
Un hôtel à Singapour (photo de Lucas Foglia dans l’article de National Geographic)
Vous voulez créer un jardin de soin ? Vous avez besoin d’arguments sur les bienfaits de la nature sur la santé mentale des être humains, si possible ancrés dans des recherches scientifiques ? Voici quelques études récentes, glanées ici et là. Attention, la plupart de ces articles scientifiques sont en anglais et ils sont payants si on souhaite lire l’intégralité de l’article. Certaines études prennent le jardin pour cadre, d’autres la nature plus largement.
Bonjour estime de soi, adieu dépression
Cette étude anglaise publiée en 2015 a pu mesurer que les personnes ayant une parcelle dans un jardin familial (« allotments ») avaient une meilleure estime de soi, étaient moins dépressives, moins fatiguées et avaient plus de vigueur qu’un groupe contrôle sans jardin familial. Les chercheurs en concluent que ces jardins familiaux (ou collectifs ou jardins ouvriers), pour lesquels il y a de longues listes d’attente, peuvent jouer un rôle important dans la santé mentale et devraient être utilisés comme un moyen de prévention. Lire le résumé de l’étude.
L’exercice physique stimule les fonctions cognitives
Cet article énumère plusieurs études qui démontrent que l’exercice physique a des effets positifs sur les fonctions cognitives : des enfants qui faisaient régulièrement de l’exercice amélioraient leurs fonctions exécutives et en particulier leur « inhibition attentionnelle », des adultes âgés souffrant d’un léger déclin cognitif avaient améliorer leurs mémoires spatiale et verbale grâce à certains exercices physiques, d’autres réussissaient à lutter contre la mort neuronale grâce à des exercices avec des poids et des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer voyaient aussi une amélioration cognitive en pratiquant régulièrement la marche. Aucune de ces études n’avaient pour cadre le jardin ou la nature, mais il me semble que les résultats pourraient être extrapolés. Lire l’article de vulgarisation menant aux diverses études.
Le retour d’expérience du CHU de Nancy
L’équipe de Thérèse Rivasseau-Jonveaux à Nancy a publié une étude intitulée « Un jardin comme outil de soins en unité cognitivo-comportementale » dans Soins Gérontologie (2014). Le résumé est succinct, mais conclut que « Pour stabiliser les troubles du comportement, dans le cadre d’une prise en charge non médicamenteuse, le jardin thérapeutique a toute sa place. » Lire le résumé de l’article.
La bactérie Mycobacterium vaccae combat la dépression
Dans une étude publiée en 2007, des chercheurs anglais avaient démontré sur des souris que cette bactérie que l’on trouve dans la terre avait la capacité d’activer les neurones qui sécrètent la sérotonine, l’hormone responsable de réguler l’humeur et dont le manque peut causer la dépression. Lire le communiqué de l’université de Bristol.
Le cerveau dans la nature
Que se passe-t-il dans un cerveau exposé à la nature ? Cet article de National Geographic est un vrai bonheur, des études racontées comme un voyage. On rencontre David Strayer, un psychologue cognitif de l’université de l’Utah dont l’hypothèse est que le cortex préfrontal peut se reposer, comme un muscle fatigué, au bout de quelques jours dans la nature. Des chercheurs de l’école de médecine de l’université d’Exeter qui ont découvert que les urbains qui vivaient près de plus d’espaces verts ressentaient moins de détresse mentale. Des chercheurs japonais qui ont montré que des participants qui marchaient dans des forêts, comparés à des marcheurs en ville, voyaient des bénéfices bien réels : une baisse de 16% de leur niveau de cortisol (hormone du stress), une baisse de 2% de leur tension et une baisse de 4% de leur rythme cardiaque. Lire et regarder l’article.