Jeune entreprise dédiée à l’agriculture urbaine et issue du maraichage bio, Macadam Gardens s’est diversifiée dans la création de potagers en entreprises. « En utilisant des surfaces non utilisées, une terrasse inoccupée par exemple, on reverdit les lieux et on implique les salariés », explique Cédric Jules, son fondateur. « C’est une activité conviviale qui permet de sortir de son cadre et de renforcer la cohésion. » Le rôle de Macadam Gardens est de concevoir, installer et animer des jardins qui ne demandent pas trop d’entretien car les salariés doivent le faire vivre, souvent sur les temps de pause. Par ailleurs, la société offre sur son site web un ensemble de produits adaptés au jardinage en ville et des conseils sous forme de fiches. « Nous prouvons que c’est possible. »
Au printemps 2014, Macadam Gardens s’implique dans un nouveau projet à la clinique Pasteur à Toulouse qui a la réputation d’être à la pointe en termes de développement durable et de RSE (responsabilité sociétale des entreprises). De loin son plus gros projet actuellement. Sur une surface de 500 m2, 150 jardinières ont été installées sur le toit de cette clinique située en centre ville. Pour la culture, des travailleurs de l’ESAT de Nailloux (Etablissements et services d’aide par le travail) prêtent main forte au personnel. Une autre dimension intéressante du projet.
D’abord conçu pour les personnels, le jardin s’ouvre inévitablement aux patients. « Nous pensons accueillir des patients en cancérologie qui viennent à la clinique plusieurs fois par semaine. L’été prochain, nous allons leur aménager un coin pour eux avec des activités thérapeutiques. »
Un jardin pour les patients : une demande de la clinique
A travers le personnel soignant, Macadam Gardens entend les demandes de ces patients. « Ils veulent oublier la maladie, voyager à travers le jardinage. Ils veulent un endroit gai et coloré avec beaucoup de diversité. Je pense que des plantes aromatiques seraient aussi intéressantes pour les senteurs. » Un questionnaire qui a circulé a déjà récolté les noms d’une cinquantaine de personnes intéressées. L’idée serait que le jardin leur soit accessible 24h/24 avec une animation une fois par mois. Des bancs, des chaises en feraient un lieu de vie où il ferait bon discuter. « Dehors, on est plus à l’aise que dans un couloir d’hôpital », reconnaît Cédric Jules. Comme le personnel, les patients viendraient sur la base du volontariat.

Récolte de fraises. Cette année, le potager a produit 150 kilos de tomates et une soixantaine de kilos de haricots verts…
Pour sa première année, le potager a produit une récolte qui a permis de faire quelques repas 100% « hyper locaux » pour la cantine du personnel en utilisant tomates, aubergines, poivrons, piments, haricots verts, aromates et fleurs comestibles comme des capucines, des cosmos, des tagettes et des chrysanthèmes comestibles. Quant aux patients, ils ont pu déguster des fraises.
Etudes et appel à idées
Le projet de la clinique Pasteur va bénéficier d’un partenariat avec une école d’ingénieurs agronomes locale pour étudier ce potager en milieu urbain, notamment sur la question de la biodiversité des insectes et, grâce à un sociologue, sur l’impact du jardin sur les relations au sein de la clinique.
Cédric Jules est très preneur d’idées pour faire avancer le projet de jardin pour les patients en cancérologie. Que les lecteurs qui ont des expériences à partager dans ce domaine n’hésitent pas à le contacter (cedric.jules (at) macadam-gardens.fr).
Isabelle, merci pour cette fenêtre sur les toits de Toulouse avec les concepteurs en teeshirt et le ciel bleu. Tu nous apportes « que du bonheur » .
C’est un vrai maraichage en jardinières qui a été installé avec plein de goutte à goutte. J’espère qu’il y a (aura) un coin d’herbes folles et d’advantis qui permettra la contemplation et la connection avec une nature « naturelle » , non exploitée et non maitrisée par l’homme. Il est important pour les patients de l’hôpital aussi d’avoir un lieu ou la biodiversité s’installera au rythme de Dame nature pour ne pas laisser croire que l’être humain maitrise tout: lui même, la maladie et la nature. J’espère que plein de végetaux vont pousser en dehors des jardinières en géotextile et qu’il y aura plein de gens pour les contempler et s’amuser des caprices de la nature et des plantes en mouvement !
Et une première suggestion pour Cédric Jules et ses collègues. Merci, Nicole.