Les jardins ne font pas la rentrée

Il y a quelques semaines au Jardin de Bonne

C’est la rentrée. Prenons une grande respiration pour calmer nos esprits déjà surchauffés. Oui, vraiment. Fermez les yeux si vous en avez envie et respirez profondément plusieurs fois. Pour vous reconnecter à votre corps, à ce moment. Pour arrêter la roue à hamster quelques instants. C’est un super pouvoir que nous avons toutes et tous.

Les jardins, on le sait, ne prennent pas de vacances. Ils poussent, avec ou sans nous. Pour celles et ceux qui s’occupent de jardins dans des lieux de soin, j’espère que vos jardins ont bien passé le cap de l’été et des vagues de chaleur. J’espère aussi que, pendant ces deux derniers mois, vous avez eu « votre dose » de nature, que vous avez profité de moments d’émerveillement dans un minuscule jardin urbain ou une immense forêt millénaire, que vous avez fait des découvertes étonnantes tous vos sens en éveil, que vous avez rencontré vos proches et vos amis différemment entourés de nature en promenade ou en pique-nique ou bien encore que vous avez fait une sieste dehors bercés par le chant des oiseaux. 

La nature, ce n’est pas que pendant les vacances. Rappelez-vous qu’elle est là autour de vous à tout moment, même pour les ultra-urbains. Pendant le confinement, on l’a vue se manifester plus librement et beaucoup de gens ont ressenti une attirance nouvelle pour la nature et son pouvoir ressourçant. J’en avais parlé en avril, en mai, en juin et vous avez sans doute lu pas mal d’articles un peu partout à ce sujet. Ne l’oublions pas.

Psychothérapie à l’air libre

C’est sur la force de ce constat et en me basant sur mon engagement depuis 2012 autour de la nature et de la santé que j’ai pris une décision toute naturelle. En parallèle de mon travail de psychologue à temps plein auprès de personnes âgées qui vivent chez elles, je souhaitais lancer une activité de psychothérapeute – forcément réduite en termes d’heures par semaine – auprès d’adolescents ou d’adultes. Cette activité se déroulera exclusivement dans des jardins à Paris. Il existe des jardins assez grands et procurant assez d’espaces privés pour servir de cadre à des séances qui respectent la nécessité de confidentialité. Assis ou en marche, nous utiliserons l’approche des thérapies comportementales, cognitives et émotionnelles (TCC ou TCCE) à laquelle je suis formée et qui a fait ses preuves pour les personnes souffrant de nombreux troubles comme la dépression et l’anxiété, les troubles obsessionnels compulsifs, le stress post-traumatique, la douleur, les troubles du sommeil et d’autres.

Je n’invente rien. Yann Desbrosses que je vous avais présenté au début de l’été pratique en plein air et considère même que « les séances en pleine nature sont une alternative sanitaire » dans la période actuelle. Il y a deux ans, je vous avais aussi parlé de Beth Collier, une psychologue anglaise qui reçoit dans les bois. Si cette pratique n’est pas nouvelle, elle n’est pas encore très répandue. Mais elle me semble s’imposer aujourd’hui comme une évidence. Il existe sans doute d’autres exemples, que j’aimerais découvrir. En tout cas, c’est l’envie qui me porte de mon côté et qui devra forcément correspondre à l’envie de mes futurs patients. 

Deux suggestions pour nourrir l’esprit

La reprise des activités diverses, les sollicitations en tout genre nous accaparent. Le temps nous semble compté. Je ne vais pas vous submerger. Voici juste deux propositions qui ont le mérite d’ouvrir nos horizons, de nourrir nos esprits.

Mon été a été marqué par une lecture recommandée par Florence Gottiniaux. Merci, Florence. Vous connaissez peut-être déjà ce livre. Il pose beaucoup de questions qui partent du jardin potager et maraicher et ont des ramifications globales. « Permaculture, guérir la Terre, nourrir les hommes », Perrine Hervé-Gruyer et Charles Hervé-Gruyer, Actes Sud, 2017.

Je vous suggère aussi cette master classe de Gilles Clément diffusée sur France Culture en 2019. On cite souvent Gilles Clément sans l’avoir lu ou sans bien le connaître. J’avoue que c’est mon cas. Voici l’occasion en une heure de l’écouter développer sa pensée. Rien à lire, juste à écouter. « La nature vient créer avec vous, elle continue quand vous n’êtes pas là ».

Mon chêne préféré dans le Poitou

3 réflexions au sujet de « Les jardins ne font pas la rentrée »

  1. Merci Isabelle pour ces conseils de lectures, écoute.
    Hâte de pouvoir échanger avec toi sur ce que tu auras pu vivre, constater, expérimenter lors de ces nouvelles séances au jardin. Et qui sait, peut être nouvel article sur Plus de Vert Less Béton ? Je garde ton désir de discution à bâton rompu en tête… Toutes ces années t’auront finalement conduit à la pratique du jardin de soins en tant que pro. C’est formidable et je suis vraiment heureuse de pouvoir assister à cette évolution. Bravo à toi pour ce chemin parcouru. N’oublie pas de te remercier ! 🙂 à très bientôt, Paule.

  2. « Rien à lire, juste à écouter. »… au pied de ce chêne, devant ce paysage qui m’invite à me ressourcer. Merci Isabelle, bravo pour cette décision. Plus qu’une étape, elle me semble être la dernière pièce du puzzle de ta vie, celle qui harmonise l’ensemble. Harmonie dynamique bien sûr et, pour l’instant, dans une nature en ville.
    A très bientôt pour des échanges non virtuels !

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