Allez voir « Le potager de mon grand-père »

AfficheMalgré le hiatus annoncé, impossible de ne pas réagir immédiatement en sortant ce soir d’une avant-première du documentaire « Le Potager de mon grand père« . On suit pendant une saison ce grand père et son petit-fils dans la transmission des gestes et des valeurs du jardinier, du cueilleur de champignons, de l’amoureux de la nature, de l’homme fièrement planté dans la terre. Submergé par d’intenses et pudiques vagues de chagrin lorsqu’il pense à sa femme récemment décédée, le papy de Martin Esposito lui apprend comment recueillir les graines pour l’année suivante, comment semer à la bonne lune, quand arroser les tomates, pourquoi les « mauvaises » herbes ont aussi leur raison d’être, comment faire cuire les champignons sauvages avec de l’ail ou mettre en conserves du coulis de tomates pour l’hiver. De la graine au bocal à l’assiette, ce vieux monsieur de 85 ans, qui a appris de son propre grand-père calabrais, respire la sincérité, la gentillesse, le bon sens. Il désapprouve discrètement des méthodes de culture, plus agressives et destructrices, de sa belle-soeur et de son beau-frère, voisins mitoyens qu’il côtoie tous les jours au jardin. Mais comme son petit-fils le dira après la séance, en quelques mots qui sonnent vrais, il ne s’agit pas de stigmatiser l’autre. Mais de le respecter comme on respecte la terre et peut-être de l’inspirer à changer. Lui, en tout cas, sent une vague de changement.

Les graines du potager de son grand père.

Les graines du potager de son grand père.

Après Super Trash en 2013, le dernier documentaire de ce jeune réalisateur sort en salles le 20 avril. Il faut courir le voir, c’est un film qui fait gonfler le coeur. En partie parce que la productrice est aussi la mère du réalisateur, sous le joli nom de Mother and Son. Les Esposito sont un clan sympathique. Un petit conseil, n’y allez pas le ventre vide : les cèpes qui dorent dans la poêle, le coulis de tomates qui coule à flots, les légumes crus que le papy croque tout le long du film avec régal seront une torture intenable. Et au sortir de ce film, beau dans les moindres détails des images, des sons et de la musique, nous avions la chance de recevoir une petite poignée de graines de courge…Les miennes iront tout droit dans le jardin partagé que nous sommes en train de créer dans notre rue. Merci à Martin et à son grand père.

75% des Français jardinent régulièrement

Cet « Observatoire des loisirs en plein air » est une invention de Campingaz, la marque d’accessoires de camping, de barbecues et autres équipements pour vivre des aventures « outdoors ». On imagine donc que son enquête annuelle a à cœur d’apporter de l’eau au moulin de la marque. Cependant j’aime les résultats de cette enquête réalisée avec OpinionWay (1) et j’ai envie de les partager avec vous.

97% des Français pratiquent au moins un loisir de plein air. « Si certaines activités sont l’apanage des + 35 ans comme le jardinage, ou des CSP+ comme les sports nautiques, d’autres comme le barbecue, le camping, le pique-nique ou la randonnée apparaissent comme trans-générationnelles, universelles et surtout inscrites dans les pratiques contemporaines », avance l’Observatoire. « L’idéologie de plein air est de plus en plus présente : le contact avec la nature, la recherche de proximité parfois un peu « idyllique » avec celle-ci peut aussi s’interpréter comme un retour aux valeurs simples, authentiques. »

Venons-en au jardinage que ¾ des Français pratiquent régulièrement selon cette enquête. « 81% d’entre eux y voient une source importante de plaisir et de convivialité ! Les Français ont donc besoin de ressentir un contact quotidien avec le végétal. Leur moral est influencé par les saisons. Le jardinage, le travail de la nature, seraient une thérapie face au stress. 90% des Français considèrent que le jardinage ou le potager est un loisir à la fois créatif et déstressant. »

On apprend également que « Les Français qui jardinent y consacrent un budget moyen de 32 euros, et le retour sur investissement est important : 97% d’entre eux trouvent que les légumes et les fruits qu’ils cultivent sont meilleurs. On peut également rapprocher cette envie de potager de ce qu’on appelle l’écologie à portée de main, faite de petits riens aux grands effets : 93% des Français considèrent que le potager c’est « pratiquer des gestes écolo au quotidien, agir à sa manière en faveur de la bio diversité ». Par temps de crise, les Français apprécient : 87% considèrent que cultiver son potager est une source d’économie. »

En conclusion, le bonheur est dans le jardin.

(1) Etude quantitative réalisée par Internet les 27 et 28 février 2013, auprès d’un échantillon national représentatif de 1 003 individus âges de 18 ans et plus.

Deux ados au jardin : « Dehors on se sent plus libre »

Les jeunes sont à l’honneur toute la semaine pour fêter la rentrée des classes.

Charlie aime jardiner à l’école, dans la communauté, à la maison.

Charlie est un jardinier récidiviste. En classe de CM2, ce jeune Américain a la chance d’avoir un cours de jardinage. « Une fois par semaine, par groupe de 5, nous allions jardiner. C’était dans la cour de récréation. Nous mangions ce que nous cultivions, comme des choux frisés. » L’année suivante, il s’implique dans un jardin communautaire dans sa ville (Alameda, California). « Nous étions tous des bénévoles et on compostait, on enlevait les mauvaises herbes, on plantait, on mettait de l’engrais ». A la maison aussi, il a planté, des asperges, du basilique, de la ciboulette. « Jardiner, c’est relaxant et amusant », conclut Charlie.

Pour Killian qui vit dans un petit village en Haute-Savoie, jardiner est presque un besoin vital. « J’ai toujours aimé être dehors. Dedans, j’ai l’impression d’être enfermé. J’ai besoin d’air pur. Dehors, on se sent plus libre », affirme-t-il. A partir de la 5e, il se met à jardiner à la maison avec ses parents. « On a eu un potager, mais les limaces l’ont mangé. On a planté beaucoup de plantes de décoration et aussi des plantes exotiques qu’on essaie d’adapter. » Parmi ses plantes préférées, les coquelicots et les bananiers. Un intérêt pour la nature qu’Isabelle, sa maman, confirme. « Il fait des cabanes avec ses copains le week-end, aime dessiner des jardins, concevoir, créer, veut être en harmonie avec la nature et trouver un moyen de planter, sans abimer. »

Killian en pleine plantation pendant son stage avec le paysagiste Maurice Marchesi.

Pour tester son intérêt dans le métier de paysagiste, il fait des stages avec Maurice Marchesi, un « jardinier paresseux » qui s’occupe du Jardin des plantes autonomes. « J’apprenais à savoir comment les plantes réagissent si on met d’autres plantes à côté par exemple ou comment elles se développent quand on s’en occupe de différentes façons. » Du coup, à la rentrée, il commencera un bac pro « Aménagements Paysagers » dans un lycée agricole près de chez lui. « On va apprendre les noms des plantes en latin et en français et travailler dans le jardin du lycée. » Killian aime la nature et aimerait tout faire pour la conserver. Par exemple, il aimerait trouver des solutions pour que les outils à essence qui servent à travailler au jardin ne contribuent plus à l’effet de serre. Quelles promesses d’avenir!