Le 21 septembre, n’oubliez pas Alzheimer

« En France, plus de 850 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elles seront plus de 2 millions en 2040. » Fondation Médéric Alzheimer

La Fondation Médéric Alzheimer est un acteur incontournable dans la promotion de la recherche en sciences humaines et dans l’innovation de terrain pour le bien-être des personnes atteintes d’Alzheimer, de leurs soignants et de leurs proches. Le jeudi 17 septembre, elle organisait une journée de son réseau dédié à la recherche, Social Sciences for Dementia, qui compte plus de 250 membres venus de la psychologie, sociologie, économie, droit, philosophie, mais aussi des ergothérapeutes, orthophonistes, psychomotriciens, musicothérapeutes, chercheurs en gérontologie, en santé publique, en travail social, en sciences infirmières.

Le constat est simple : il n’existe pas de traitement thérapeutique à court et moyen terme, mais les sciences humaines et sociales peuvent apporter des solutions maintenant. Il faut donc encourager la recherche dans ce domaine pour améliorer l’accompagnement. Le message principal que je retire de cette journée est le suivant : au lieu de se focaliser sur les déficiences et les difficultés des malades, pourquoi ne pas chercher à voir leur potentiel qui est bien réel? Un grand moment de la journée a été le témoignage de James McKillop, un Ecossais atteint depuis 14 ans d’une démence vasculaire et membre fondateur du Scottish Dementia Working Group. Il a parlé au nom des malades et milite pour que leur voix soit entendue par les chercheurs. Quant à la Fondation Médéric Alzheimer, elle place son action dans le respect de la dignité et des droits de l’homme.

En passant, c’est l’occasion de rappeler le rapport de la Fondation Médéric Alzheimer intitulé  « Jardins, espaces de vie au service du bien-être » publié en 2013. L’occasion aussi de rappeler l’engagement de la Fondation Truffaut auprès des jardiniers des maisons accueillant des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Elle dresse dans ce dossier un bilan de son action, avec la liste des établissements aidés et des témoignages de différents soignants.

En conclusion, je vous laisse découvrir le film Hier, la dernière étape de Christophe Ramage avec la voix de Patrick Timsit. Dans ce film, ce réalisateur dont plusieurs documentaires traite de ce sujet essaie de donner à sentir ce que peut peut-être ressentir une personne atteinte d’Alzheimer.

Les étudiants de la filière horticole planchent sur des jardins à but thérapeutique

 

Les lauréats avec Bruno Lanthier, PDG de Truffaut et Daniel Joseph et Jean-François Denize de la Fondation Truffaut. Ce sont les Poteries d'Albi qui ont créé les trophées.

Les lauréats avec Bruno Lanthier, PDG de Truffaut et Daniel Joseph et Jean-François Denize de la Fondation Truffaut. Ce sont les Poteries d’Albi qui ont créé les trophées.

En 2015, la Fondation Truffaut avait décidé de changer le format de ses prix décernés depuis deux ans à des jardins thérapeutiques, pédagogiques ou d’insertion. Cette année, Daniel Joseph s’est tourné vers les jeunes étudiants de la filière horticole (des Bac Pro aux licences) en leur lançant le défi de créer sur papier des jardins à but thérapeutique. Un projet de sensibilisation à un sujet qui n’est pas encore enseigné en classe, mais qui pourrait se révéler une perspective intéressante dans leurs futures carrières. Avec le soutien de leurs professeurs, les étudiants ont dû apprendre très vite les bases d’une « discipline » nouvelle pour eux en y apportant leur sensibilité.

Malgré le manque de temps pour se plonger en profondeur dans le sujet et malgré la grande hétérogénéité des candidats en fonction de l’âge et du niveau d’étude, cinq lauréats régionaux ont émergé parmi une cinquantaine de candidats au départ. A la mi-mai, ils et elles sont venus défendre leur projet devant un jury au siège de Truffaut à Lisse en région parisienne (jury qui était placé sous la présidence de Benoit Ganem, Président de VAL’HOR et dont je faisais, pour rappel, partie).

