Trellis, une association pro-hortithérapie en Ecosse

Bonne année à toutes et à tous. Je forme le voeu que les jardins de soin continuent à prendre racine cette année, en France et ailleurs. Pour ma part, j’ai pris une résolution : sortir des frontières. Pas uniquement aux Etats-Unis où nous allons faire un tour régulièrement. Mais en Europe, au Japon et ailleurs. Par contre, le début du mois de janvier étant très chargé professionnellement, je vais m’accorder une ou deux semaines de pause après cette semaine. Mais pour tenir les bonnes résolutions, on commence tout de suite avec le portrait de Fiona Thackeray de Trellis.

Fiona Thackeray à la conférence annuelle de Trellis qui, tous les mois de mars, permet à une centaine d'hortithérapeutes d'échanger leurs bonnes pratiques. A ses côtés, son "boss"  Jim McColl, spécialiste du jardinage qui donne des conseils à la BBC Scotland depuis des années.

Fiona Thackeray à la conférence annuelle de Trellis qui, tous les mois de mars, permet à une centaine d’hortithérapeutes d’échanger leurs bonnes pratiques. A ses côtés, son « boss » Jim McColl, spécialiste du jardinage qui donne des conseils à la BBC Scotland depuis des années.

Après avoir travaillé pour Thrive, le pilier de l’horticulture sociale et thérapeutique en Angleterre, Fiona Thackeray a fondé Trellis, une association écossaise dont l’objectif est de « soutenir la santé à travers l’horticulture ». « Nous existons parce que ceux qui pratiquent l’hortithérapie sont seuls dans leurs établissements. Ils n’ont pas de collègues. Nous devenons donc un groupe de pairs pour eux. Ils commencent souvent un programme suite à une demande. Ils viennent nous pour avoir des idées. Nous organisons des journées de partage de « bonnes pratiques ou sur des thèmes comme l’évaluation que certains pratiquent plus que d’autres », explique Fiona. Le site de l’association répertorie également des offres d’emploi. Les membres de Trellis travaillent avec des participants souffrant de traumatismes crâniens, AVC, démences, addictions, troubles du développement, santé mentale ainsi qu’avec des personnes sans domicile fixe.

242 projets en Ecosse

« Une tendance nouvelle, ce sont les enfants avec des troubles multiples. Mais nous sommes aussi très actifs dans les maisons de retraite où les résidents sont enfermés et n’ont pas l’opportunité de sortir. L’accès à un jardin est un droit et les avantages sont nombreux comme le montrent un tas de recherches », raconte Fiona dont l’association emploie trois personnes à temps partiel et sept conseillers en freelance. Ce sont eux qui répondent aux questions des membres et interviennent sur le terrain (un hospice dont le programme est en crise par manque d’argent, un jardin à revoir pour le rendre accessible aux fauteuils roulants). Au total, les membres de Trellis représentent 242 projets en Ecosse et dans le nord de l’Angleterre. « Il en existe sans doute le double. Il y a des programmes dans la plupart des prisons par exemple. Quand je visite un hôpital, je découvre quatre ou cinq projets », estime Fiona.

Fiona Thackeray (en tee-shirt rose) pendant une session d'information dans un centre de jardinage (Growforth à Fife ) en train d'expliquer des techniques de jardinage adaptées à des personnes souffrant de conditions de santé comme l'arthrite à la sclérose en plaques.

Fiona Thackeray (en tee-shirt rose) pendant une session d’information dans un centre de jardinage (Growforth à Fife ) en train d’expliquer des techniques de jardinage adaptées à des personnes souffrant de conditions de santé comme l’arthrite à la sclérose en plaques.

Trellis propose à la demande des formations pour les personnels de soin (ergothérapeutes, infirmiers,…). Ces formations se montent quand assez de gens ont exprimé un intérêt et elles tentent de jongler entre plusieurs sujets : l’adaptation aux diverses pathologies, mais aussi le financement ou la promotion. Au Royaume-Uni, les formations dans le domaine de la santé se heurtent à un processus d’accréditation très long. De plus, l’entité dispensant les accréditations a fermé la porte à des nouvelles disciplines. « Beaucoup de gens qui pratiquent n’ont pas de formation dans l’une ou l’autre des disciplines. C’est difficile de faire reconnaître leur expérience. » Fiona espère faire reconnaître des modules de formation, plutôt qu’un diplôme entier.

Une discipline dans l’air du temps

Elle voit de nombreux signes d’espoir en Ecosse. « Le jardinage est en vogue. Le médecin de la reine a parlé publiquement d’études sur le jardin et le stress, le jardin et la douleur. Dans des quartiers défavorisés où beaucoup de patients ont des problèmes complexes, les médecins généralistes font de la « prescription verte ». Ils encouragent les patients à se joindre à des groupes de jardinage pour les bénéfices physiques et sociaux », énumère-t-elle.

Fiona regarde aussi au-delà de l’Ecosse. Ayant identifié quelques interlocuteurs en France, elle n’a pas hésité à les contacter. C’est comme cela que nous nous sommes « rencontrées » virtuellement. Elle garde aussi un œil sur la communauté européenne. « Il y a des financements pour des programmes de formation et de partage de bonnes pratiques. Nous allons postuler à un programme dont le deadline est au printemps. » Et le 12 mars, Trellis tiendra sa conférence annuelle auquel Fiona invite tous les praticiens français intéressés…

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