Basée à Paris, la Fondation Médéric Alzheimer œuvre depuis 1999 pour « promouvoir toute action et recherche sociale ou médico-sociale destinées à promouvoir et valoriser la place et le statut des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, à améliorer la qualité de vie des personnes malades, et celle de leurs aidants qu’ils soient familiaux, bénévoles ou professionnels. » Principalement en encourageant la recherche en sciences humaines et sociales ainsi que l’innovation de terrain. Ainsi depuis 2001, la Fondation a soutenu 328 initiatives locales pour un montant total de près de 3 millions d’euros. Depuis 2002, elle a également attribué 33 bourses doctorales et récompensé 13 Prix de thèse pour un montant total de 498 000 euros.
En janvier, la Fondation a publié un rapport d’étude intitulé « Jardins : des espaces de vie au service du bien-être des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de leur entourage. » Comme le précise l’introduction, il ne s’agit pas « de formuler une injonction à créer un jardin ou de définir un jardin type répondant à un cahier des charges ». L’étude analyse le fonctionnement de 21 jardins établis dans des établissements et des accueils de jour en France et à l’étranger. Elle propose donc des pistes de réflexion basées sur des retours du terrain et s’intéresse aux circonstances qui ont permis au jardin d’être investi par ses usagers (l’adhésion du plus grand nombre dès la conception est cruciale).
La présentation des 21 jardins (pp. 9-12) donne une idée de la variété des situations : au hasard, du Centre hospitalier gériatrique de Saint-Nazaire qui dispose dans son grand parc de jardins pour chaque unité à l’accueil de jour Espace Jeanne Garnier à Paris où les personnes âgées et les enfants d’une école primaire voisine ont collaboré sur un jardin d’agrément et un potager. Des exemples qui débordent des frontières puisqu’on trouve des expériences en Belgique, en Italie ou encore en Norvège. Pour classer les divers jardins rencontrés, les auteurs, Marie-Jo Guisset-Martinez, Marion Villez et Olivier Coupry, ont développé une typologie : jardin des rencontres, jardin passerelle, jardin « en action », jardin des sens et de la mémoire, jardin du souvenir, etc…
Les objectifs varient selon le type de jardin : faciliter les relations entre les résidents au sein de l’établissement, inviter les familles à prendre leur place dans l’institution ou le service, susciter les relations avec la communauté locale, jardiner, prendre l’air et profiter de la vue en faisant des activités au jardin, se promener à sa guise, trouver refuge dans le jardin,…Les auteurs mettent simplement en garde contre le « jardin vitrine » ou « jardin alibi » où le souci esthétique prend le pas sur les pratiques pour en faire un lieu figé et sans vie.
« Interface entre le « dehors » et le « dedans » d’un établissement, le jardin donne de nombreuses occasions aux visiteurs comme au personnel, de voir les personnes accueillies dans un contexte différent de celui de la chambre ou de l’unité », écrivent les auteurs. Ou encore « Dans les structures accueillant des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer l’existence d’un jardin ouvre la voie à des nombreuses utilisations contribuant à améliorer leur qualité de vie. De nos observations, se dégage l’idée qu’un tel espace, s’il est bien conçu, participe de l’humanisation des structures d’hébergement et de soin (au sens de la mise en avant des rapports humains) en mettant l’accent sur les liens, la convivialité, et où il est agréable de se promener, de rencontrer les autres, ou tout simplement de se reposer sur un banc et de jouir de la beauté de cet environnement. »
Téléchargez le rapport de l’étude sur le site de la Fondation.