Il n’est pas étonnant de constater que les projets les plus aboutis sont ceux qui s’appuient sur des rencontres sur le terrain et la conception d’un projet pour un lieu et des usagers particuliers. Remarquons aussi que les gagnantes s’étaient affranchies d’une règle du concours – présenter son projet en 6 000 signes – pour proposer des dossiers très complets avec argumentaires et listes de plantes. Comme quoi, il faut parfois savoir être rebelle. Enfin, de l’avis général des membres du jury, les budgets présentés étaient grandement sous-estimés. Mais qu’à cela ne tienne. Le concours Projet d’avenir aura peut-être le mérite de faire éclore des vocations…

1er prix : Coppelia Pereira et le jardin « Au regard des sens »

Etudiante en 2e année en BTS Production horticole au lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines, Coppelia est depuis longtemps sensible aux effets du paysage sur l’être humain. Elle a eu la chance de pouvoir ancrer son projet au centre hospitalier Théophile Roussel de Montesson en se focalisant sur les enfants accueillis dans cet établissement psychiatrique. Bien qu’elle en parle au conditionnel dans son dossier de présentation, le jardin a dorénavant toutes les chances de voir le jour avec l’appui financier de Truffaut et de plusieurs partenaires. Coppelia l’envisage comme deux espaces paysagers distincts : un potager où les enfants pourront cultiver à hauteur ou à genoux et un jardin récréatif avec en particulier un tapis de jeux sensoriel composé de plantes et de mulch. Pour la jeune créatrice, le premier espace est associé à des valeurs de découverte, de curiosité, d’apprentissage et de rigueur tandis que le second développe l’imagination, le partage et l’éveil des sens.

2e prix : Julie Girard et « Le Jardin du temps retrouvé »

Julie GirardLorsque cette étudiante en licence professionnelle en Gestion Environnementale du Paysage Végétal Urbain à l’Ecole du Breuil (Paris) parle de sa rencontre avec les résidents de l’EHPAD Hector Malot de Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne, on sent que le contact est passé. Julie n’oublie pas non plus de mentionner qu’elle a travaillé en binôme avec Stéphanie Lafayette sur ce projet qui les a amenées à arpenter le terrain, à rencontrer Anne Ribes et le docteur Jonveaux, « grandes figures de ce mouvement », et à beaucoup lire. Prenant en compte l’imbrication de l’établissement dans son environnement urbain, les deux étudiantes proposent 5 espaces qui déambulent entre les différentes parcelles. Elles ont eu à cœur de suivre le brief de faire un jardin pour les 5 sens (même si Anne Ribes a rappelé aux candidats que nous possédions bien plus que 5 sens) avec des plantes à l’intérêt gustatif (l’Armeria maritima au goût d’huitre ou la Mentha arvensis « Banana » au goût de banane), des bancs pour méditer, une palette végétale donnant des repères dans l’espace et dans le temps. Elles envisagent fortement un poulailler. Elles n’ont pas oublié de mentionner des animations et ateliers indispensables pour faire vivre le jardin.

3e prix : Pauline Grenet et son jardin pour les enfants autistes

Pauline GrenetSuite à une reconversion, Pauline Grenet est en 1ère année de Bac Pro dans le CFPPA de Valabre (Marseille, 13). Elle a conçu son jardin pour les enfants autistes pour remédier à leur manque d’autonomie et à la distorsion des informations sensorielles. Elle y a mis un espace de repos sous une pergola, un mur d’expression, une pataugeoire, un bac à compost, un poulailler, des sculptures musicales, une balançoire, des jardinières. Elle non plus n’a pas oublié des ateliers qu’elle confierait à un animateur socio-éducatif bénévole avec l’aide de l’équipe médicale.

 

4e prix : Julien Sagan et son projet de jardin des 5 sens

Julien SaganJulien est en terminale Aménagement paysager du lycée horticole de Ribécourt (60). Il a envisagé un jardin qui ne s’adresse pas à un public particulier, mais dont le but est l’apaisement des patients et le maintien de leur perception du monde. Envisageant lui aussi les 5 sens, il a pensé à des potagers surélevés et un potager vertical pour cultiver des légumes à manger (goût), des orangers du Mexique et des Mahonia (odorat), une fontaine et des nichoirs pour les oiseaux (ouïe) un opus incertum ainsi que de l’herbe (toucher) et un érable comme point d’entrée dans le jardin (vue).

5e prix : Alexis Conan et son jardin pour maisons de retraite

Alexis ConanAlexis Conan est en 2e année de Bac Pro dans le CFA La Mouillère (Orléans, 45). Ce jardin « imaginé » s’articule autour de deux espaces : l’un pour l’activité autour des fruits et légumes et l’autre pour une zone de repos avec des panneaux de bois pour offrir une solution d’ombrage.

 

 

 

Prix Meilleur Espoir : Marie Chéron

Marie ChéronAprès avoir constaté la disparité entre les candidats, la Fondation Truffaut a choisi de récompenser un candidat de moins de 18 ans et a choisi Marie Chéron qui est en 1ère STAV (Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant) du lycée horticole Saint-Nicolas d’Igny (91). Son projet a été conçu pour l’EHPAD de Verrières-le-Buisson (78).

