En réaction aux attentats du 13 novembre, laissons la parole au biologiste américain et spécialiste des fourmis, E.O. Wilson, qui nous dit que les êtres humains sont instinctivement et inconsciemment attirés vers les autres êtres vivants. C’est ce qu’il a appelé la biophilie, l’amour du vivant qu’il soit animal ou végétal. Un message qui fait du bien.
« Je définirais la “biophilie” comme la tendance innée à se concentrer sur la vie et les processus biologiques. Depuis notre prime enfance, nous nous préoccupons avec bonheur de nous-mêmes et des autres organismes. Nous apprenons à faire le départ entre le vivant et l’inanimé et nous nous dirigeons vers le premier comme des phalènes vers une lampe. Nous apprécions en particulier la nouveauté et la variété. Tout cela se conçoit d’emblée, mais il y a encore beaucoup à en dire. J’entends démontrer qu’explorer la vie, s’affilier à elle, constitue un processus profond et complexe du développement mental. Dans une mesure encore sous-évaluée par la philosophie et la religion, notre existence repose sur cette inclination.
La biologie moderne a conçu une façon toute nouvelle de considérer l’univers, laquelle s’accorde avec ce point de vue de la biophilie. En d’autres termes, l’instinct, pour une fois, s’aligne sur la raison. J’en tire une conclusion optimiste : c’est pour autant que nous en viendrons à comprendre d’autres organismes que nous leur accorderons plus de prix, comme à nous-mêmes. »
Pour aller plus loin, on peut lire Biophilie de E.O. Wilson (1984) ou cette interview récente en anglais.
merci. connais-tu le titre de son livre qui doit sortir début 2016?
Nicole, apparemment il s’appelle tout simplement « The Meaning of Human Existence »! Et apparemment il est déjà sorti si on parle de la même chose. Voir : http://eowilsonfoundation.org/e-o-wilsons-new-book-the-meaning-of-human-existence-bridges-questions-of-science-and-philosophy/