Tout est lié. Planter des tomates a changé la vie de Steve et de Gail. Tous les deux à la retraite, ils vivent dans la région de San Francisco. Ils décident il y a quelques années de remplacer le gazon par des légumes dans le jardin qui s’étale devant leur maison dans les collines. « J’ai grandi à la campagne. Nous avions un jardin, des animaux. Tripoter la terre me manquait », avoue Steve qui a passé sa carrière à gérer des parcs publics dans la région. « J’aime manger et il n’y a rien de plus satisfaisant que de faire pousser sa nourriture », explique Gail qui était enseignante. « Les plantes qui se mangent ne sont pas seulement bonnes pour des questions de durabilité. Elles servent à quelque chose tout en étant belles. »
En lisant des livres, en feuilletant des catalogues de plantes, en se renseignant sur Internet, ils s’ouvrent à la diversité extraordinaire à leur disposition. De nombreuses variétés de tomates (« elles ont toutes une personnalité différente », affirme Gail), des courgettes, des fèves, des poivrons, des aubergines, des concombres, des betteraves, des salades et toutes sortes d’herbes. Dans le verger poussent des figuiers, des pêchers, des abricotiers, des poiriers, des grenadiers, des kakis.
Les deux jardiniers autodidactes sont fiers de cultiver sans utiliser de produits chimiques, ni trop d’eau. « Le sol n’est pas très riche. Nous y ajoutons du fumier de poulet et les feuilles de nos chênes transformées en paillis. Pour lutter contre les limaces, nous utilisons des « bateaux à bière, des bouteilles en plastique coupées en deux et remplies de bière », explique Steve. « Nous avons planté de la lavande pour attirer les abeilles. » Un des plaisirs du jardinage pour ces deux retraités actifs (ils font de la marche, du vélo et de la natation et voyagent beaucoup) est la sensualité. « Dans un monde où tout est électronique, la terre et le toucher sont un plaisir ».
Gail place le jardin au centre de son existence et considère le jardinage comme un style de vie. A partir des merveilleux produits biologiques de son jardin, elle a commencé à explorer de nouvelles recettes et à faire des conserves. De fil en aiguille, elle a fait son fromage et son pain. Les conserves font de merveilleux cadeaux à partager autour d’elle. Explorer de nouvelles espèces mène à des découvertes et, depuis quelque temps, ils ont appris à conserver les graines pour ensemencer l’année suivante. Ils ont également appris à amender le sol et à préparer leurs plants.
Comme ils ont plus de plants qu’ils ne savent quoi en faire, ils les partagent avec des amis. « Nous avons une vingtaine de personnes avec qui nous partageons un intérêt pour le jardinage. Nous échangeons beaucoup de choses. Dernièrement, Steve a aidé trois jeunes ados qui s’intéressaient au jardinage », raconte Gail. Le jardin est également une inspiration pour leurs voyages. « Nous sommes allés en Italie, en Provence pour faire l’expérience de leurs produits et de leur cuisine. Le jardinage est aussi une source d’exercice, une occasion d’être dehors et une source de beauté. »
Le meilleur moment pour rendre visite à Steve et à Gail est quand les tomates sont mûres. On les déguste directement dans le jardin avec une pincée de sel, gorgées de soleil. Et voilà l’essence du jardinage selon eux : des produits qui sont beaux et bons et offrent un moment de partage.