« Que faisaient Adam et Eve dans le jardin ? », demande Robert Bornstein, hortithérapeute depuis 18 ans. De l’hortithérapie, bien sûr. « Toutes les civilisations ont compris les bénéfices, mais il n’y avait pas de nom officiel. En 1782 à Philadelphie, quelqu’un a lancé un programme. » Après un diplôme en horticulture, Robert se spécialise dans la thérapie par le jardinage et obtient le titre de « registered horticultural therapist » (HTR) après des études complémentaires et un stage supervisé avec des patients souffrant de troubles mentaux chroniques.
Depuis, il a développé sa propre entreprise (Robert’s Tropical Paradise Garden) dans la région de Miami en Floride et intervient principalement dans des maisons de retraite, à la fois des établissements où les résidents vivent indépendamment (independent living) et des établissements où ils sont plus encadrés (assisted living) ainsi que dans des centres de jour. Même si sa propre pratique est florissante, il est déçu que la discipline n’ait pas fait plus de progrès en 20 ans. « Nous n’avons pas la même reconnaissance que les kinés, les ergothérapeutes ou les thérapeutes qui utilisent la musique. Nous sommes à la traine et c’est un désavantage pour les jeunes qui obtiennent des diplômes en thérapie horticole », regrette Robert.
Il propose une variété d’activités aux participants en fonction de leurs capacités : jardinage dans des platebandes surélevées, jardins d’herbes, jardins pour attirer les papillons, activités manuelles qui peuvent être partagées avec les familles (les enfants des résidents aiment venir aux séances avec Robert pendant leurs visites). Dans les unités pour les patients souffrant d’Ahlzeimer, il affirme qu’il voit parfois des miracles. « Certains patients ne quittent leur chambre que pour venir à mon activité. Je pense aussi qu’ils sont heureux de voir un homme plus jeune, c’est une connexion. Je traite les gens avec dignité, comme un confident, et je me fais souvent l’avocat de leur cause auprès de l’établissement. »
Comme beaucoup d’autres thérapeutes horticoles, Robert souffre des coupes dans les budgets. « Mais il arrive que les établissements se débarrassent du chanteur ou du clown et me gardent! Quand l’Etat vient les voir, cette activité fait de l’impression car c’est encore assez inhabituel. » Robert facture entre 65 et 95 dollars de l’heure (52 à 77 euros), fournitures comprises. Il avoue que son activité est rentable car il est basé dans une large zone urbaine de plusieurs millions d’habitants qui peut lui fournir assez de travail.
Robert est convaincu que les bienfaits du jardinage sont accessibles à tous, pas seulement des patients ou des résidents d’établissement. Ainsi dans cette vidéo, il explique comment faire de l’exercice en jardinant. Sa chaine YouTube propose d’autres vidéos didactiques. Robert se sert de tous les réseaux sociaux pour colporter la bonne parole au sujet de la thérapie horticole (en plus de son site et de son blog, vous pouvez le trouver sur Facebook, LinkedIn et Twitter @robbornstein).
we feel very close with Robert’s activities! Mais au moins , aux Etats Unis , l’hortithérapie est elle reconnue comme une discipline à part entière, en institution ou dans la cité, comme en témoigne l’initiative exemplaire de Michelle Obama
En France, le jour viendra sûrement où l’hortithérapie sera mieux connue et reconnue. Travaillons-y ensemble!