La Fondation Truffaut lance le concours « Projets d’Avenir »

concours TruffautAvec son enthousiasme débordant si contagieux, Daniel Joseph, le directeur de la Fondation Truffaut, explique les changements apportés aux prix que décernait la Fondation depuis 2013 (voir la remise des prix pour l’édition 2013 et celle de l’édition 2014). Par souci de transparence, je précise que je fais partie du jury depuis 2013.

En 2015, au lieu d’attribuer trois prix à des jardins existants (thérapeutique, insertion, pédagogique), Daniel Joseph a décidé de réinventer le prix de fond en comble. Place aux jeunes puisque le concours incite les jeunes étudiants de la filière horticole (de 1ere à Bac+3) à créer des jardins à but thérapeutique sur papier, qu’ils soient uniquement virtuels pour l’instant ou ancrés dans un lieu précis.

Daniel Joseph de la Fondation Truffaut

Daniel Joseph de la Fondation Truffaut

Après avoir convaincu les directeurs d’écoles et les professeurs, Daniel Joseph parle aujourd’hui en direct aux élèves. Ce matin encore, il était au Lycée Horticole Général et Technologique Saint-Nicolas à Igny (91) pour discuter avec une équipe de 1ere, trois filles et deux garçons, qui se lance dans le concours. En région, ses collègues prennent le relais. Mais au besoin, il prend son bâton de pèlerin pour aller parler à ces jeunes qui découvrent les jardins à but thérapeutique.

Pour les besoins de son concours, Daniel Joseph n’a pas hésité à partager la France en six méga-régions. Après des sélections régionales, six équipes finalistes présenteront leurs projets devant le jury à la mi-mai au magnifique siège de la société Truffaut à Lisses (Essonne). Le premier prix national recevra une dotation, mais se verra financer la réalisation du jardin qu’ils auront présenté ! Dernière chose : la date limite pour le dépôt des dossiers en ligne est le 15 avril. Encore plus de deux mois pour se renseigner et explorer le sujet pour les jeunes étudiants en horticulture qui veulent créer leur premier jardin à but thérapeutique. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, avec de bonnes bases et bonnes lectures.

Tous les détails pour participer au concours sont bien sûr en ligne.

Visite du jardin d’Onzain en vidéo

Déjà le 1er septembre. Bonne rentrée à tous.

La semaine dernière, je suis allée au festival des jardins de Chaumont. Impensable de ne pas faire un saut de l’autre côté de la Loire pour aller rendre visite à Paule Lebay à la maison de retraite d’Onzain. Elle nous raconte le jardin en quelques vidéos : l’entrée du jardin, la serre, la butte en fleur, les futurs ateliers d’hortithérapie,…

 

 

 

 

Les prix de la Fondation Truffaut : appel à projets ouvert jusqu’au 20 avril

Capture d’écran 2014-03-20 à 18.01.36La Fondation Truffaut lance la 2e édition de ses prix inaugurés en 2013 pour récompenser trois types de jardins : thérapeutique, pédagogique et insertion. J’avais eu le plaisir de participer au jury et à la cérémonie de remise des prix, très émouvante, au Grand Palais. Cette année, c’est reparti. Si vous avez un projet qui correspond aux critères énoncés par la Fondation Truffaut, n’hésitez pas à vous lancer. Bonne chance!

Les candidats ont jusqu’au 20 avril pour déposer leur dossier en ligne en prêtant une attention particulière à la qualité des photos, aux témoignages et à la description des bénéfices constatés. Les trois prix seront remis début juin dans le cadre de l’événement JARDINS, JARDIN. Les trois associations récompensées recevront chacune une dotation de 5 000 euros. « Partout en France, des initiatives “végétales” voient le jour grâce à des personnes engagées mettant tout leur cœur dans leur projet, dans le but de partager des émotions, de donner le sourire à des enfants handicapés, de croire et guider des jeunes dans leur insertion professionnelle, d’accorder du temps aux personnes âgées », explique le communiqué de la fondation qui a fixé quatre conditions pour participer.

• Être une association ou une organisation à but non lucratif

• Avoir développé une action concrète permettant d’améliorer le quotidien d’hommes et de femmes, grâce au végétal

• Correspondre à un des trois domaines : thérapeutique, pédagogique ou insertion

• Voir son action se dérouler en France

La Fondation a choisi 3 axes d’intervention qu’elle explique ainsi. « Le thérapeutique, parce que le rapport au végétal et au jardinage stimule nos 5 sens et peut soigner ! (principe de l’hortithérapie). L’insertion parce que jardiner, c’est valorisant. Et que cela permet d’être en lien avec la société tout en se projetant vers l’avenir, même si l’on est en difficulté ou en rupture : « Jardinier, c’est l’un des plus beaux métiers de demain ». La pédagogie parce que le jardin, c’est une manière de ressentir le monde, un formidable outil de connaissance sur soi et un lieu d’apprentissage de la vie. Les mains et les pieds dans la terre, on fait corps avec ce qui nous entoure et on échange, tous milieux et âges confondus. »

Une journée d’échanges en Loir-et-Cher

Pendant qu’on est sur le sujet des annonces, une journée d’échanges est organisée le 30 mai en Loir-et-Cher autour du thème « le jardin de soin et de bien-être » avec la visite de la Clinique psychiatrique de La Chesnaie et du jardin des Portes Vertes à la Maison Claude de France. Je vous renvoie à cette invitation qui donne tous les détails et les coordonnées.

