Il faut savoir que le jardin est là. Quand on appelle Chris pour prendre rendez-vous, elle répète ce que dit déjà le site : « Malgré le digicode, c’est accessible. Il faut juste pousser la porte. » En s’enfonçant un peu entre les immeubles, on découvre le Jardin Marcotte, mi-jardin partagé et mi-jardin solidaire. « L’objectif premier des jardins solidaires est la réinsertion et la remobilisation de personnes en difficulté par le biais du jardinage. Lieux de convivialité et de nature au cœur de la ville, ces sites sont également propices aux rencontres et à l’éducation à l’environnement », comme l’explique le site de l’association Espaces qui en crée depuis 1994 (mais qui n’a rien à voir avec le Jardin Marcotte).
Depuis 2012, des ateliers ont lieu au Jardin Marcotte, le mercredi et vendredi de 15h à 17h ainsi que le premier dimanche du mois de 15h à 17h. C’est libre et gratuit. Ce jour-là, Adèle anime l’atelier qui se compose de deux fidèles, d’un couple nouveau et d’un petit garçon venu avec sa maman. En cours de route, deux autres participantes régulières arrivent. « Le principe est de jardiner ensemble, de faciliter la mixité sociale et de prendre part à la vie du quartier. Jardiner est un acte politique », explique la jeune femme qui travaille pour l’association Culture(s) en Herbe(s) dans le cadre du service civique. L’association n’en est pas à son premier jardin, un autre existait square Godefroy Cavaignac depuis 2009. Pour bien comprendre les objectifs et les méthodes de Culture(s) en Herbe(s), son site est très bien fait.
« Il a bien pris, le lilas », lance un des jardiniers. C’est un cri du cœur. Mounir aimerait bien suivre une formation pour travailler dans les espaces verts. Il me parle fièrement du purin de consoude que les jardiniers fabriquent depuis deux mois. Il montre à une nouvelle venue comment tailler la consoude. Pour Kim’s qui vient au Jardin Mascotte depuis le printemps, jardiner est un retour à son enfance. « Ma mère était cultivatrice au Zaïre. J’allais aux champs avec elle. J’aime faire une activité intéressante », explique-t-il. Dans ce jardin caché, et pourtant très accessible, on trouve de tout : framboisiers, tomates, radis, salades, blettes, plantes aromatiques. Les participants sont enthousiastes. Adèle doit recadrer un jardinier qui bine un peu trop fort. A un autre, elle montre comment récolter les salades sans arracher la racine. Je quitte le jardin sur la pointe des pieds, laissant les jardiniers à leur travail….
Trois petits jardins parisiens et puis s’en vont. Mes aventures estivales dans des jardins au cœur de Paris se terminent. Il y a pourtant encore beaucoup à explorer à Paris comme ce jardin d’insertion suspendu dans le 20e ou bien ce potager bio de 250 m2 sur le toit d’un immeuble du 13e ou bien encore plus près de chez moi ce mur végétal dans le 2e. On sent que les habitants des grandes villes ont soif de nature, de végétal, de vivant. Et que apparemment certaines municipalités ont entendu ce besoin des habitants. Si vous avez des exemples de jardins urbains par chez vous, n’hésitez pas à m’envoyer un message (mon email se trouve dans la rubrique Qui suis-je).
La semaine prochaine, je vous raconterai la rencontre de la pionnière française Anne Ribes et de l’hortithérapeute californienne Suzanne Redell dans un jardin qu’Anne a créé à la Pitié-Salpêtrière dans les années 90 pour des enfants dans une unité psychiatrique. J’ai aussi en chantier les portraits de deux hortithérapeutes américaines, l’une dans le domaine de la santé mentale et l’autre dans celui des handicaps du développement. On rendra de nouveau visite à Paule Lebay pour prendre des nouvelles de son jardin dans un EHPAD près de Blois et on découvrira le jardin d’une autre maison de retraite du Loir-et-Cher dont le parti pris est l’art (merci, Paule et Fabienne, pour ce contact).
Merci de ce blog decouvert il y a peu de temps. je le trouve hyper intéressant, revenant tout juste m’installer à Paris. J’attends avec impatience la semaine prochaine et des infos sur le jardin pour la pédopsychiatrie de la Pitié-sallepetriere. , ce sujet réunissant mes centres d’intérêt : l’hortitherapie et la pédopsychiatrie . Nicole
Merci, Nicole. Alors rendez-vous la semaine prochaine…