
Photo publiée dans “A Prisoner in the Garden”, un livre extrait de son autobiographie “Long Walk to Freedom”
Vendredi dernier alors que le monde digérait la nouvelle de la mort de Nelson Mandela, j’avais rendez-vous avec une Sud-Africaine de mon quartier, une femme extraordinaire qui a quitté son pays natal à 18 ans dans les années 1950. Après de nombreuses pérégrinations, Mary est à la tête d’une révolution tranquille – celle du compost – au cœur du 2e arrondissement de Paris, un arrondissement que j’ai déjà décrit comme très dépourvu de parcs et de verdure. Si Mary veut bien m’excuser, nous reviendrons à son histoire et au récit de son combat pro-compost la semaine prochaine. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, Nelson Mandela avait un lien fort avec la terre et le jardin qui l’ont aidé à surmonter une situation plus que difficile. Mais finalement ce lien est-il si étonnant ? Pour aujourd’hui donc, je voudrais partager cet article d’opinion découvert grâce à un groupe de discussion en ligne de l’American Horticultural Therapy Association (le groupe est ouvert à tous puisque j’y suis abonnée sans être membre de l’association, demandez-moi les détails si vous voulez le rejoindre).
L’article publié dans le Christian Science Monitor le 5 décembre s’intitule « Nelson Mandela : président, prisonnier…jardinier ? » et a été écrit par un journaliste américain qui a vécu en Afrique du Sud de 1997 à 2008. Il raconte comment, dans au moins deux des prisons où il a purgé une partie de sa peine, Nelson Mandela avait lancé des jardins. Visiblement impressionné par la force de persuasion et la dignité de Mandela, le journaliste écrit « Forcer ses gardes à lui donner des pots a été l’une de ses nombreuses petites batailles derrière les barreaux pour obliger le régime de l’apartheid à reconnaître la dignité de ses prisonniers politiques. Pourtant, il offrait volontiers à la table de ses gardes les légumes qu’il cultivait. »
Le prisonnier politique le plus connu du monde à cet époque avait obtenu 16 barils de pétrole de 160 litres qui, coupés en deux, lui ont fourni 32 pots géants. « Je faisais pousser des oignons, des aubergines, des choux, des choux-fleurs, des haricots, des épinards, des carottes, des concombres, des brocolis, des betteraves, des laitues, des tomates, des poivrons, des fraises et bien d’autres choses. À son apogée, j’ai eu une petite ferme avec près de neuf cents plantes », écrit Nelson Mandela dans son autobiographie « Long Walk to Freedom. » Si vous voulez lire le récit d’un autre journaliste dont la rencontre avec Mandela est centrée autour du jardin, vous pouvez aussi lire cet émouvant article paru dans le Telegraph le 7 décembre.