Invitation Journée d'échanges

Prix de la Fondation Truffaut : trois premiers jardins récompensés

Sous l’imposante verrière du Grand Palais transformé en immense jardin à l’occasion de l’événement L’Art du jardin, trois jardins ont été distingués, chacun dans leur catégorie : pédagogique, insertion et thérapeutique. C’est la première fois que la toute jeune Fondation Truffaut organise ces prix, en grande partie pour attirer l’attention sur son action et amener plus de jardins à solliciter son aide. On espère que son appel sera entendu. Je rappelle que la Fondation m’avait gentiment demandé de faire partie du jury. J’étais donc aussi de la fête pour la remise des prix le jeudi 31 mai et mise à contribution pour remettre l’un d’eux. Dehors, il pleuvait à verse. A l’intérieur, l’ambiance était chaleureuse, presque tropicale.

L'association Talégalle reçoit son prix, entourée de Patrick Mioulane, Bruno Lanthier, Carole Renucci et Daniel Joseph.

L’association Talégalle reçoit son prix, entourée de Patrick Mioulane, Bruno Lanthier, Carole Renucci et Daniel Joseph.

Dans la catégorie pédagogique, « Le Grand Jardin » de l’école maternelle de Saint-Quentin-la-Poterie est récompensé pour son action auprès des jeunes enfants. Animé par l’association Talégalle, ce jardin se compose de 12 jardins carrés, d’une parcelle de blé de 50 m2 et de cultures sur buttes (pommes de terre, haricots,…). Il donne l’occasion aux enfants d’apprendre les gestes du jardinier : semer, planter, arroser. Récemment, les élèves ont aussi organisé une exposition de photos prises au jardin. Si vous êtes des fidèles de ce blog, vous connaissez déjà l’association Talégalle que je vous avais présentée en décembre dernier. Félicitations à Matthieu, Caroline et les autres.

Bruno et Elizabeth de la Maison des Aulnes, deux des jardiniers du jardin d'Epi Cure, reçoivent le prix avec Stéphane Lanel, Jean-Paul et Anne Ribes.

Bruno et Elizabeth de la Maison des Aulnes, deux des jardiniers du jardin d’Epi Cure, reçoivent le prix avec Stéphane Lanel, Jean-Paul et Anne Ribes.

Dans la catégorie thérapeutique, le lauréat vous est aussi connu. C’est le jardin d’Epi Cure de la Maison des Aulnes, un jardin que j’ai eu la chance de visiter l’hiver dernier. Elisabeth et Bruno représentaient les résidents des Aulnes à côté de Stéphane, Anne et Jean-Paul. Une belle aventure racontée dans une vidéo filmée sur place et racontée également dans l’émission Pixel du 31 mai consacrée à l’hortithérapie. Plus que jamais, ce projet démontre comment des participants convaincus et des animateurs passionnés peuvent faire des miracles dans le jardin. Un grand bravo et bonne continuation.

Des élèves qui participent au Jardin Extraordinaire de Saintex sont venus recevoir le prix récompensant leur jardin avec leurs professeurs.

Des élèves qui participent au Jardin Extraordinaire de Saintex sont venus recevoir le prix récompensant leur jardin avec leurs professeurs.

Enfin, dans la catégorie insertion, c’est la Segpa du collège Antoine de Saint-Exupéry d’Ermont dans le Val-d’Oise qui remporte le prix. Une Segpa, c’est une section d’enseignement général et professionnel adapté, des classes qui accueillent des jeunes en grande difficulté scolaire. L’objectif est de leur redonner confiance en eux et le goût d’apprendre. Le jardin a semblé un bon moyen d’y arriver. Quelques professeurs, un employé de Truffaut, une aide financière et voilà le projet qui sort de terre plus vite que prévu. Pour boucler la boucle, les jeunes cuisinent leur récolte pour leurs profs. A la fin juin, j’ai l’intention d’aller visiter le Jardin extraordinaire de Saintex lors d’une soirée porte ouverte. A bientôt au Jardin extraordinaire…