patrick Mioulane, Bruno Lanthier, Carole Renucci et Daniel Joseph.

L’association Talégalle reçoit son prix, entourée de Patrick Mioulane, Bruno Lanthier, Carole Renucci et Daniel Joseph.

Dans la catégorie pédagogique, « Le Grand Jardin » de l’école maternelle de Saint-Quentin-la-Poterie est récompensé pour son action auprès des jeunes enfants. Animé par l’association Talégalle, ce jardin se compose de 12 jardins carrés, d’une parcelle de blé de 50 m2 et de cultures sur buttes (pommes de terre, haricots,…). Il donne l’occasion aux enfants d’apprendre les gestes du jardinier : semer, planter, arroser. Récemment, les élèves ont aussi organisé une exposition de photos prises au jardin. Si vous êtes des fidèles de ce blog, vous connaissez déjà l’association Talégalle que je vous avais présentée en décembre dernier. Félicitations à Matthieu, Caroline et les autres.

Bruno et Elizabeth de la Maison des Aulnes, deux des jardiniers du jardin d'Epi Cure, reçoivent le prix avec Stéphane Lanel, Jean-Paul et Anne Ribes.

Bruno et Elizabeth de la Maison des Aulnes, deux des jardiniers du jardin d’Epi Cure, reçoivent le prix avec Stéphane Lanel, Jean-Paul et Anne Ribes.

Dans la catégorie thérapeutique, le lauréat vous est aussi connu. C’est le jardin d’Epi Cure de la Maison des Aulnes, un jardin que j’ai eu la chance de visiter l’hiver dernier. Elisabeth et Bruno représentaient les résidents des Aulnes à côté de Stéphane, Anne et Jean-Paul. Une belle aventure racontée dans une vidéo filmée sur place et racontée également dans l’émission Pixel du 31 mai consacrée à l’hortithérapie. Plus que jamais, ce projet démontre comment des participants convaincus et des animateurs passionnés peuvent faire des miracles dans le jardin. Un grand bravo et bonne continuation.

Des élèves qui participent au Jardin Extraordinaire de Saintex sont venus recevoir le prix récompensant leur jardin avec leurs professeurs.

Des élèves qui participent au Jardin Extraordinaire de Saintex sont venus recevoir le prix récompensant leur jardin avec leurs professeurs.

Enfin, dans la catégorie insertion, c’est la Segpa du collège Antoine de Saint-Exupéry d’Ermont dans le Val-d’Oise qui remporte le prix. Une Segpa, c’est une section d’enseignement général et professionnel adapté, des classes qui accueillent des jeunes en grande difficulté scolaire. L’objectif est de leur redonner confiance en eux et le goût d’apprendre. Le jardin a semblé un bon moyen d’y arriver. Quelques professeurs, un employé de Truffaut, une aide financière et voilà le projet qui sort de terre plus vite que prévu. Pour boucler la boucle, les jeunes cuisinent leur récolte pour leurs profs. A la fin juin, j’ai l’intention d’aller visiter le Jardin extraordinaire de Saintex lors d’une soirée porte ouverte. A bientôt au Jardin extraordinaire…

Le Jardin d’Epi cure : les cérébro-lésés ont le sens de l’humour

Le sol a été étudié pour faciliter la circulation en fauteuil roulant.

“Cérébro-lésé”, quel drôle d’adjectif. On sent immédiatement un événement traumatique, une dimension dramatique qui a changé la vie à tout jamais. C’est le qualificatif qui vient s’attacher à toute personne qui a souffert des lésions de l’encéphale, le plus souvent à la suite d’un traumatisme comme un accident de la route ou d’un accident vasculaire cérébrale. Les conséquences sur la parole, la mémoire, la mobilité et le comportement sont plus ou moins importantes.

J’avais beaucoup entendu parler de la Maison des Aulnes en région parisienne et de son tout nouveau jardin d’Epi cure lancé sous la houlette d’Anne et Jean-Paul Ribes avec le concours en interne de Stéphane Lanel, un animateur à la présence extraordinaire. Cette résidence qui accueille donc des hommes et des femmes cérébro-lésés n’a que 5 ans. Son jardin, lui, est encore plus récent. Là où un chemin serpente doucement et mène à un ensemble de jolies fascines, à une accueillante pergola et à une serre, il n’y avait rien voici encore un an. L’idée, puis le jardin, ont jailli de terre sous l’impulsion des résidents comme Bruno qui avait déjà commencé ses plantations en douce, en véritable guérilla du jardinage. Et grâce à la détermination d’Anne, Jean-Paul et Stéphane qui ont proposé l’idée à la direction (et décroché un sponsor, Truffaut).

L’entrée du jardin d’Epi cure est bien marquée : Anne Ribes nous y accueille.

Une fois une équipe de jardiniers constituée, le jardin est sorti de terre avec l’aide d’une entreprise qui a fait le gros du travail de terrassement et de drainage. A chaque étape, les résidents-jardiniers ont été associés aux décisions. Quand on les rencontre enfin dans leur jardin, leur fierté et leur attachement au projet font plaisir à voir et à entendre. Tous les lundis, une activité se déroule au jardin. Mais le reste du temps, les résidents s’y sentent aussi chez eux et viennent arracher un peu de mauvaise herbe, arroser ou profiter du calme, assis sous la pergola. L’endroit est accueillant du portique d’entrée au sol très facile à naviguer en fauteuil roulant.

Ce dimanche d’automne est un peu particulier. Les jardiniers accueillent quelques visiteurs et sont visiblement heureux et fiers de partager leur jardin, d’expliquer, de commenter. Certains s’affairent à arracher une prairie fleurie qui a fait son temps et à emmener des brouettes de plantes mortes sur le tas de compost au fond du jardin. On nous montre aussi une nouvelle tranche du jardin en préparation. Une allée a été matérialisée et des trous creusés pour accueillir des fruitiers. Fuitiers, offerts par un paysagiste de Montpellier, qui sont attendus incessamment.

Les jardiniers d’Epi cure préparent la plantation d’arbres fruitiers.

Les commentaires fusent. « Le jardin, c’est une bouffée d’air et on apprend toujours quelque chose », affirme Dominique. « Je suis une pro-jardin » et « On a fait du bon travail », ajoute Elizabeth. Les deux femmes semblent remplir un rôle de leader dans la communauté des jardiniers. Les hommes dégagent une fierté plus tranquille, mais aussi forte. Comme la nuit tombe, on ne partagera pas une tisane dans le jardin, mais dans une salle dédiée à l’atelier cuisine. Attablés avec une tasse de camomille, de la confiture de potiron du jardin (le résultat d’un combat pour pouvoir manger les fruits de leur travail, problème sensible en institution) et un broyé du Poitou (merci, Maman), jardiniers et visiteurs discutent, parlent d’eux, du jardin, de leur vie dans un beau moment de convivialité. Merci à tous de l’accueil. Même dans la fraicheur de l’hiver, votre jardin fait chaud au cœur.

Vous aussi vous pouvez visiter ce jardin extraordinaire. “Le Jardin d’Epi cure vous invite à suivre la vie et les activités autour d’un jardin de soin implanté au sein d’un établissement accueillant des personnes adultes cérébro-lésées” : c’est la proposition de Stéphane qui tient toutes les semaines un journal fidèle sur une page Facebook. De semaine en semaine, photos à l’appui, vous verrez le jardin et les jardiniers se transformer.

Après l’effort, le réconfort. La pergola est le point de rassemblement où les jardiniers dégustent une tisane ou une confiture maison. En souvenir des beaux jours…