
Dominique du Peloux de Green Link « Je me suis intéressé aux bienfaits de la nature pour l’homme qui va bien, mais encore plus pour l’homme qui va mal. »
Créé fin 2013, Green Link est un fonds de dotation qui a déjà accompagné une douzaine de projets. Un fonds animé par une conviction, « la nature est un lieu privilégié pour mettre en œuvre des actions de réinsertion sociale et professionnelle ». La nature ne se résume pas ici aux jardins, elle comprend la ferme, la forêt, la montagne, peut-être un jour la mer. Grâce à des financements sur trois ans allant de 5 000 à 30 000 euros, Green Link soutient des projets auprès de quatre publics : les personnes désocialisées ou éloignées de l’emploi, les jeunes en décrochage, les personnes en situation de handicap ou de longue maladie et enfin les personnes détenues ou sous main de justice.
Dominique du Peloux, le fondateur de Green Link, est un financier. Il n’en fait pas mystère. Après 30 ans d’expérience, notamment en tant que fondateur du fonds d’investissements Chequers spécialisé dans les PME, il a créé Green Link sur le principe d’un fonds distributif. Précisons en passant que Green Link est membre d’Un Esprit de famille, une association qui regroupe les animateurs de fonds d’initiative familiale. L’idée de Dominique du Peloux est de sélectionner des associations en accord avec la mission de Green Link, « des associations qui tiennent la route et qui apportent un retour sociétal même si on ne sait pas encore bien le mesurer », explique-t-il.
« Beaucoup d’associations travaillaient déjà autour de la protection de la nature et de la biodiversité. Puis, j’ai rencontré le fondateur des Jardins de Cocagne. Je me suis intéressé aux bienfaits de la nature pour l’homme qui va bien, mais encore plus pour l’homme qui va mal. » Cependant, il souhaite apporter à la philanthropie une approche professionnelle. « Je veux sortir d’une logique qui fonctionne à l’émotion et aux liens personnels à des causes. Je veux sortir de la bienfaisance. Il faut devenir professionnel et efficace. Les associations doivent expliquer clairement leurs actions. » C’est son conseil d’administration, actuellement composé de trois personnes, qui tranche. Nouvellement arrivée en tant que directrice du développement, Emmanuelle Berthomier aide à amplifier l’action de Green Link.
Focus sur quelques projets

Les missions de Green Link
En partenariat avec l’Association Nationale des Visiteurs de Prison (ANVP), Green Link contribue au financement d’un livre blanc qui va répertorier les jardins déjà implantés dans les lieux de détention et mettre en évidence les bonnes pratiques. Dans le monde pénitentiaire qui fait la Une en ce moment avec ses fortes tensions, les jardins ont commencé à entrer tout doucement (au centre pénitentiaire de Nantes, dans la maison centrale de Saint-Maur à Châteauroux,…) et a procuré des effets apaisants pour les détenus et les surveillants. Auprès de détenus toujours, la Ferme de Moyembrie est une ferme et un lieu de vie où des personnes en fin de peine travaillent au maraichage, à l’élevage ou à l’entretien des bâtiments.
Green Link soutient également Teragir, une association qui œuvre dans le domaine du développement durable. « A l’occasion de la Journée Internationale des Forêts qui aura lieu le 21 mars, Green Link, en partenariat avec Teragir, organise, du 8 janvier au 15 février 2018, un concours s’adressant aux associations œuvrant en faveur de l’insertion à travers les métiers de la forêt, du bois et des espaces verts », explique le site du Green Link.
La Lendemaine, c’est une association et un Foyer d’Accueil Médicalisé qui accueillent des adultes sur le spectre de l’autisme. Dans cette ferme en pleine nature située en Essonne, les résidents participent à des activités agricoles et artisanales pour une insertion ayant du sens, une meilleure qualité de vie au contact de la nature et une autonomie améliorée.
Quant à la Bergerie de Berdine dans le Luberon, il s’agit d’accueillir et d’accompagner des personnes en situation de grande exclusion, souffrant souvent de dépendances à des substances. Depuis 1977, « Les personnes accueillies travaillent sur différents ateliers domestiques ou de production en lien avec la ferme et le plein air (coupe de bois, maraîchage, cuisine, buanderie, chèvrerie, fromagerie…) afin de reprendre goût au travail et à l’effort ».
Green Link soutient aussi Seuil, une association qui propose aux jeunes de 14 à 18 ans de longues marches de rupture ou Cheval Espérance qui propose des activités d’équitation adaptée dans un milieu naturel ressourçant à des personnes en situation de handicap. Pour la nouvelle année, Green Link s’engage aux côtés de Veni Verdi dont j’avais déjà dit un mot et dont le nouveau projet est ambitieux : une ferme urbaine expérimentale sur 2 500 m2 au sein du collège Flora Tristan dans le 20e arrondissement de Paris.
Si vous avez un projet dans un des domaines cibles de Green Link et que vous cherchez un soutien financier, vous savez ce qui vous reste à faire. Pour plus d’information sur d’autres sources de financement, je vous renvoie à une série publiée en 2016 (1, 2, 3 et 4).