Une Jardinière de France à l’école

Allium et linaria purpurea dans le jardin de Marie-France Banvard

Allium et linaria purpurea dans le jardin de Marie-France Banvard

Marie-France Banvard est entrée dans l’association Les Jardiniers de France en 1981. Elle aime partager ses connaissances du jardinage, des plantes vivaces en particulier, et des pratiques écologiques. A travers de cette association créée en 1876 pour encourager les jardins ouvriers, elle donne des cours chez elle et dans des jardins solidaires. Le sien dans le 11e arrondissement est un havre de verdure. Elle a la chance de vivre au rez-de-chaussée dans un appartement adossé à un beau jardin qui pousse en toute liberté. Dans un petit carré, elle a planté tout ce qu’il faut pour attirer des insectes de toutes sortes : du blé noir ou sarrasin vivace, de l’aïl décoratif, de l’oseille, des pâquerettes. Le paillage garde la fraicheur, protège le sol du chaud et du froid et donne un abri aux vers de terre. L’agastache plait aux abeilles tandis que l’helichrysum orientale attire plus particulièrement les abeilles solitaires. Les huiles essentielles des plantes repousse les pucerons. Avec le sureau à côté, c’est un véritable guet-apens pour eux. Attirés par le sureau, les pucerons deviendront le déjeuner de coccinelles.

Le plaisir de l'arrosage

Le plaisir de l’arrosage

Il y a 5 ans, l’école Eugene Napoléon-Saint-Pierre Fourier l’appelle pour créer un jardin pédagogique avec des enseignants volontaires. Elle répond à l’appel et investit 80 m2 qui sont aujourd’hui couverts de fraisiers, de tomates cerises, d’haricots, d’épinards, de blettes, de topinambours,… « Les enfants adorent, ils accrochent », raconte Marie-France qui reçoit des élèves de CLIS (Classe pour l’inclusion scolaire) ainsi que des enfants de petite et moyenne section de maternelle. La CLIS est « un parcours scolaire qui oriente à partir de la fin du cycle 1 (fin de moyenne section) et parfois même à l’âge pré-élémentaire (de 3 à 5 ans), les enfants en difficulté ou en situation de handicap vers des classes comprenant 12 élèves au maximum. L’objectif est de scolariser tous les élèves et de permettre aux élèves en situation de handicap de suivre totalement ou partiellement un cursus scolaire en milieu ordinaire. »

Marie Diot est l’un des enseignantes avec qui travaille Marie-France. « L’idée est super. Comme l’art thérapie que j’ai aussi travaillé, ça apporte beaucoup aux enfants. C’est important de sortir du scolaire et de travailler le concret avec eux », explique-t-elle. Toutes les semaines, elle emmène six élèves au jardin pour une après-midi. Les enfants désherbent, sèment des graines, travaillent le terreau, « tout le quotidien du jardin ». Tous les enfants ne réagissent pas de la même manière. « Certains aiment toucher la terre. D’autres détestent la terre et les bêtes. On les accompagne en leur montrant que ce n’est pas sale et ils s’acclimatent. Certains d’entre eux trouveront un métier dans le jardin. Ils commencent à construire un projet pour leur avenir professionnel. »

L'automne au jardin

L’automne au jardin

Même en hiver, le jardin est source d’interrogations. « On travaille sur les animaux et ce qu’ils font pendant l’hiver. Les plantes aussi et ce qui se passe sous la terre pendant l’hiver. On apprend comment on fait du compost et pourquoi. On peut toujours faire le lien et retourner voir quelque chose au jardin », explique l’enseignante. Marie apprécie le soutien de Marie-France et apprend beaucoup à son contact. « On part toujours des enfants. Marie-France a cette capacité à leur répondre, elle sait leur parler. » Marie a conscience qu’une classe CLIS avec un jardin, c’est rare à Paris. D’ailleurs, elle n’en connaît pas d’autres. Il faut toujours des pionniers.

Au fait, si vous êtes parisien ou à Paris le weekend du 21-22 septembre, n’oubliez pas la fêtes des jardins. Par ici, le programme.

La magie de la naissance du haricot.

La magie de la naissance du haricot.

Mais quelle est cette petite bête?

Mais quelle est cette petite bête?