De quoi parle-t-on quand on parle de thérapie horticole?

Atelier de tressage avec des enfants au Centre hospitalier spécialisé Georges Mazurelle à La Roche-sur-Yon

Je crie « Pouce ! ». Ces trois jours de formation ont fait exploser mon « réseau » en France et les idées d’articles se bousculent au portillon. Pour autant, je ne vais pas dévier de mon rythme choisi : deux articles par semaine. Comme j’avais aussi quelques interviews sous le coude avant le stage (une hortithérapeute américaine dont le jardin municipal est conçu pour accueillir divers groupes pour des séances d’hortithérapie, le trio du collectif La Valise et leur Terraform), je veux leur faire la place qu’il se doit. J’avais aussi le projet de fournir quelques définitions de l’hortithérapie, ce que je n’ai jamais fait jusque là.

Il est temps !

Accordons aux Anglo-saxons le droit d’ouvrir le bal des définitions puisque la thérapie horticole est chez eux une pratique plus ancienne. Dans ce « position papier »,  l’American Horticultural Therapy Association (AHTA) clarifie sa position. Ce document est extrêmement complet et cite également des études qui se sont penchées sur les bénéficies de la thérapie horticole dans plusieurs domaines (cognitif, psychologique, physique, social). A lire absolument. Pour la faire courte, « la thérapie horticole est la pratique d’intéresser un client dans des activités d’horticulture, avec la médiation d’un thérapeute formé pour atteindre des objectifs de traitement spécifiques et documentés. AHTA est convaincu que la thérapie horticole est un processus actif qui se déroule dans le contexte d’un projet de traitement établi où le processus lui-même est considéré comme l’activité thérapeutique plutôt que le produit fini. Des programmes de thérapie horticole peuvent exister dans toute une variété de lieux de santé, de réhabilitation et de résidences. »

Sébastien Guéret de Formavert propose cette définition : « L’hortithérapie c’est l’intégration des activités horticoles dans un processus de soin, de lutte contre la maladie ou encore de lutte contre l’exclusion, au même titre que les activités artistiques que sont la peinture ou la musique. » Il considère que l’hortithérapie peut offrir des solutions intéressantes pour les personnes souffrant des troubles suivants, un spectre très large dont ce blog a déjà exploré plusieurs exemples (suivre les liens).

Dans son livre Toucher la terre, Anne Ribes écrit que « le principe actif de cette étrange thérapeutique réside précisément en la transformation du soigné en soignât. C’est en donnant aux plantes cette attention affectueuse et précise, en se préoccupant de leur croissance et de leur santé que l’on recevra en échange les bienfaits espérés. » Et je reprends les propos de Jean-Paul Ribes en les concentrant : « La maladie, c’est ce qui nous rend absent. Le jardin est une stratégie de la présence. Quand on est présent au monde, on se porte bien…On ne prescrit pas le jardin, c’est une appropriation. Ce n’est pas un jardin de soin s’il n’y a pas d’évolution dans le temps…Le jardin doit privilégier le vivant et la simplicité. Pour écouter le jardin, il ne faut pas lui surajouter des messages qui perturbent…Faire un jardin, c’est faire la révolution dans un établissement. »

Même dans une discipline aussi jeune, on se rend compte qu’il y a des nuances, des différences d’approches, voire des écoles. Aux Etats-Unis, l’AHTA distingue « horticultural therapy », « therapeutic horticulture », « therapeutic gardens », « healing gardens », « restorative gardens »,…En France, où la discipline est encore plus naissante, on perçoit aussi des différences d’approches qui pourront, on l’espère, se réunir dans un seul élan pour faire avancer les choses.

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